La Chronique Agora

Economie US en 2021 : quelques prédictions (2/2)

2021 s’annonce difficile pour les Etats-Unis, du point de vue aussi bien de la croissance que de l’emploi. Voici quelques conseils pour aider les investisseurs à sortir gagnants.

Comme nous l’avons vu hier, l’économie américaine n’est pas tirée d’affaire… loin de là. Le premier confinement de mars à mai 2020 a généré une chute record de la croissance américaine au 2ème trimestre. Le nouveau confinement amorcé en novembre 2020, et qui persiste indéfiniment, va anéantir la croissance du 4ème trimestre 2020 et générer une nouvelle récession au 1er trimestre 2021.

Les vaccins sont administrés, mais ils n’arriveront pas assez vite pour stopper une nouvelle récession (et il existe des inquiétudes quant à l’efficacité des vaccins considérant les mutations du virus, et des doutes concernant la durée d’une solide réponse immunitaire).

L’emploi va mal

La baisse du taux de chômage US affichée ces derniers mois n’est pas aussi réjouissante que les analystes de Wall Street ne le font paraître.

Ces taux n’intègrent pas les gens qui ont perdu leur emploi mais ont quitté la main-d’œuvre, et ne sont pas techniquement comptabilisés comme chômeurs. Ce phénomène se remarque dans le taux de participation à la main d’œuvre, qui chute nettement et s’approche des niveaux les plus bas jamais enregistrés depuis les années 1970.

Ce n’est pas tout…

Un individu en bonne santé qui est sans emploi a une productivité de zéro, qu’on le compte ou non comme chômeur, techniquement. C’est un frein de plus à la croissance et une raison de plus de ne pas croire les optimistes de Wall Street.

Les politiques de Joe Biden ne changeront pas ce résultat mais pourraient légèrement aggraver les choses. Le programme de Biden ne provoquera pas la récession car elle est déjà là. Ses projets vont aggraver la situation et peut-être prolonger la nouvelle récession jusqu’au 2ème trimestre.

La politique monétaire n’offre pas de relance car l’argent frais part dans les banques, qui le déposent simplement à la Fed, sous forme de réserves excédentaires sur lesquelles elles perçoivent des intérêts.

Si l’argent n’est pas prêté par les banques ou dépensé par les consommateurs, il n’y pas de « vélocité » (vitesse de circulation) de l’argent.

Cela signifie que la déflation sera un problème plus important que l’inflation, du moins l’année prochaine. La déflation augmente la valeur réelle de la dette, ce qui est un frein de plus à la croissance. La politique de la Fed est impuissante : Jerome Powell et ses collègues sont hors-jeu et peuvent sereinement être ignorés.

Dans le piège de l’endettement

La politique budgétaire n’offre pas de relance non plus car le ratio dette/PIB des Etats-Unis s’élève désormais à plus de 130% et augmente rapidement.

Des études poussées montrent que lorsque le ratio dette/PIB dépasse les 90%, le multiplicateur de toute nouvelle dette est inférieur à 1. Cela signifie que les Etats-Unis sont dans un piège de l’endettement (en plus du piège à liquidité provoqué par la Fed).

On ne peut pas s’extirper d’un piège à liquidité en imprimant de l’argent. On ne peut pas s’extirper d’un piège de l’endettement en dépensant de l’argent.

Ni la politique budgétaire, ni la politique monétaire ne produiront un stimulus, étant donné le contexte de faible vélocité de l’argent, le taux d’épargne élevé, l’augmentation de la dette, le chômage élevé et les nouveaux confinements. La Fed et le Congrès peuvent bien tenter de relancer l’économie, ce sera en vain.

Un guide d’investissement

Pour les investisseurs, la voie est limpide. Il faut réduire l’exposition aux actions car l’écart entre la perception du marché et la réalité économique va rapidement se resserrer, une fois que la nouvelle récession deviendra apparente.

Il est conseillé d’augmenter les compartiments liquidités afin de réduire la volatilité sur l’ensemble du portefeuille et offrir une flexibilité aux investisseurs, et des choix, une fois que l’incertitude politique et économique commencera à se dissiper.

Les compartiments or, argent et minières aurifères devraient représenter au moins 10% du portefeuille d’investissement, pour se protéger à la fois de l’inflation et de la baisse de la confiance vis-à-vis des monnaies des banques centrales.

Pour les compartiments à plus long terme, les investisseurs devraient envisager le capital-investissement et le capital-risque, notamment sur des entreprises axées sur l’intelligence artificielle, les ressources naturelles et l’énergie. Les bons du Trésor à cinq ans offrent des gains financiers potentiels attractifs dans un contexte où les taux d’intérêt nominaux continuent de baisser.

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