Fini, le krach ?
Alors, ce krach, déjà fini ? Non, pensent un certain nombre d’investisseurs professionnels, rapporte le Financial Times dimanche.
« Une secousse bien plus grande arrive. Le plus grand fonds de couverture au monde a averti que les marchés vont entrer dans une nouvelle ère de volatilité ».
« La fin de l’argent facile » va déclencher une débandade et une cascade de ventes, prédisent les gérants.
Pour le moment, les grands indices n’ont reculé que de 10% environ, ce qui n’est finalement pas grand-chose.
Dommage que dans cet article, les gérants Bob Prince et Ray Dialo ne nous disent pas comment ils investissent leurs 160 Mds$ d’actifs sous gestion en prévision d’une plus grande secousse.
Un peu de recherche sur Internet nous indique cependant que le Bridgewater a, par exemple, augmenté sa position vendeuse sur la Société Générale. Elle passe ainsi de 0,51% à 0,69% le 6 février.
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Le fonds a aussi ouvert une position sur l’or en août 2017. Evidemment, il s’agit d’or papier au travers des certificats GLD et IAU. Je dis « évidemment », car ces professionnels ne peuvent louer un coffre pour y faire stocker des lingots. Ils sont tenus de par leur statut d’être « sur les marchés ».
L’important, ce sont les marchés obligataires
N’hésitons pas à radoter. L’important se passe sur les marchés obligataires. Les marchés actions ne sont que la queue du chien.
L’expression « la fin de l’argent facile » désigne bien sûr le relèvement des taux directeurs des banquiers centraux et leur décision annoncée de mettre fin ou de réduire leurs rachats obligataires.
De ce fait, les rendements du bon du Trésor américain à 10 ans se redressent et passent de 2% à 2,8%. A 2,6%, les marchés actions ont commencé à chuter.
Autrement dit, c’est la chute des obligations (les prix évoluent à l’inverse des rendements sur le marché obligataire) qui a provoqué celle des actions.
Qu’est-ce qui a provoqué la chute des obligations ?
Mais qu’est-ce qui a provoqué la chute des obligations ? Les analystes pensent que les investisseurs ont flairé de l’inflation. A tort ou à raison ? L’inflation est un vaste sujet et les mesures statistiques sont tellement trafiquées que leur fiabilité est douteuse. Mais le fait est là : malgré une inflation officiellement modérée, les investisseurs pensent que la tendance sera à la hausse.
Le lecteur curieux qui se demande comment on mesure les anticipations d’inflation peut se reporter à cette chronique.
Ne vous laissez pas enfermer dans un monde binaire
En rompant tout lien des monnaies avec l’or, les autorités politiques et monétaires nous enferment dans un monde binaire.
- Soit vous êtes investi en actions (risk on)
- Soit vous êtes investi en obligations (risk off).
Ce qui pourrait se résumer par :
- soit vous prenez le risque de l’économie réelle ;
- soit votre épargne en attente finance le train de vie des Etats providence émetteurs de grandes devises.
La guerre contre le cash, les espèces, fait que vous ne pouvez plus ne pas être investi. Dans les faits, ce droit est presque supprimé. Mais plus vos choix se réduisent, plus les risques augmentent.
Autrefois, lorsque les monnaies étaient reliées à l’or et à l’argent, le droit ne pas investir existait.
Par conséquent, la découverte des taux d’intérêt, du loyer de l’argent, se faisait par un processus démocratique et non pas autoritaire. Si les gens décidaient que les temps étaient risqués et optaient pour le « non-investissement », même le rendement de la dette d’Etat s’envolait.
La situation d’aujourd’hui laisse penser que les zombies (Etats et grandes entreprises proches de la source de la création monétaire) auront du mal à survivre avec plus de 2,6% d’intérêt (le taux du 10 ans américain).
Si une vague de déflation (forte chute du prix des actifs financiers) se profile, vous avez intérêt à avoir de l’or.
Ce n’est pas tout…
Si, comme semblent le renifler les marchés, une vague d’inflation (hausse des prix à la consommation) se profile, vous avez intérêt à avoir aussi de l’argent-métal. Historiquement, l’argent se comporte très bien dans les périodes inflationnistes.
Et si Bill Bonner a raison (et il a eu raison pour le retournement du marché obligataire) l’inflation va s’envoler, comme au bon vieux temps des « chocs pétroliers » des années 1970, sous l’effet des déficits américains.
[NDLR : Comment profiter du nouveau marché haussier de l’or qui a déjà furtivement commencé ? Tout est ici.]