La Chronique Agora

Cuivre : le métal rouge… voit rouge !

Par Marc Dagher (*)

« Les peuples les plus civilisés sont aussi voisins dans la barbarie que le fer le plus poli l’est de la rouille. Les peuples, comme les métaux, n’ont de brillant que les surfaces« . Nous retiendrons surtout ici la dernière partie de cette citation de Rivarol, écrivain et essayiste français du XVIIIe siècle, car, nous allons en effet le voir, l’avenir immédiat n’est pas au beau fixe pour le métal rouge. Et c’est d’autant plus intéressant à remarquer que l’évolution de cette matière première est un indicateur précurseur assez fiable de la santé de l’économie à court terme.

Origine, contexte et tendance
Le cuivre pourrait bien être le premier métal à avoir été utilisé par l’homme, étant donné qu’on a trouvé des objets en cuivre datant de 8700 avant J.-C. Ce métal possède une excellente conductivité thermique et électrique. A titre de comparaison, l’argent est le seul métal pur présentant une meilleure conductivité électrique à température ambiante.

Le cuivre est produit dans le monde à hauteur d’environ 18 millions de tonnes par an. Or, depuis l’été dernier, les cours ont chuté de façon abyssale, perdant plus de 65%, notamment à cause d’une offre désormais supérieure à la demande. En effet, la tendance s’est violemment inversée, et les stocks excédentaires ont très nettement fait chuter les prix.

Utilisation mondiale du cuivre et symbolique
Ce métal « de base » est principalement utilisé dans les industries électriques et électroniques (58%), ainsi que dans la construction (26%), l’ingénierie (10%) et les transports (5%). Il faut par exemple environ 50 kilos de cuivre pour une voiture. Il est intéressant de noter aussi que c’est sous forme d’alliage que le cuivre est très répandu, les plus connus étant le laiton et le bronze.

De façon dérivée, on parlera dans un orchestre, des « cuivres » en tant qu’instruments de musique ou encore, dans le folklore français, des « noces de cuivre » qui symbolisent les 32 ans de mariage de Monsieur et Madame Michu.

Un indicateur avancé de l’économie globale
Parce qu’il est utilisé dans une très large gamme de marchés finaux, de la construction aux télécoms, des infrastructures énergétiques à l’électronique grand public, les variations dans le prix du cuivre sont souvent perçues comme renfermant d’importantes informations sur les perspectives globales de l’économie.

Alors, que signifie une chute des cours de 65% en un semestre par rapport à l’économie globale ? Sans doute ce dont nous entendons parler de part et d’autre aujourd’hui : l’amorce d’une récession profonde et généralisée.

Un retournement sans précédent
Les cours du cuivre ont perdu plus de 65% de leur valeur entre juin dernier et le point bas de décembre ! C’est un événement tristement historique pour le métal rouge. Et la configuration technique est aujourd’hui sans appel : la tendance n’est pas près de s’inverser !

En effet, les cours ont enfoncé en décembre un niveau de soutien clé situé sur les 3 090 $ et correspondant à la fois à l’overlap de juin 1995 et à la fois au dernier ratio de retracement de Fibonacci de la dernière vague de hausse qui est celui des 76,4%.

Que va-t-il se passer maintenant ?
La chute vertigineuse initiée l’été dernier devrait donc se poursuivre. Toutefois, un rebond technique intermédiaire n’est pas à exclure, et les cours pourraient respirer un peu avant de plonger de plus belle !

C’est d’ailleurs ce qui se passe depuis la fin de l’année. Le cours du cuivre a fortement rebondi, revenant le 6 janvier dernier jusqu’à 3 500 points.

Tant que les 4 330 $ ne sont pas dépassés, les prochains objectifs se situent sur le seuil des 2 000 $ puis jusqu’à 1 365 $ en extension.
[NDLR : Marc Dagher ne se contente pas d’analyser les cours… il fait les recommandations qui vont avec — notamment sur une catégorie d’investissement bien particulière, qui pourrait faire démarrer votre portefeuille sur les chapeaux de roue : continuez votre lecture pour tout savoir…]

Meilleures salutations,

Marc Dagher
Pour la Chronique Agora

(*) Marc Dagher travaille depuis plus de 8 ans sur les marchés. Analyste technique de formation et de conviction, il s’est spécialisé principalement sur les marchés Actions. Il s’est spécialisé notamment sur les produits dérivés (warrants, turbos, certificats…) et est l’analyste en chef de @Turbos Trader, la Porsche des services de trading sur produits dérivés. 

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