La Chronique Agora

Japon, Europe, Etats-Unis : des années de flops économiques

▪ La vie au ranch en Argentine :

Fatima, une petite fille de 10 ans, a demandé à apprendre l’anglais. Elle voudrait pouvoir parler à l’une de ses tantes qui vit à New York.

Quel plaisir inattendu — sans doute plus pour nous que pour elle — que de lui donner des leçons.

Nous vous dirons comment ça se passe…

Pour en revenir à nos moutons financiers —

Nous ne pensions pas recevoir un jour tant d’aide de la part des banquiers centraux.

Début 2010, par exemple, nous avons annoncé une Transaction de la Décennie. L’idée : vendre les obligations japonaises, qui étaient condamnées, et acheter des actions japonaises, qui avaient une bonne chance de remonter.

En l’occurrence, la "chance" du marché boursier provenait de la Banque du Japon… apparemment plus disposée que jamais à faire des ravages dans son économie et ses marchés financiers.

Nous ne nous attendions pas à voir ça au Japon. Ou en Europe. Ou aux Etats-Unis

Nous n’avons jamais rien vu de tel. Enfin, sauf au Zimbabwe et en Argentine. Là, régulièrement, les autorités mettent un pistolet contre la tempe de l’économie et appuient sur la détente. Nous ne nous attendions pas à voir ça au Japon. Ou en Europe. Ou aux Etats-Unis. Mais dans toutes ces économies développées — les trois plus grandes de la planète — les gardiens du système bancaire semblent décidés à aller en enfer.

Bien entendu, c’est précisément là qu’ils doivent finir. Dommage qu’ils doivent nous emporter avec eux !

Ce sera un voyage agité. Les actions ont encore un vent puissant en poupe — l’air brûlant et le crédit encore plus brûlant fournis par les principales banques centrales de la planète. Ces dernières font grimper les cours tout en garantissant quasiment que les dettes de leurs pays respectifs perdent leur valeur.

Sans oublier, bien entendu, que ces programmes — vendus au public comme des moyens de "stimuler" leurs économies — ont été un échec total. Un four complet. Un flop sans équivoque.

▪ Examinons le cas par cas
Le Japon se traîne après 25 ans de relances diverses et variées… avec une économie qui n’a pas gagné un yen depuis deux décennies.

L’Europe a quelques éclaircies — mais aussi des zones d’ombre. Dans l’ensemble, on obtient 50 nuances d’un gris morose… avec des rendements obligataires pervers et malades. Ils suggèrent que le continent tout entier est attiré vers un trou noir dont il ne pourra jamais sortir. Que pourrait-il se passer d’autre, quand les gouvernements peuvent emprunter à moins que zéro ? Comment diront-ils "non" à des citoyens qui veulent plus de dépenses de santé… de meilleures retraites… et une nouvelle piscine municipale ? Après tout, c’est de l’argent gratuit, bon sang. Et s’ils ne peuvent pas dire non à de l’Argent Gratuit… où les dépenses — et la dette — s’arrêteront-elles, sinon au fond d’une basse-fosse extrêmement sombre et déprimante ?

Que diable, l’Amérique est plus brûlante que le napalm. Et plus attirante qu’une grenade qui n’aurait pas explosé

En attendant, le coin le plus clair de la planète est l’économie américaine — accompagné de son dollar, incroyablement brillant, luisant et étincelant. Que diable, l’Amérique est plus brûlante que le napalm. Et plus attirante qu’une grenade qui n’aurait pas explosé.

Mais est-ce vraiment une chose avec laquelle on voudrait jouer ?

Voyons voir…

… Deux décennies d’échec au Japon…

… Six années d’échec aux Etats-Unis (nous ne parlerons pas des décennies de flops et de folies qui ont précédé la crise de 2008)…

… En Europe, Draghi a promis de faire "tout ce qu’il faut" pour ressusciter l’économie. Apparemment, elle n’a pas eu tout ce qu’il lui fallait — elle va pourtant en recevoir une nouvelle dose : Draghi injecte 1 000 milliards supplémentaires.

Partout dans le monde développé, les politiques qui ont échoué ne sont pas mises au rebut : elles sont accélérées.

"Stupid", avons-nous dit à Fatima.

"Stoupiiid", a-t-elle répondu.

(Nous reconnaissons que notre point de vue semble parfois contradictoire. Par exemple, nous voyons les banques centrales faire grimper les cours… mais nous conseillons malgré tout de rester loin des actions. Nous allons essayer d’expliquer ça dès demain…)

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