Après l’an 2000, tout a commencé à décliner pour les Etats-Unis. A présent, ils doivent affronter des réalités décevantes – sur tous les fronts.
Hier soir, nous avons reçu un appel de l’hôpital.
« Papa… tu as un nouveau petit-fils ».
Nous nous sommes hâté d’aller faire la connaissance de Charlie.
La vie continue
La vie continue. Les gens entrent en collision. Les gènes… les atomes… les faits… et les opinions… aussi. Républicains et démocrates. Marchés haussiers, marchés baissiers, booms, krachs… Vérité et mensonges. Trump et Romney.
Parfois, ces collisions sont fécondes. Parfois, elles sont décevantes.
Tournons-nous donc vers l’actualité. Un titre de Bloomberg nous dit ce que nous savions déjà : la Réserve fédérale s’est heurtée à la réalité d’un monde « l’inflation ou la mort ». On ne peut pas revenir à « la normale ».
« Powell considère les taux bas, des outils de période de crise, comme faisant désormais partie du quotidien de la Fed. »
La Fed sait que le boom factice dépend d’une quantité croissante de fausse monnaie. Retirez l’argent et l’ensemble s’effondre sur lui-même. Ça fait juste partie du quotidien.
La fausse monnaie entre dans le système financier sous la forme de dette. Elle est prêtée… augmentant la quantité de « liquidités »… mais aussi de dette. Bloomberg à nouveau :
« L’emprunt a augmenté aux Etats-Unis pour le 22ème trimestre consécutif, de plus en plus de ménages contractant des prêts pour acheter des maisons ou refinancer des crédits immobiliers existants, selon un rapport publié aujourd’hui par la Réserve fédérale de New York.
La dette totale des ménages américains a grimpé de 601 Mds$ au quatrième trimestre par rapport à l’année précédent, soit 1,4%, dépassant les 14 000 Mds$ pour la première fois, selon le rapport trimestriel de la Fed de New York sur la dette et les crédits des ménages.
C’est 1 500 Mds$ de plus que le précédent sommet, au troisième trimestre 2008. Dans l’ensemble, la dette des ménages est désormais 26,8% supérieure au creux du deuxième trimestre 2013. »
Quel dommage. Le XXIème siècle était censé porter les Etats-Unis à un niveau de perfection encore jamais atteint par l’être humain. Pour l’instant, c’est un four.
A plate couture
Lorsque l’horloge est passée à 00:01 le 1er janvier 2000, le monde n’a pas pris fin. Le bug de l’an 2000, si redouté, s’est révélé inoffensif. Les ordinateurs n’ont pas rendu l’âme tous en même temps. Aucun service essentiel n’a été suspendu. Les banques, les stations-service, la télévision – tout fonctionnait encore !
C’était un augure favorable – qui ne pouvait manquer de signifier que le prochain siècle serait brillant. Pourquoi pas ? Les Etats-Unis régnaient désormais sur la Terre entière – et sur une bonne partie de l’espace aussi.
Leurs navires de guerre pouvaient couler n’importe quel sous-marin, destroyer ou super-tanker. Leurs entreprises pouvaient battre à plate couture n’importe que concurrent… au moins en théorie. Leur gouvernement… leurs marchés… Hollywood et Burger King – tout était partout admiré et imité.
Toutes ces nouvelles triomphales étaient garanties par le marché boursier, où les principales entreprises – les 30 actions du Dow – valaient plus qu’à tout autre moment de l’Histoire. En dollars nominaux, le Dow était à 11 497 points le 1er janvier 2000. En termes d’or, il fallait 44 onces pour acheter l’indice – plus de 20 fois ce qu’il coûtait 20 années auparavant.
La vie était belle… mais les Américains attendaient de la technologie qu’elle la rende encore plus belle. La communication électronique, les ordinateurs et tout le tralala de l’ère internet étaient censés améliorer tout ou presque.
Et puis, le 11 mars 2000, les dot.com se sont effondrées. Les gens ont commencé à poser des questions. Nous avons accès à bien plus d’informations et de loisirs. Mais quelle différence cela fait-il ?
Noyés sous les informations
Vieillir ne signifie pas nécessairement s’améliorer. Chaque nouvelle technologie n’est pas forcément un progrès. Les gens ont eu le câble et la Wi-Fi, ainsi que le contrôle à distance de leur chauffage ou de leurs volets.
Ils passaient désormais des heures à tenter de « programmer » leurs nouveaux gadgets… et des heures encore à vérifier leur fil d’actualité Facebook.
Autrefois, ils parlaient entre eux ; ils s’adressent maintenant à Siri et Alexa. Ils ont arrêté de lire les journaux pour se concentrer sur les fake news en ligne.
Ils conduisent des voitures électriques. Quoi de neuf ? Thomas Edison a élaboré une voiture électrique dès 1895 – 108 ans avant la création de Tesla.
Avec leurs smartphones… leurs ordinateurs portables… et des écrans informatiques devant le nez, les gens sont dépassés par les informations. Inondés, ils s’y noient.
Des centaines d’e-mails… des milliers de messages… des quadrillions de pixels et d’octets. Impossible de suivre le rythme. L’auteur financier James Davidson rapporte :
« On a accumulé plus d’informations ces dernières années que durant les 5 000 années précédentes de l’histoire humaine. Selon un rapport d’IBM, 90% des données actuellement présentes dans le monde ont été créées ces deux dernières années, au rythme de 2,51 quadrillions d’octets de données par jour. »
Plus n’est pas mieux.
Les chiffres du PIB étaient décevants. Les déficits fédéraux étaient décevants. L’épargne, l’investissement, l’innovation, la productivité, les créations d’entreprises et les hausses de salaires – tous étaient décevants.
L’Ere de l’information était décevante. La guerre contre la terreur était décevante. Bush était décevant. Obama était décevant.
Et MAGA, aujourd’hui ? Encore et toujours décevant.