La Chronique Agora

CSRD et freins en Europe vs. dérégulation façon Trump et Milei !

Si les Etats-Unis version Trump 2.0 abandonnent l’interventionnisme, à l’image de l’Argentine de Milei, l’écart de richesse entre les Etats-Unis et l’Europe devrait continuer de se creuser, incitant davantage à investir sur les marchés actions américains plutôt qu’européens.

La crise du logement, tout comme celle du réchauffement climatique, justifie l’intervention croissante des dirigeants dans le fonctionnement de l’économie.

A la capitale, la maire ambitionne d’accroître la part des logements sous administration publique, avec des mesures de contrôle des loyers et des subventions ciblées. Elle vise à couvrir 40% des logements de la ville. Depuis début 2023, le gouvernement, en collaboration avec des bailleurs et les autorités locales, a engagé environ un milliard d’euros pour acquérir des logements dans la capitale.

Parallèlement, des contraintes supplémentaires sont imposées aux grandes surfaces commerciales et aux entreprises immobilières via des réglementations sur les espaces de parking. Un décret du 15 novembre oblige désormais l’installation de panneaux solaires ou la plantation d’arbres dans les parkings. Selon les distributeurs, ces nouvelles exigences pourraient engendrer des coûts atteignant 11 milliards d’euros. De plus, ces règles compliquent la reconversion des parkings en bureaux ou en logements, selon les acteurs du secteur.

Au nom de la lutte contre les émissions de carbone, les gouvernements multiplient les normes et augmentent les charges pour l’industrie. Ces initiatives génèrent également des tensions dans le secteur de l’énergie.

Par exemple, TotalEnergies et Dalkia, une filiale d’EDF spécialisée dans les renouvelables, ont été condamnés à payer 2,4 millions d’euros d’amendes. Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre du système des certificats d’économie d’énergie, qui permet aux entreprises de réduire leurs taxes carbone en finançant des projets de rénovation ou de covoiturage. Cependant, le gouvernement accuse certaines entreprises de fraude dans l’évaluation des bénéfices climatiques de ces projets.

En parallèle, ces initiatives peinent à produire une réelle rentabilité ou une valeur tangible pour les consommateurs.

La faillite de Northvolt, entreprise spécialisée dans les batteries pour véhicules électriques, illustre ces limites. D’après Les Echos :

« Northvolt, un temps vu comme la start-up la mieux financée du Vieux Continent avec un total de 15 milliards de dollars levés, s’est retrouvé en grande difficulté ces derniers mois du fait de la faible demande en moteur électrique, la perte d’un important client et des manques de financements. Aux dernières nouvelles, elle ne disposait plus que de 30 millions de dollars de cash alors qu’elle doit rembourser une dette abyssale de 5,8 milliards. »

Directive CSRD : plus de gâchis au nom du climat

La régulation CSRD, un ensemble de normes encadrant les déclarations des entreprises, suscite des critiques pour sa complexité, son coût et son utilité contestée. Ces exigences, accusées de générer plus de bureaucratie et de gaspillage de ressources, profitent largement aux cabinets de conseil !

Certaines sociétés de conseil, comme Lefebvre Dalloz, soutiennent ces mesures. Une experte de cette entreprise a défendu la CSRD dans Challenges, répondant aux critiques des entreprises sur le coût et l’intérêt des normes. Elle explique : « L’analyse de double matérialité est un outil qui permet de définir ses priorités stratégiques, il se trouve que ces informations sont aussi clé pour la CSRD. Mais le coût doit-il être imputé à la directive ou à sa RSE ? »

En somme, selon l’experte, les coûts viennent avant tout de la mise en place d’objectifs de réduction de baisse de carbone – et non pas des déclarations !

Les déclarations créent un outil idéal pour mettre en place un système d’amendes ou d’incitations à améliorer ses émissions à l’avenir.

En revanche, les conseillers en gestion de l’administratif, comme Lefebvre Dalloz, tirent profit du gâchis !

