La Chronique Agora

Coronavirus : une erreur criminelle

Nos dirigeants ont commis une erreur criminelle dans leur gestion (si on peut appeler ça comme ça…) de crise – aggravant une situation déjà très grave.

Ce que je voudrais d’abord vous faire comprendre, c’est que la situation est grave – beaucoup, beaucoup plus grave que vous ne le pensez.

Dans une société de liberté, les citoyens et les agents économiques ont besoin d’être correctement informés afin qu’ils puissent s’adapter et prendre les bonnes décisions.

Dans une société dirigiste, dominée par une élite qui a un agenda au sens anglais du terme – c’est-à-dire un programme, des intentions cachés –, c’est exactement l’inverse. Les citoyens sont maintenus dans l’ignorance ; on leur cache l’essentiel afin qu’ils ne puissent prendre les décisions les meilleures pour eux.

L’information et les décisions ont pour objectif d’imposer des mesures d’autorité qui ne sont pas conçues pour être utiles aux individus, mais conçues pour servir l’intérêt des dirigeants.

Nous vivons, depuis maintenant plus de dix ans, dans une situation de crise qui mérite normalement le nom de dépression.

Un gâchis absolument monumental

Savez-vous que depuis la crise de 2008, entre 55 000 et 60 000 milliards de dollars de production de richesse ont été perdus. Si l’on avait pu rétablir la situation après 2008, si les politiques menées avaient été efficaces et conçues dans l’intérêt général, on aurait produit entre 55 000 et 60 000 Mds$ de richesse supplémentaires.

Rendez-vous compte de ce que représente cette somme. Elle aurait permis, bien entendu, de distribuer des richesses, elle aurait permis d’éviter de recourir à l’accroissement de la masse de dette, elle aurait renforcé les bases de notre système.

Nous ne serions pas, comme nous le sommes maintenant, sous la menace perpétuelle d’une crise financière provoquée par l’effondrement des valeurs boursières fictives. Le populisme ne se serait pas développé, car les inégalités ne se seraient pas accrues.

Nos systèmes et nos arrangements politiques et sociaux ne seraient pas fracassés. Nous ne serions pas sous le coup de multiples menaces de guerre.

Peur et manipulation

Le choix des élites constituées par les gouvernements, les banques centrales, les institutions internationales, les médias grand public, les intellectuels ralliés, etc. – leur choix est de continuer à dissimuler la réalité de la situation.

Même maintenant, alors que la pandémie a éclaté, elles s’efforcent de ne vous délivrer que des informations parcellaires, des informations tronquées, fausses dans la plupart des cas.

Leur seul but est de vous manipuler, de vous faire peur, de vous affoler, afin que vous vous en remettiez à elles. Afin que vous soyez de simples sujets sur lesquels on agit conformément à des modèles mathématiques et statistiques, conçus non dans un intérêt général acceptable, mais dans une somme d’intérêts particuliers orientés uniquement vers la reproduction d’un ordre privilégié.

La première des choses à faire est donc de prendre conscience de la gravité de la situation. Comme je vous l’ai dit, personne n’a envie que vous découvriez l’étendue des dégâts.

La production de richesse dans le monde va chuter au minimum de 4% à 5% cette année. En termes monétaires, ceci correspond à une perte de 6 000 à 7 000 Mds$.

Le commerce est en panne

Le commerce mondial, qui a été le moteur de la croissance des décennies précédentes, est évidement en panne. Il est en train de se contracter d’un cinquième par rapport à l’année précédente.

Les mouvements de capitaux – les FDI, flux d’investissements directs –, qui sont absolument essentiels pour le développement mondial, sont en chute de 40%.

Les transferts – cet argent que renvoient dans leurs familles les travailleurs déplacés – vont dégringoler de 100 Mds$. Vous imaginez l’effet multiplicateur qu’aura cette perte de ressources.

Retour au Moyen-Age

Le confinement a été une catastrophe économique. Ce fut le retour au Moyen-Age. La décision a été prise en panique en raison de l’impréparation des gouvernements. Ils ont commis une erreur criminelle en n’attachant aucune importance aux indications qui, pourtant, dès décembre 2019, alarmaient sur ce qui se passait en Chine.

Ils n’ont rien fait, ils n’ont pas pris la chose au sérieux. En janvier/février, ils ont fait l’autruche et en mars, ils ont nié et minimisé.

Leur choix, on l’a compris, a été de faire comme si de rien n’était, afin de ne pas perturber le fonctionnement des économies. Ce fut une grave erreur.

En effet, il a fallu par la suite, en catastrophe, se renier et prendre un ensemble de mesures barbares et primaires comme le confinement. Les dégâts ont non seulement été colossaux, mais ils seront durables. Sous tous les aspects – économique, quantitatif, structurel et psychologique.

Nous approfondirons tout cela dès lundi.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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