Donald Trump s’en prend à ses opposants politiques… et pendant ce temps, en toute discrétion, l’économie américaine coule.
Donald Trump s’en est pris au représentant démocrate du Maryland – et natif de Baltimore, ville où est situé notre siège social –, Elijah Cummings. Ce dernier a bien entendu répliqué ; des deux côtés, les insultes pleuvent.
Ce n’est que de la comédie, un jeu pour les caméras.
Tout cela fait partie de la vie publique moderne. Personne ou presque n’est honnête. Rien ou presque ne peut être pris au pied de la lettre. Tout ou presque est un sacré mensonge.
Il y a un risque – autant pour M. Trump que pour M. Cummings : le public pourrait découvrir le pot aux roses. M. Cummings a été élu en faisant semblant de se battre pour les électeurs de Baltimore ouest. M. Trump a été élu en faisant semblant de se battre pour les électeurs oubliés de l’Amérique profonde.
On peut voir l’efficacité des combines de M. Cummings en se promenant dans Baltimore ouest.
On peut visiter les combines de M. Trump en se rendant en Virginie du Nord – terre du complexe militaro-industriel dont Eisenhower appelait à se méfier.
Ennemi commun
Leur connivence est visible depuis quelques jours. Les bonnes âmes, aussi bien progressistes que conservatrices, sont confrontées à un ennemi commun – un plafond de dette. Le but de ce dernier était de protéger le public en empêchant les politiciens de mener la nation à la faillite.
Mais Trump a trahi les quelques conservateurs budgétaires qui se cachaient encore dans les caves du parti républicain.
Il s’est joint à Nancy Pelosi pour écarter le plafond de dette et ajouter 1 700 Mds$ à la dette US. Si l’accord est approuvé par le Sénat, cela portera la dette totale – lestée des lois signées par Donald J. Trump – à 4 100 Mds$.
On a aussi découvert récemment les derniers chiffres trimestriels du PIB US – qui démontraient que les affirmations de Trump sur une croissance à 3% et l’espoir de sortir de la dette par la croissance étaient aussi faux les unes que l’autre.
Selon les chiffres révisés pour 2018, l’économie US se développe bien moins que 3%. La dette fédérale à elle seule grandit deux fois plus rapidement.
De même, les réductions d’impôts de Trump n’ont pas eu d’effets positifs durables sur l’économie. Les chiffres révèlent une économie qui ressemble de près à celle d’Obama… en pire.
Le taux de croissance annualisée pour le deuxième trimestre, annoncé la semaine dernière, dépassait tout juste les 2%. Il aurait été nettement inférieur si les dépenses fédérales n’avaient pas augmenté sous l’administration Trump.
En d’autres termes, l’économie US progresse à peine… et le peu de croissance qu’elle enregistre est due à la pire des sources possibles – les autorités.
Les dépenses ont grimpé dans le segment le moins productif de l’économie, le gouvernement, tandis que la Réserve fédérale finançait des projets idiots et gaspilleurs – rachats d’actions, Beyond Meat, Tesla et une bonne partie du secteur du pétrole de schiste – avec des taux d’emprunt bon marché.
Jamais encore dans l’histoire américaine une croissance aussi faible n’a été enregistrée à un coût aussi élevé.