De la même façon, un collectif d’acteurs, dont des sociétés de conseil – parfois en situation de conflit d’intérêts – a défendu publiquement ces normes. Dans une tribune publiée dans Le Monde, ce dernier minimise les impacts négatifs de la directive : « Les grandes entreprises sont déjà soumises à la NFRD − la Non Financial Reporting Directive est entrée en vigueur en 2018 sur la publication d’informations non financières − environnemental, social et de gouvernance, ESG. Elles publieront leurs premiers rapports CSRD en 2025, les autres grandes structures suivront en 2026, et les PME cotées en 2027 avec des exigences simplifiées jusqu’en 2028. L’Europe laisse à chacun le temps de s’adapter. »

A l’opposé d’un empilement de normes et quotas sur le continent, les Etats-Unis et l’Argentine appliquent la dérégulation.

Voici les dernières analyses de Simone Wapler…

Un vent dangereux pour les parasites ?

Un vent mauvais se lève sur Washington.

Donald Trump a annoncé ceci : Musk and Ramaswamy « ouvriront la voie pour que [son] administration démantèle la bureaucratie gouvernementale, sabrent dans les réglementations excessives, coupent les dépenses inutiles et restructurent les agences fédérales ».

En France, tous les grands médias, politiciens, économistes et administrations sont formels : les dépenses publiques seraient sources de richesse.

Pourtant, si les dépenses publiques étaient vraiment créatrices de richesses, l’écart entre Etats-Unis et Union européenne ne serait pas dans ce sens-là. Les pays européens qui dépensent plus devraient être bien plus prospères, tirant les autres par le haut.

En dépit de ces évidences, les technocrates, bureaucrates, politiciens et profiteurs du capitalisme de connivence concluent comme à leur habitude que « si ça ne marche pas, c’est qu’on en n’a pas fait assez et que donc il convient d’en faire plus ». Ce qui est en substance la conclusion du rapport de Mario Draghi sur la compétitivité.

Mais tout le monde peut constater que la croissance économique des Etats-Unis et la richesse par habitant sont largement supérieures à celles qu’enregistre l’Union européenne. Le rapport de Mario Draghi sur ce sujet a été abondamment commenté.

Tout le monde peut aussi constater que les actions américaines se portent mieux que les actions françaises ou européennes.

Concrètement, cela donne sur la seule année 2024, une plus-value potentielle de plus de 26% en moyenne pour les actions américaines, contre 6% sur les actions européennes.

Source : ZoneBourse

L’écart sur cinq années est encore plus accablant : 90% pour les Etats-Unis contre 25% pour l’Europe.

Ceci a d’autres implications. N’oublions pas que les Américains ont un système de retraite qui repose principalement sur la capitalisation.

C’est donc toute la population – actifs comme retraités – qui s’enrichit tandis qu’elle se paupérise en Europe.

(Au passage, notre service Trading Desk ne propose que presqu’exclusivement des actions américaines. Certes, pour en profiter, il faut ouvrir un compte en dollar chez un courtier en ligne. Mais tout gain mérite un effort.)

Cet écart ne devrait que continuer à se creuser. L’équipe du mandat Trump 2 semble déterminée à faire ce que n’avait pas réussi à faire celle du mandat Trump 1 : abattre les réglementations inutiles, faire le tri dans les dépenses publiques, assécher le « marécage » bureaucratique de Washington. Certes, on peut reprocher au programme Trump 2 son volet protectionniste. Mais pour le reste, des grands nettoyeurs ont été recrutés :

Chaque nomination arrache des couinements effarouchés à nos commentateurs. Nos médias subventionnés n’apprécient pas ce « grand remplacement » d’élites technocratiques élevés dans le parasitisme et rompues au capitalisme de copinage par des personnalités issues du secteur privé et habituées à nouer des contrats gagnant-gagnant.

Cependant, ne nous emballons pas. Tout ne sera probablement pas un succès total. Il ne faut pas sous-estimer la résistance de la bureaucratie locale, fédérale et internationale.

Mais c’est en tout cas beaucoup mieux que ce qui se passe en Europe avec une Commission toujours présidée par Ursula von der Leyen. Et infiniment mieux que ce qui se passe en France où nous fonçons vers une crise des finances publiques.

L’écart Etats-Unis/Europe ne devrait donc aller qu’en se creusant.

[NDLR : Retrouvez plus d’analyses sans concession – et des recommandations concrètes qui vous aideront à protéger votre épargne et votre niveau de vie : cliquez ici pour en savoir plus.]

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile