« Vendez les actions, achetez l’or », disions-nous en 2000. Aujourd’hui, Bill Bonner se demande quoi vendre (et quoi acheter) pour prospérer jusqu’en 2030.
On ne sait toujours pas qui est président des Etats-Unis… mais nombreux sont ceux qui semblent penser que cette élection est la plus importante depuis qu’Abraham Lincoln a battu Stephen Douglas, candidat démocrate, en 1860.
Nous en doutons.
Lincoln et Douglas avaient peut-être des différences irréconciliables ; cette fois-ci, aussi bien les républicains que les démocrates ont le même but – qui est irréconciliable avec la réalité.
En bref, tous deux cherchent désespérément à éviter que « la normale » se produise.
Normalement, le marché boursier n’est pas soutenu par une banque centrale.
Normalement, le gouvernement ne dépense pas deux fois plus qu’il ne touche en recettes fiscales.
Normalement, l’argent de la planche à billets ne se substitue pas à la vraie monnaie.
La fortune, la puissance et le statut des élites des deux partis dépendent d’un fantasme. Sans la fausse monnaie des autorités, le marché boursier chuterait… les obligations s’effondreraient… les élites ne seraient pas si riches… et les autorités ne pourraient pas dépenser autant d’argent.
Le marigot s’assècherait. Les gens retourneraient au travail et épargneraient. L’économie – après une difficile période d’ajustement – reviendrait progressivement à « la normale ».
Ce serait un programme de « relance » qui fonctionne vraiment !
Au-delà de l’élection
Cela ne va pas se produire de sitôt, cela dit. L’équipe Biden a la ferme intention de continuer la mascarade – tout autant que le côté Trump.
On va donc continuer de plus belle – dépensant de la fausse monnaie pour des choses qu’il ne faudrait pas faire : des guerres, des renflouages, gonfler des prix boursiers, payer des gens à ne rien faire et remplir le marigot…
Et le dollar US – le maillon faible de tout ce système branlant – va céder.
Oui, cher lecteur, il est temps de regarder au-delà de l’élection. Il est temps de penser à ce qui va arriver à l’économie américaine… et à sa devise.
N’oubliez pas que les Américains dépendent du billet vert comme un panda dépend des pousses de bambou.
Leurs pensions sont libellées en dollar. Leurs programmes d’assurance en dépendent. Leur épargne… leurs actifs… leurs retraites – tous dépendent de l’intégrité du dollar (factice) post-1971, basé sur la confiance.
Ici, nous offrons un indice… un soupçon… de ce qui arrive.
Il est assez probable que les instituts de sondage aient raison cette fois-ci. Trump va perdre. Ensuite l’équipe Biden – prenant les commandes d’un pays qui fonce déjà vers une crise calamiteuse – appuiera sur le champignon !
Cela signifiera plus de dépenses… plus d’impression monétaire… plus de dollars… et, inévitablement, une chute de la valeur du dollar.
Cela n’a pas franchement d’importance, cela dit. Il faut voir le bon côté des choses… le verre à moitié plein… l’opportunité en pleine crise.
Après tout, que sera, sera. Nous ne pouvons pas lutter. Nous ne voulons pas non plus participer (nous pensons qu’on se dirige tout droit vers la falaise). Nous devons donc nous occuper de nos affaires et profiter du joyeux voyage vers l’enfer.
Quelle transaction pour la prochaine décennie ?
Ce qui nous ramène à notre Transaction de la Décennie. Si nous ne pouvions faire qu’une seule transaction – acheter une chose, en vendre une autre – pour nous protéger jusqu’à la fin de 2030… quelle serait-elle ?
Nous avons posé la question à nos collègues Dan Denning, Tom Dyson et Chris Mayer : cela a déjà produit des idées intéressantes.
Du côté « vente », le choix est relativement évident – nous voulons « vendre » le dollar US. C’est la pierre de touche de ce système financier fantasmé… l’actif le plus surévalué au monde… et celui qui a le plus de chances de reculer au cours de la prochaine décennie.
Il a déjà perdu 96% de sa valeur (mesurée en or) depuis son arrivée il y a 49 ans. Il est très probable qu’il perde le reste dans les années qui viennent.
Cela signifie qu’avant toute chose, il faut se débarrasser de tout ce qui fournit un flux de revenus fixe en dollars.
Et du côté de l’achat, que faire ? Nous n’en savons encore rien, mais nos collègues nous suggèrent d’examiner attentivement le secteur de l’énergie.
Quel secteur a les pires performances à ce jour cette année – en baisse de 50% ? Qui a pris la pire raclée suite au coronavirus… alors que les voyages étaient à l’arrêt quasi-total ?
Qui n’est pas certain que la planète se réchauffe… et qu’il faudra se passer du pétrole ?
La France n’a-t-elle pas déjà engagé sa « transition » (des carburants fossiles au solaire/éolien/etc.) ? Le gouverneur de Californie n’a-t-il pas rendu illégales les automobiles fonctionnant au carburant après 2035 ? Ne serons-nous pas tous au volant de voitures électriques d’ici 20 ans ?
L’équipe Biden ne va-t-elle pas travailler dans le sens d’un Green New Deal ?
Ne faudrait-il pas vendre le pétrole… pour investir dans des centrales solaires… et dans Tesla ?
Attendez un peu… Est-ce que le monde n’a pas toujours besoin de pétrole… sans substitut plausible pour le remplacer ?
Le Green New Deal n’est-il pas irréconciliable avec la réalité ?
Est-il normal qu’un gouvernement dise à ses citoyens quelle sorte d’énergie ils peuvent utiliser ?
Ne devrions-nous pas plutôt parier contre le Green New Deal ?