La Chronique Agora

Coronavirus et panique : un « effondrement » est-il toujours possible ?

Une reprise reste possible sur les marchés… mais elle demandera des mesures sans précédent de la part des autorités. Et pendant ce temps, les libertés individuelles reculent.

Nous nous demandions hier quels recours les autorités ont pour faire face à la situation actuelle.

La baisse des taux, le déficit budgétaire, la baisse de la taxe sur la masse salariale, la théorie monétaire moderne, l’impression de billets – tout ceci est aujourd’hui envisagé pour répondre aux baisses vertigineuses des marchés. Une guerre (avec l’Iran, pourquoi pas) est aussi toujours une bonne manière de provoquer une relance.

Une question se pose malgré tout : l’action des banques centrales et du gouvernement peut-elle permettre de regonfler les actifs plus vite qu’ils ont chuté ? C’est possible.

Comment ?

D’une part, les banques centrales pourraient commencer à acheter des obligations d’entreprises, ostensiblement pour restaurer la liquidité des marchés du crédit si elle s’évapore. Elles pourraient aussi passer à l’achat direct d’actions, comme la banque du Japon avec les ETF.

Les gouvernements, en attendant, pourraient trouver des méthodes permettant d’effacer la dette, stopper temporairement les versements d’intérêts, ou encore faire diminuer les taxes sur la masse salariale, voire carrément distribuer de l’argent (numérique).

Je doute que ces mesures permettent de restaurer la confiance. Je trouve même que le fait que le discours du Président Trump sur l’interdiction de voyager et l’intervention intra-journalière de la Fed ont provoqué des déclins plus importants encore sur le marché est assez significatif.

La plus grosse victime de cette baisse pourrait être l’idée de l’infaillibilité de la banque centrale. Si cette idée disparaît effectivement, la monnaie papier va baisser par rapport aux actifs réels d’une manière générale, et les valeurs nominales en Bourse (soutenues jusque-là par des achats bidon et un faux marché) ne seront plus représentatives de quoi que ce soit.

Reprise à venir ?

Si nous avons tort, nous vivons aujourd’hui une sorte de crise de 2009-bis. Vous pouvez acheter d’excellentes entreprises et profiter d’une reprise spectaculaire au cours des mois qui viennent. La vie et l’activité des usines paraissent reprendre leur cours normal en Chine après une perturbation massive, ce qui semble indiquer que ce pourrait être le cas.

Deux mois de quarantaine aux Etats-Unis et en Europe – même si la situation est sans précédent et provoquera sans doute une récession mondiale – pourraient permettre d’obtenir un flux d’argent facile une fois que les échanges commerciaux habituels auront repris.

Mais – et c’est selon moi le plus probable – nous venons peut-être d’assister à l’événement qui transformera une génération d’investisseurs qui se ruaient sur chaque plus bas… en vendeurs systématiques au moindre rebond.

Trop d’acteurs ont trop à perdre et n’ont pas assez de temps pour se refaire : ils n’accepteront pas de faire face à une nouvelle baisse des cours de 50%. D’un point de vue générationnel, le vent a tourné, et les attitudes vis-à-vis du capital ont changé.

Réfléchissez de manière indépendante et vivez selon vos propres règles

Au cours des jours qui viennent, de plus en plus de fusibles vont sauter sur les marchés. Je ne serais pas étonné de voir qu’ils choisissent de prendre une journée de congé et ferment entièrement.

Nous réalisons enfin ce que nous n’aurions jamais dû perdre de vue : les systèmes complexes sont également fragiles. Les systèmes financiers complexes basés sur des effets de levier et sur la maximisation des profits à court terme sont plus fragile encore. Ils peuvent très bien être réduits en miettes.

Ma principale inquiétude – en plus des gros reculs du marché – est que les mesures prises pour imposer un certain ordre parmi le chaos ambiant risquent de mener à une érosion encore plus rapide de nos libertés.

S’il est certainement raisonnable de restreindre la liberté de mouvement – avec des interdictions de voyager, des quarantaines obligatoires, des couvre-feux pour éviter que le virus ne se répande –, j’ai peur que ce type de décision ne devienne une règle de vie permanente.

L’utilisation de technologies de reconnaissance faciale facilite l’identification des personnes qui ne respectent pas les couvre-feux. Si l’argent liquide est considéré comme un vecteur de contagion, il est justifié de l’interdire et de rendre impératif l’utilisation de monnaie numérique délivrée par les banques centrales – ce qui permettrait d’identifier, de suivre et de taxer toutes les transactions.

Il serait terrible, mais guère surprenant, que cette pandémie ait pour résultat l’avènement d’un gouvernement plus autoritaire exerçant un contrôle plus strict sur votre vie.

Alors que faire ?

Nous ne pouvons rien faire pour influencer la politique publique, les dévaluations monétaires, ni la pandémie. Mais notre position a toujours été que la meilleure manière de gérer les risques, dans la vie, est d’avoir autant de liberté financière que possible. Vous pourrez ainsi faire face aux crises avec un certain degré de souplesse… et nous sommes bel et bien face à une crise.

J’espère que vous vous disposez déjà d’or et d’espèces. J’espère aussi que vous avez trouvé un refuge où attendre que la tempête passe. Se préparer à l’effondrement (financier ou autre) est un exercice d’auto-isolement. Si vous l’avez déjà fait, vous avez un temps d’avance sur le reste du monde.

Plus important encore, si vous réfléchissez par vous-même et que vous préférez vivre selon vos propres règles, vous n’attendez pas, terrifié, que le gouvernement vienne vous aider. Les loups sont à nos portes. Ils ne sont probablement pas là pour vous porter secours. Personne d’autre, d’ailleurs, ne viendra vous aider. Les autorités, en vertu de leur incompétence, pourraient même être en passe de faire encore nettement empirer la situation.

Pendant une période comme celle que nous traversons actuellement, mieux vaut avoir un réseau familial et à un cercle d’amis qui, au niveau local, pourront vous aider si besoin, et que vous pourrez aider en retour.

Je pense que nous assistons à l’échec de la centralisation et de la conviction que toutes les décisions importantes, dans une vie, dépendent de la justesse des politiques publiques ou du chiffre fixé pour la masse monétaire.

La richesse, ce n’est pas que l’argent. Il y a la famille. La communauté. Etre entouré de personnes qui partagent les mêmes valeurs que vous : j’espère que vous vous trouvez aujourd’hui dans un environnement de ce type…

… Et pour notre part, nos spécialistes se tiennent prêts à vous aider en vous fournissant des informations sur ce qui se passe réellement sur les marchés financiers et sur ce qu’il est conseillé de faire.

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