▪ Selon ceux qui surveillent ce genre de choses, il y a moins de 50/50 de probabilités de guerre avec l’Iran au cours des 12 prochains mois.
A peine moins.
Il y a une probabilité de 48%, si l’on veut être précis. Il est minuit moins 10, si l’on en croit le magazine The Atlantic. Il a mis en place une « horloge de la guerre en Iran »… qui ressemble un peu à l' »horloge de l’apocalypse » suivie par le Bulletin of Atomic Scientists pour juger des probabilités d’une guerre nucléaire.
« L’horloge de la guerre en Iran n’a pas pour but de se prononcer pour ou contre une guerre », prévient le rédacteur Dominic Tierney. « Le but est plutôt d’estimer les risques de conflit dans l’espoir d’éclairer le débat. Si les gens ont une perception très inexacte des probabilités de guerre, cela pourrait se révéler dangereux ».
Sur ce principe, le magazine a sélectionné 22 panelistes sur l’ensemble du spectre idéologique — du reporter « faucon » de The Atlantic à l’ancien analyste « pacifiste » de la CIA Paul Pillar en passant par l’ex-soldat israélien Jeffrey Goldberg.
« S’il y a 0% de risques de guerre, écrit Tierney, « l’aiguille de l’horloge marque minuit moins vingt. Chaque tranche de 5% supplémentaire fait avancer l’aiguille d’une minute vers minuit ».
« 10% de risques de guerre mettraient l’horloge à minuit moins 18, par exemple, tandis que 75% de risques la mettraient à quelques minutes de minuit ».
Pour l’instant, on en est à 48%. Si l’on arrondit, il est minuit moins 10. Le magazine prévoit une mise à jour tous les mois environ.
Parallèlement, sur le site de paris Intrade.com, on place les probabilités de guerre un peu plus bas — 37% d’ici la fin de l’année.
▪ Matières premières et « équilibre des craintes »
En tout cas, la perspective d’une guerre contre l’Iran pèse sur le marché du pétrole depuis des semaines. Mais comme nous l’expliquait lundi dernier notre expert ès sentiments boursiers Abe Cofnas : « personne ne s’attend à une attaque contre l’Iran cette semaine, alors que le Premier ministre Netanyahu est aux Etats-Unis. Côté baissier, le ralentissement chinois pèse sur la demande de pétrole prévue. Une sorte d »équilibre des craintes’ est en cours ».
Il y a quelques jours, la Chine annonçait un déficit commercial pour le mois de février, à 31,5 milliards de dollars. « Les exportations ont été mises à mal par le ralentissement en Europe », selon le Financial Times, « attisant les inquiétudes quant aux perspectives de croissance de la deuxième économie mondiale ».
« Tous les traders sur le cuivre suivent les nouvelles de Chine », déclare Abe. « Le ralentissement chinois est à première vue négatif pour la demande de cuivre, mais du point de vue d’un trader, les rumeurs dans le milieu laissent entendre que des mesures de relance pourraient être prises afin de compenser le ralentissement général ».
Cela est dû au fait que les derniers chiffres de l’inflation en Chine se sont révélés plus bas que prévu. En Chine, comme partout, si les banques centrales s’inquiètent moins de l’inflation, elles se sentent plus libres d’ouvrir les vannes monétaires.
« Ce qui se transforme en un véritable soutien pour les prix du cuivre », déclare Abe, « dans la mesure où ça renforce les achats techniques ».
[NDLR : Géopolitique et pétrole, consommation et cuivre… comment comprendre les grandes tendances du marché des matières premières — et les transformer en potentiel de gain ? Pour tout savoir, continuez votre lecture…]