La Chronique Agora

Gouvernement à vendre, prix cassés

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Achetez votre député, des produits militaires et bâtiments gouvernementaux à moitié prix, pour une durée limitée !

La semaine dernière, la stupidité de certains individus a été mise en évidence.

Mais comme les échecs mènent souvent au succès, la jeunesse à la vieillesse, et le braquage de magasins d’alcool à la prison…

… les mauvaises idées mènent parfois à de bonnes idées.

Aujourd’hui, nous proposons une solution aux absurdités relatives au « plafond de la dette ».

Note à McCarthy, McConnell et leurs consorts : inutile de nous remercier.

Commençons par passer en revue les dernières actualités. CNN :

« Jack Lew : ‘Nous sommes à quelques semaines d’un désastre financier potentiel’.

Le Congrès doit agir rapidement pour repousser le plafond de la dette afin d’ouvrir la voie à des négociations budgétaires et d’éviter un défaut de paiement, une blessure auto-infligée qui nuirait à notre économie, accablerait les Américains qui travaillent dur et porterait atteinte à notre influence sur la scène internationale. »

L’establishment fait pression sur le plafond de la dette.

Janet Yellen :

« Si le Congrès ne parvient pas à relever la limite de la dette, cela causera de graves difficultés aux familles américaines, nuira à notre position de leader mondial et soulèvera des questions quant à notre capacité à défendre nos intérêts en matière de sécurité nationale. »

Vraiment ? Notre « sécurité nationale » serait menacée si nous n’empruntions pas plus d’argent ? Nous devons déjà 33 000 Mds$. N’est-ce pas suffisant ? Apparemment, non.

Une économie qui ne fait pas sens

La stupidité fait partie de notre quotidien. Les actualités en sont remplies. Mais nous sommes si souvent englués dans une simple médiocrité… entourés de crétins tout à fait banals – qu’il était presque rafraîchissant de voir une véritable démonstration d’immense imbécillité. Et de la part d’un lauréat du prix Nobel, qui plus est.

Il s’agit de Paul Krugman, économiste en chef auprès du New York Times.

Markets Insider :

« Selon Paul Krugman, lauréat du prix Nobel, une pièce de monnaie en platine d’une valeur de 1 000 fMds$ pourrait empêcher le gouvernement américain de faire défaut sur sa dette sans aggraver l’inflation.

L’idée est que le Trésor utilise son autorité pour frapper des pièces de platine, et en créer une d’une valeur nominale de 1 000 Mds$, qui serait déposée sur un compte de la Réserve fédérale pour payer les factures des Etats-Unis alors que les législateurs sont dans l’impasse quant au relèvement du plafond de la dette. »

La Fed pourrait simplement « imprimer » 1 000 Mds$ en papier et les déposer sur le compte du Trésor. Mais cela augmenterait évidemment la masse monétaire et serait donc « inflationniste ».

Une escroquerie publique

Krugman imagine qu’une pièce de monnaie en palladium a quelque chose de magique… qu’elle défie d’une manière ou d’une autre les lois fondamentales de l’univers monétaire.

Réfléchissons-y. « L’inflation » consiste à augmenter la masse monétaire… de sorte que, par la suite, les prix à la consommation augmentent. C’est « l’ordre naturel » des choses. C’est ainsi que cela fonctionne. Tout comme ajouter du bois à un feu rend ses flammes plus intenses… et manger plus fait grossir.

Nous nous demandons ce que Krugman a bien pu voir. Quel pain mange-t-il ? Quel air respire-t-il ? Il pense qu’il peut être plus malin que l’ordre naturel des choses. Mais comment ?

Une pièce de palladium d’un millier de milliards de dollars n’augmenterait pas la masse monétaire mondiale… mais seulement si elle valait réellement 1 000 Mds$. Sauf que cela irait à l’encontre du but recherché.

Si les autorités fédérales disposaient de 1 000 Mds$ pour acheter une pièce de 1 000 Mds$ en palladium, elles n’auraient pas besoin de cette pièce. Au lieu de cela, ils ont besoin de la pièce parce qu’ils n’ont pas 1 000 Mds$. Ils créent donc une pièce, l’estampillent « 1 000 milliards de dollars »… et y ajoutent peut-être « In God We Trust », pour donner l’impression que le Tout-Puissant est derrière l’opération. L’idée est de faire croire aux gens que la pièce vaut en quelque sorte 1 000 Mds$… alors que ce n’est pas le cas. En d’autres termes, il s’agit d’escroquer le public.

Pour faciliter la compréhension de la situation, oublions cette pièce de monnaie. Disons simplement que les autorités fédérales pourraient déposer pour 1 000 Mds$ de palladium dans le Trésor.

Aux prix actuels, cela représenterait environ 1 024 milliards d’onces de palladium. Or, selon la LBMA, il n’existe qu’environ 20 millions d’onces de palladium. C’est la raison pour laquelle il est précieux : il est rare. Le Trésor américain ne pourrait ni trouver autant de palladium, ni se permettre de le payer. Cela ne fonctionnera donc pas.

