Dans le passage de l’Ancienne économie vers la Nouvelle, une différence cruciale fait que les choses ne se passeront sans doute pas comme prévu pour les salariés…
Quelles sont les différences entre l’Ancienne économie et la Nouvelle, nous demandions-nous hier ? Elles sont nombreuses… et fondamentales.
La Nouvelle économie, pour commencer, n’a pas besoin d’autant de bureaux que l’Ancienne – les gens travaillent de chez eux.
Pas plus qu’elle n’a besoin d’autant de places de parking – qui s’y mettrait ?… de tables de restaurants… de sièges dans les avions… de logements dans les grandes villes… de navires de croisière… de théâtres…
Et si les gens ne se rendent plus au travail tous les matins, ils n’ont plus besoin d’autant de voitures non plus… ou de tant de carburant (le titre Exxon a été divisé par deux à ce jour cette année).
Les vieilles industries n’ont pas besoin d’autant d’ouvriers, par ailleurs. Cette tendance est enclenchée depuis longtemps – le remplacement de salariés humains par des robots. Mais voilà que le coronavirus est arrivé… et les usines ont dû fermer parce que les humains avaient peur de tomber malades. Maintenant qu’ils retournent travailler, ils s’attendent à plus de mesures de protection.
Avec les robots, y’a pas photo
Aucun robot n’a jamais mis de masque. Ils ne font pas grève. Ils ne se plaignent pas. Ils ne demandent pas l’égalité des salaires… et ne craignent pas le virus. Ils n’ont pas besoin de cantine… ne veulent pas être payés plus pour les heures supplémentaires ou le travail de nuit… ne réclament pas de prime de risque… ne militent pas pour qu’on leur installe la climatisation.
Ils ne font pas de pause. Ils ne votent pas. Et ils ne sont jamais insolents envers le patron.
Ainsi, lorsque les autorités tentent de soutenir l’ancienne économie avec plus d’argent gratuit et de taux de prêts sous l’inflation, que font les employeurs ? Est-ce qu’ils rappellent les anciens travailleurs… ou est-ce qu’ils embauchent des cerveaux électroniques et des bras mécaniques ?
Les malheureux !
La tendance est si évidente que même les nouveaux boursicoteurs adeptes de Robinhood la voient. Ils prennent leurs chèques signés Donald Trump (1 200 $… ou leurs allocations chômage), tournent le dos à Ford (près de 30% de baisse cette année) ou General Motors (en baisse de près de 20%), et achètent Tesla (une hausse de 363% !).
Ils pensent rejoindre l’avenir plutôt que le combattre… mais la fausse monnaie des autorités a transformé le futur en une telle bulle spéculative qu’elle est prête à exploser une nouvelle fois – la quatrième de ce siècle.
Les malheureux… Ils ont perdu leur emploi dans l’Ancienne économie et ont dû se réinstaller chez leurs parents (plus de jeunes vivent actuellement chez leurs parents et grands-parents qu’à tout autre moment depuis la Deuxième guerre mondiale). Et maintenant, ils vont perdre leur argent dans la Nouvelle économie.
L’avenir ne sera simple pour personne
Tout n’est pas sombre, cela dit. Nombre de gens sont plus âgés, plus riches… et en route vers les « villes Zoom ».
Certains épargnent de l’argent à deux ou trois fois le rythme de l’an dernier – et s’en sortent bien. Nombre d’entre eux sont retraités… ou peuvent travailler (à distance) dans la Nouvelle économie.
La transition entre l’Ancien et le Nouveau s’est bien passée pour eux. Et ils sont trop intelligents (ou trop pauvres) pour mettre leur épargne-retraite dans des actions GAFAM trop à la mode.
Mais même pour eux… l’avenir ne sera peut-être pas simple. Ayant échappé à un danger et évité le suivant… ils sont désormais installés comme des quilles… prêts à tomber quand sera lancée la prochaine boule.
Coup mortel
La première apportera la déflation et la dépression, tandis que la Nouvelle économie implose… et que l’Ancienne économie ne parvient pas à se remettre.
La deuxième sera la pire, les autorités luttant contre la dépression avec des milliers de milliards de dollars tout droit sortis de la planche à billets. Selon le Financial Times, 90% du public américain est en faveur de nouvelles mesures de relance – on est probablement à 100% au Congrès US.
Ils veulent l’argent maintenant. Le futur peut attendre.
Lorsqu’il finira par arriver, cependant, l’avenir sera sans aucun doute infernal – laminant l’épargne, réduisant les allocations retraite, détruisant l’économie ainsi que le « contrat social »… et augmentant le coût de la vie pour tout le monde.
Quand est-ce que ce sera terminé ? Dans cinq ans ? Dix ? Plus ?
Nous n’en savons rien.
Mais lorsque ce sera enfin fini, nous sommes d’avis qu’il ne restera plus beaucoup de quilles encore debout.