La Chronique Agora

La « dernière guerre »

Alors que les Etats-Unis se dirigent vers une dépression inflationniste de 26-28, la dernière bataille se profile à l’horizon…

Le cerveau est incapable de distinguer par lui-même si une information particulière est juste ou fausse. Il prend par ailleurs régulièrement des raccourcis pour déterminer la fiabilité des messages en cas de surcharge d’information et est amené à croire comme vrai des déclarations ou des messages qu’il a déjà entendus même s’ils peuvent être faux. Il accepte enfin les déclarations comme vraies si elles sont étayées par des preuves, sans se soucier de l’authenticité de celles-ci.

« Au niveau politique et stratégique, on aurait tort de sous-estimer l’impact des émotions… Les émotions – l’espoir, la peur, l’humiliation – façonnent le monde et les relations internationales grâce à l’effet d’écho des médias sociaux. »

Cognitive Warfare, NATO

Flash info : les sanctions américaines ne semblent pas fonctionner. ZeroHedge rapporte :

« Lorsque les nations occidentales ont présenté un grand plan visant à réduire les importations de pétrole russe, et à imposer des sanctions sur les exportations d’énergie du Kremlin, nous – et beaucoup d’autres – avons ri : après tout, nous avons vu à maintes reprises à quel point les sanctions occidentales sont inefficaces lorsqu’elles cherchent à contenir les profits pétroliers des « régimes voyous », de l’Iran (qui vend pratiquement du pétrole à la Chine au maximum de sa capacité) au Venezuela et plus loin encore. Un an plus tard, nos rires sont justifiés car, comme le rapporte le Financial Times, ‘la Russie a réussi à éviter les sanctions du G7 sur la plupart de ses exportations de pétrole’. Ce changement dans les flux commerciaux augmentera les revenus du Kremlin à mesure que le brut s’approchera des 100 dollars le baril, et que les prix de l’Oural russe atteindront les 80 dollars, leur niveau le plus élevé depuis plus d’un an. » 

Les sanctions à l’encontre de la Chine ne sont pas non plus très efficaces. AP rapporte : « Le géant chinois de la technologie Huawei annonce des ventes et des bénéfices en hausse malgré les sanctions américaines. » 

Dans quelques années, les économistes et les historiens seront stupéfaits et étonnés. Autant de politiques qui ont échoué. Tant de guerres ratées. Tant de mensonges.

L’allée de la dernière chance

Le magazine TIME tentera peut-être de comprendre ce qu’il s’est passé, en publiant un article qui fera la une. « Les Etats-Unis : Ce qui a mal tourné ». Les talk-shows feront appel à des experts pour leur fournir des explications. Certains diront que les Américains ont toujours été infatigables. Ils rappelleront tous les évènements, du massacre de Wounded Knee à Nagasaki, arguant qu’une « guerre finale » était inévitable. D’autres diront que les démocrates ne se sont focalisés que sur les histoires de racisme et de genre… D’autres encore diront que ce sont les républicains, qui ont détruit la démocratie et qui sont à blâmer… ou le néolibéralisme… ou l’immigration… l’IA… le changement climatique… peu importe.

Même en 2023, les Etats-Unis avaient encore une chance. Ils auraient pu renoncer à leur empire et à leurs sanctions, équilibrer leur budget, réduire leurs paiements de transfert… rapatrier leurs troupes… et tendre la main de l’amitié à tous ceux qui voulaient bien la prendre.

Oui, se débarrasser de milliers de milliards de dollars de dettes impayables aurait été difficile pendant un an ou deux… Mais cela aurait permis d’éviter un effondrement total de l’économie américaine et de son gouvernement. Les Américains n’auraient jamais eu à regarder leur pays perdre une autre guerre majeure et se transformer en république bananière.

Pistolets et couteaux

Peut-être que l’un des invités des talk-shows… ou plus probablement un parfait outsider, avec une longue barbe grise, partageant ses opinions depuis un site web basé à Laramie dans le Wyoming, expliquera la situation ainsi :

« Si le Congrès avait équilibré le budget, il aurait dû renoncer à ses aventures militaires grandioses… et il n’aurait pas pu se permettre une bataille inutile avec la Chine et la Russie. Et si le Congrès n’avait pas accumulé de déficits, le Trésor n’aurait pas eu à imprimer autant d’argent. Nous aurions pu éviter la dépression inflationniste de 2026-28. Et la ‘guerre finale’ n’aurait jamais eu lieu. »

Aujourd’hui, les deux tiers du « budget de la défense » américain servent à soutenir l’industrie de la guerre, et non à défendre la nation. Une réduction de ce budget… ainsi que des ajustements relativement modestes… pourraient permettre d’aligner les dépenses sur les recettes fiscales.

Mais en octobre 2023, le Congrès ne montre aucune volonté d’éviter la catastrophe qui se profile à l’horizon.

Au lieu de cela, démocrates et républicains s’affrontent à coups de pistolets et de couteaux. Chaque camp considère l’autre comme un « ennemi ».

Mais ils sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les deux choses qui causeront la fin honteuse de l’Empire américain.

Une politique étrangère immodeste

En d’autres termes, ils sont d’accord pour dire qu’aucune limite réelle ne doit être imposée à leurs dépenses. Et que les Etats-Unis devraient faire « tout ce qu’il faut » pour rester la nation alpha du monde.

Pourquoi choisir une ligne de conduite qui aboutit inévitablement à la faillite nationale… à l’inflation… et probablement aussi à l’humiliation militaire ?

Pourquoi un PDG vieillissant… un sénateur… un vieux président… reste-t-il à son poste longtemps après avoir cessé d’être efficace ? Pourquoi Charles XII, Napoléon et Hitler ont-ils tous décidé d’envahir la Russie ? Pourquoi le Congrès ne peut-il pas arrêter de dépenser de l’argent qu’il n’a pas… et adopter ce que George W. Bush a promis à la nation, une « politique étrangère plus modeste » ?

Hier, un membre du Congrès s’est emportée. Medialite rapporte :

« La députée Victoria Spartz (R-IN) en a assez du Congrès et de son manque de volonté de gérer le montant croissant de la dette, et elle menace maintenant de se jeter sur l’épée et de démissionner. Mme Spartz : ‘Si le Congrès n’adopte pas une commission sur la dette cette année, je ne continuerai pas à sacrifier mes enfants pour ce cirque…’ »

Bye, bye… Mme Spartz.

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