La Chronique Agora

Le GNL du Queensland intéresse le Japon

▪ En dehors des marchés boursiers, dans l’économie réelle, le secteur de l’énergie continue son petit bonhomme de chemin. Le Japonais Chubu Electric a signé un accord de vente de 30 milliards de dollars dans le cadre du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) Gorgon, en Australie de l’ouest. Chubu — en plus de gaz pour ses centrales électriques au Japon — acquiert ainsi une petite part de Gorgon.

Gorgon est un projet GNL conventionnel. Dans le Queensland, en Australie, on trouve plus de gaz "non-conventionnel" — mais ces projets se portent bien également. Selon une dépêche Dow Jones, "une personne au courant de la situation" déclare que Tokyo Gas va acheter du GNL extrait de veines de charbon au Queensland, "si les prix sont assez bas".

C’est un autre exemple de substitution. "Le Japon utilise en majeure partie du GNL enrichi, maintenant ; de nombreuses entreprises de service public, dont Tokyo Electric Power Co., ont déclaré ne pas être intéressées par du GNL extrait de mines de charbon, citant des difficultés techniques pour la manipulation de ce GNL en parallèle avec du GNL conventionnel… Mais les vendeurs de GNL de charbon comprennent ces inconvénients pour les utilisateurs et offrent donc des prix compétitifs".

▪ Est-ce que cela fait du gaz de charbon le GNL du pauvre ? Qui sait ? Mais nous savons que plusieurs actions de GNL du Queensland ont grimpé cette année — et elles ont grimpé avant que les sociétés n’aient produit de gaz. Cela peut paraître étrange — mais ça ne l’est pas vraiment.

Lorsque les projets sont "dé-risqués", ils prennent de l’avance. Plusieurs facteurs sont impliqués : la qualité des ressources et dans quelle mesure elles sont "prouvées" (c’est-à-dire dans quelle mesure elles peuvent être produites économiquement à un prix sous-jacent donné). Ensuite, il y a la structure de capitaux et le plan de financement de l’entreprise. Puis il y a les coûts de main-d’oeuvre, les permis gouvernementaux et environnementaux, les dépenses de fonctionnement, etc.

Pour les acteurs émergents dans ce secteur, les prix des actions tendent à grimper à mesure que ces facteurs passent de la catégorie inconnue à la catégorie connue. Ou, dans certains cas, les prix de la valeur n’avancent pas si l’on découvre une chose négative. C’est pourquoi la bourse n’est pas un compte épargne. Il y a toujours un risque d’échec.

Cela dit, le rebond du dollar pourrait couper l’herbe sous le pied d’un bon nombre de valeurs matières premières australiennes qui se sont bien comportées en 2009.

Même si vous n’êtes pas investi dans de telles valeurs, prenez vos gains quand vous le pouvez, et sécurisez-les à l’aide de stops. Lorsque les flux de capitaux sont aussi volatils — et ce sera le cas, dans un monde où règne le risque de défaut sur la dette souveraine –, on peut vivre des renversements soudains sur les marchés qui peuvent sembler complètement décorrélés des fondamentaux sous-jacents de l’entreprise. Mais tel est le monde financier dans lequel nous vivons (merci à "l’homme de l’année" selon le Times !)

Ne soyez pas un héros ; ne coulez pas avec le navire. Préservez votre capital pour mener de nouvelles batailles — peut-être avec les mêmes valeurs. Cela peut ressembler à une stratégie de trading. Mais dans un monde de taux courts ultra-bas et d’argent facile, on se trouve contraint de raccourcir l’horizon temps et de gérer ses actifs plus activement — sans quoi vous pourriez être avalé tout cru par l’inflation et/ou des renversements des marchés actions et devises.

Cela a sans doute l’air plus complexe que ça l’est en réalité, cependant. Verrouillez vos profits. Soyez discipliné. Et concentrez-vous sur les tendances sous-jacentes qui devraient nourrir la croissance des bénéfices dans certains secteurs spécifiques. En agissant ainsi, vous saurez au moins où regarder en 2010 lorsque le rebond du dollar se terminera et que la tendance séculaire reprendra pour les actifs tangibles.
[NDLR : la tendance séculaire, pour les actifs tangibles, est haussière… et certains en profitent déjà : rejoignez-les sans plus attendre !]

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