Le plan de Krugman n’est évidemment pas de frapper une pièce de monnaie d’une valeur de 1 000 Mds$… mais simplement de frapper une pièce de monnaie et de dire qu’elle vaut 1 000 Mds$. De toute évidence, la différence entre le contenu réel en palladium de la pièce et son prix de 1 000 Mds$ est de la « monnaie » qui n’existait pas auparavant… et qui n’existera jamais vraiment. En d’autres termes, il s’agit de fausse monnaie ; c’est comme si la Fed vous invitait à vous asseoir sur une chaise qui n’existe pas. Allez-y. Asseyez-vous. Vous tomberez par terre et nous rirons.

L’idée est tout simplement trop stupide pour être prise au sérieux. Elle nous amène à nous interroger non seulement sur l’expertise professionnelle de Krugman… mais aussi sur sa santé mentale.

Le gouvernement fédéral à court d’argent

Mais attendez… ne vous inquiétez pas de l’impact inflationniste, a déclaré le grand homme sur Twitter la semaine dernière. « La Fed stérilisera sûrement tout impact sur la base monétaire en vendant une partie de son énorme portefeuille de dette américaine », a-t-il indiqué.

Il est sur une piste. Krugman est en train d’imaginer une manœuvre astucieuse… dans laquelle la Fed échange des actifs à long terme (obligations) contre des actifs à court terme (liquidités). Ensuite, elle utilise les liquidités pour payer les factures des autorités fédérales.

Nous passerons sous silence la faille évidente – les T-Bonds de la Fed sont un passif pour le gouvernement fédéral, et non un actif.

Elles constituent un actif pour la Fed et devraient être achetées à la Fed avant de pouvoir être vendues – ce qui est évidemment une perte de temps.

Mais peut-être avons-nous oublié quelque chose. Quoi qu’il en soit, le gouvernement fédéral possède de nombreux actifs réels, non performants, qui pourraient être cédés en échange de liquidités.

Que font les autres lorsqu’ils sont à court d’argent ? Ils organisent un vide-grenier.

Voici donc l’idée : il suffirait d’organiser le plus grand vide-grenier de l’histoire. Vendez quelques chars d’assaut. Quelques cuirassés. Pensez à toutes les jeeps, les tractopelles et les missiles nucléaires qui pourraient être vendus aux enchères. Pensez à tous les surplus… superflus… et toutes les choses géniales dont les autorités fédérales pourraient se débarrasser.

Dans les blocs

Il n’est vraiment pas nécessaire de relever le plafond de la dette, tant que les autorités fédérales ont des choses à vendre. Et elles en ont beaucoup. Pourquoi ne pas se débarrasser de ces 800 bases militaires à l’étranger ? Elles ne servent à rien. Et il n’y a pas moins de 500 bases militaires dans les 50 Etats du pays… nous pourrions sûrement nous contenter de la moitié.

Selon la GSA, les autorités fédérales disposent de 645 000 véhicules, dont beaucoup appartiennent au service postal. Voilà de l’argent facile à gagner. La majeure partie du « courrier » est désormais électronique. Des entreprises privées – telles que Fedex et UPS – sont prêtes à livrer le reste. Et il y a AMTRAK. Pourquoi ne pas vendre ces entreprises en perte de vitesse, ce qui permettrait de dégager des liquidités et de réduire les dépenses annuelles ?

Le gouvernement américain détient également des titres de propriété sur plus de 600 millions d’hectares de terres aux Etats-Unis, soit près de 30 % de la superficie totale du pays. Cela devrait valoir quelque chose. Mettez-les aux enchères. Même à 2 000 $ l’acre, les liquidités disponibles du pays augmenteraient de 1 200 Mds$.

Voici donc notre solution. Organiser une vente aux enchères sur Zoom. Ce serait très amusant. Mettre aux enchères tous les mauvais investissements, les achats excessifs et les acquisitions malencontreuses d’un Congrès dépensier.

Aimeriez-vous acheter un chasseur F-15, cher lecteur ? Pourquoi pas un « Eagle » biplace ? Emmenez vos amis faire un tour à Mach 1.

Impressionnez vos voisins en faisant un décollage vertical. C’est l’occasion ou jamais. Ou bien, pourquoi pas quelque chose de plus pratique – le siège du département de l’Education, situé à l’angle de la 4e et de la 5e Avenue, dans le district de Columbia ? Ou pourquoi pas le bâtiment Mary E. Switzer ? Nous ne savons pas ce qu’ils y font… mais ils ne nous manqueraient probablement pas.

La liste des biens n’en finit pas de s’allonger et suffit amplement à renflouer les caisses de l’Etat… Il suffit de les mettre aux enchères.

Et assurez-vous de tout traduire pour que les enchérisseurs chinois puissent trouver leur bonheur.

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