La Chronique Agora

Investir ou consommer ? Les deux côtés du crédit (1)

▪ Lorsqu’un individu emprunte, il peut faire deux choses avec l’argent obtenu : investir ou consommer. Quand le chômage augmente et que l’Américain moyen s’endette pour dépenser, les marchés s’inquiètent : les investisseurs partent du principe que cet argent est perdu à jamais, ce qui handicapera la profitabilité future des entreprises cotées en Bourse. Voilà ce qui semble se passer au pays de l’Oncle Sam ces jours-ci.

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VRAIMENT profitable pour l’investisseur individuel !

Alors que la majorité des investisseurs perdent leur temps (et leur argent !) sur les marchés actions… sur le marché des changes se joue un tout autre jeu, avec des règles bien différentes !

Et aujourd’hui, c’est à votre tour de vous joindre à la partie : grâce à un système de trading en devises simple et efficace, vous avez désormais toutes les clés pour engranger des gains de professionnel alors même que les actions s’enfoncent dans le chaos.

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Toutefois, pour l’investisseur qui garde la tête froide, les faits ne corroborent pas ce scénario. Vous n’avez pas dû entendre parler de ce phénomène. Au contraire. Mais sachez qu’en raison de retombées de nouvelles lois, le titulaire de carte de crédit US n’a jamais eu tant à coeur de rembourser ses dettes ! Et le marché, l’investisseur lambda a une vision complètement erronée de ce fait… et agit donc à l’inverse de ce qu’il faudrait !

▪ Le "bon" crédit sert à investir ; l’ennui, c’est quand on le consomme
Mettons-nous bien d’accord : il est ici question de l’endettement des ménages, à ne pas confondre avec les turpitudes budgétaires du gouvernement. Comme disait Coluche : "les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs".

Sur la durée, et dans un environnement normal où les banques ne prêtent qu’à des personnes capables de rembourser un jour leurs dettes, les crédits hypothécaires permettent aux ménages de faire l’acquisition de leur logement, dont la valeur à long terme devrait en principe rester stable — le reste est une question de démographie.

S’il y a un baby-boom, le prix des terrains et logements augmente tandis qu’un fort pourcentage de la population atteint l’âge d’acheter une résidence principale. La plupart des pays riches ont connu ce phénomène, surtout dès le début des années 1970. Quand la génération baby-boom vieillit, il se passe l’effet inverse.

Mais, à encore plus long terme, les flux et reflux démographiques finissent par s’annuler ; un mètre carré de terrain mesurera toujours un mètre carré, et les logements sont en principe entretenus et conservent leur valeur. Si appréciation il y a, ce n’est qu’une question d’inflation.

Une personne, qui aurait acheté une maison pour 100 000 $ en 1970 et l’aurait revendue un demi-million un tiers de siècle plus tard, n’aurait rien gagné si l’on tient compte de l’inflation ; mais elle n’aurait rien perdu non plus. Pour toutes ces raisons, emprunter de l’argent pour investir ne pose pas trop de problème, puisque dans le pire des cas, le créancier peut toujours récupérer l’objet en garantie, qui ne vaudra pas moins.

En revanche, la situation est différente pour celui qui emprunte pour consommer. Si, avec l’argent emprunté vous achetez un pain au chocolat, une fois que vous l’aurez mangé, il ne restera plus rien.

Or selon les statistiques officielles de la Réserve fédérale, à fin 2009, les crédits à la consommation des ménages américains s’élèvent à 2 487 milliards de dollars, soit environ 8 000 $ de dette pour chaque habitant (y compris les nourrissons et les vieillards !). Et près de 40% de cette somme est liée aux cartes de crédit. Le prêt moyen pour les personnes qui achètent une voiture s’élève à 28 272 $, tandis que le détenteur de cartes de crédit en possède deux en moyenne, avec une dette médiane de 3 000 $.

▪ Mais le crédit est-il réellement un problème pour les Américains ?
La dernière grande étude non partisane, financée en 2007 par l’Institut américain pour la recherche économique (AIER), démontre que les familles américaines ne possédant ni carte de débit ni carte de crédit représentaient 27% de la population. Sur les 73% qui restent, 42% (soit 31% de la population totale) paient l’intégralité de la facture chaque mois. En d’autres termes, 58% des Américains ne semblent pas avoir de problème avec leur carte de crédit. Des détenteurs de ces précieux bouts de plastique, seul un quart (donc 18% de toute la population) dit ne quasiment jamais tout régler. Tandis que les médias ne cessent de répéter à quel point le consommateur US est accro au plastique, force est de constater qu’il n’en est rien, du moins pour l’immense majorité d’entre eux.

Dans ce pays où le salaire médian dépasse les 4 000 $, une dette médiane de 3 000 $ sur les cartes de crédit semble un montant tout à fait raisonnable. Le Dr. Polina Vlasenko, économiste auprès de l’AIER, déclare à ce propos : "comme c’est souvent le cas, la réalité est moins extrême et triste que l’on nous amène à le penser. Bien sûr, certaines familles et individus se noient dans des dettes liées aux cartes de crédit. Et certains font un mauvais usage de leurs cartes de crédit. Mais la vaste majorité des Américains semblent gérer leur crédit sagement".

La récente crise est due au crédit, et notamment à un octroi débridé de prêts (notamment immobiliers) à des personnes n’ayant largement pas la capacité de rembourser les sommes qui leur avaient été versées. Les marchés sont donc partis de l’idée que le consommateur, surendetté et de plus en plus souvent au chômage, n’allait plus rembourser ses dettes.

Vraiment ? Nous verrons la réponse dès demain…

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