Aujourd’hui, l’argent – et plus précisément le dollar – prend plusieurs formes et a plusieurs utilités. La réconciliation se produira un jour, et ne se fera probablement pas sans accrocs.
« L’argent », si on ose l’appeler ainsi, fait monter les marchés, léviter les prix des actifs et entretient l’imaginaire.
C’est un argent dont je dirai qu’il est spécialisé : il ne sert qu’aux gens dont la fonction est de le canaliser vers les marchés financiers. Canaliser vers les marchés financiers pour créer de la richesse fictive, laquelle sert de collatéral au crédit… et alimente le cercle vicieux.
C’est l’argent mi-Law mi-Ponzi !
Je dis quelquefois que c’est un argent zombie, mort – en ce sens qu’il ne sert pas aux transactions économiques. Le vrai argent, c’est celui qui catalyse les échanges réels.
Je soutiens depuis longtemps que nous vivons sous divers régimes monétaires et qu’en réalité, en raison des cloisonnements des détenteurs et des canaux, coexistent plusieurs monnaies dont les valeurs sont très différentes.
Le concept est difficile à comprendre. Pour le saisir, on peut se référer à la période des années 1930, où l’Allemagne a pratiqué des innovations monétaires considérables afin de pallier son absence de devises étrangères, subventionner son industrie et continuer néanmoins à se réarmer.
Etudiez cette période, c’est génial.
Combien de dollars en tout ?
Pour en revenir à la situation actuelle, je dénombre :
– un dollar-financier dont le pouvoir d’achat est relatif aux actifs. C’est ce dollar que le gouvernement américain vend aux gogos qui recyclent leurs excédents. Il baisse sans cesse, son pouvoir d’achat financier se réduit en continu ;
– un dollar-consommation dont le pouvoir d’achat est relatif aux biens et services achetés par le public ;
– un dollar-or – une sorte de monnaie synthétisant la valeur de la devise américaine en termes de valeur-travail mondiale.
Le tout étant encore classé entre :
– un dollar « national », détenu par les contribuables américains ;
– un dollar offshore, détenu quant à lui par les étrangers – et qui sera peut-être un jour répudié ou contrôlé.
A long terme, tout sera réunifié.
A quel niveau ? Cela dépendra des rapports de forces entre les différents détenteurs. Cela dépendra aussi de l’état de la société américaine et de la géopolitique.