La Chronique Agora

La Fed de New York ne changera rien aux problèmes de l'économie mondiale

▪ Les investisseurs sont revenus sur les marchés et ont acheté des actions comme au bon vieux temps. Le S&P 500 et le Dow Jones ont clôturé à la hausse. Et ce grâce à deux facteurs positifs. D’abord l’enquête conduite par la Fed (New York Empire Manufacturing Survey). La conclusion de cette enquête, c’est que "les conditions" s’améliorent.

D’après ce que nous savons, cela ne signifie pas que quelqu’un ait réellement fabriqué et vendu plus de chose dans l’Etat de New York. Cela signifie que l’état d’esprit général — la façon dont les gens appréhendent les choses — s’améliore. Hourra ! C’est agréable d’apprendre que les gens se sentent bien. Mais la situation est toujours aussi mauvaise.

▪ L’autre facteur, plus important celui-là, c’est que la Grèce n’a pas été abandonnée par le reste de l’Europe… pas encore. L’Europe pourrait très bien laisser tomber la Grèce et préserver l’intégrité (pour ce qu’elle vaut) de l’euro en tant que devise solide. Mais après cinquante ans de bla-bla sur la justice sociale, l’harmonie économique et le capitalisme humain, il est difficile aux dirigeants de laisser la Grèce se débrouiller seule.

Cela signifie que la crise de la dette se divise sur des entités moins nombreuses mais plus importantes : l’Union européenne… le gouvernement américain… et le gouvernement britannique pour ne nommer qu’eux. Pour sauver la Grèce, pourraient écrire les historiens, il était nécessaire de détruire l’euro.

Mais les investisseurs n’ont pas de machine à remonter le temps. Dans l’ère moderne des banques centrales, ce sont les nouvelles lignes de crédit et, plus généralement, le gonflement des dettes — associés à la création de crédit supplémentaire — qui ont toujours été la solution pour s’en sortir. Cela ne fait que rendre l’inévitable catastrophe encore plus grave.

Un vrai marché libre punit l’échec financier à coups de faillites et d’insolvabilité. En ne laissant pas la crise suivre son cours naturel, les politiques monétaires et fiscales empêchent la phase de croissance d’arriver. Pire encore, elles donnent encore plus d’importance au modèle de prospérité basé sur la dette, et augmentent encore l’endettement pesant sur les finances publiques.

C’est à cette phase-là que nous en sommes. Et une enquête sans importance sur le sentiment général par rapport à la production dans l’Etat de New York n’y changera pas grand-chose.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile