Le confinement a eu une efficacité discutable sur la progression de la pandémie de Covid-19 – mais ses effets sur le seuil de pauvreté, en revanche, sont indéniables.
Le week-end dernier, l’Organisation mondiale de la santé a balancé un joli pétard dans le débat confinement/pas de confinement :
« Selon l’envoyé de l’OMS Dr David Nabarro, [les mesures de confinement] ne devraient être envisagées qu’en dernier recours, rapportait le magazine britannique The Speculator lors d’un entretien télévisé.
‘Le seul moment où nous pensons qu’un confinement est justifié, c’est pour gagner du temps afin de réorganiser, rassembler et rééquilibrer les ressources, et protéger les soignants épuisés – mais dans l’ensemble, nous préférerions l’éviter.’
Nabarro affirme que des restrictions sévères causent des dommages significatifs, notamment sur l’économie mondiale. ‘Les confinements ont une conséquence qu’il ne faut jamais, jamais sous-estimer : ils rendent les gens pauvres encore bien plus pauvres’, a-t-il dit.
‘Regardez ce qui est arrivé aux petits propriétaires fermiers partout dans le monde. Regardez ce qu’il se passe au niveau du seuil de pauvreté. Il semblerait que nous pourrions tout à fait voir un doublement de la pauvreté dans le monde d’ici l’an prochain. Nous pourrions bien voir un doublement, au minimum, de la malnutrition infantile.’ »
Des enfants affamés ? Par millions ?
Des milliers de milliards de dollars de production réelle sont en jeu… des milliers de milliards de dollars de mesures de relance bidon… et des millions – voire des milliards – de vies.
Mais le président des Etats-Unis a regardé les nouvelles et n’y a vu que son propre reflet :
« L’Organisation mondiale pour la santé vient d’avouer que j’avais raison », a-t-il tweeté.
Quant au New York Times, il ne pouvait penser qu’à un angle politique :
« Trump surestime l’opinion de l’OMS sur les confinements. »
Perspectives moroses
Pendant ce temps, une bonne partie du monde – avec des charlatans aux commandes – est en route pour l’effondrement.
Au Royaume-Uni, le PIB serait inférieur de près de 10% à celui de l’an dernier…
Aux Etats-Unis, rien qu’en termes de PIB, quelque 1 000 Mds$ auraient disparu des comptes en banques de la population à cause des confinements. Ces pertes ne sont pas distribuées de manière égale, cependant.
Si la Réserve fédérale augmente la richesse d’un milliardaire de 10% seulement… 99 millions d’autres personnes pourraient en fait s’appauvrir… mais les gros titres nous diraient malgré tout que nous nous enrichissons tous – en moyenne.
Au sommet, même des millions de dollars – à la hausse ou à la baisse – ne font guère de différence.
Tout en bas, en revanche – où, selon la Banque mondiale, on trouve environ 700 millions de personnes vivant avec moins de 2 $ par jour – il se produit un ralentissement économique pouvant marquer la frontière entre la vie et la mort.
Les « experts » recommandent de verrouiller sa porte… de mettre un masque… et de rester chez soi.
Experts et espérance de vie
Ce ne sont pas ces experts qui nous apporté une vie plus longue, cependant ; ce sont les plombiers, les agriculteurs et les maçons. Ce sont les entrepreneurs, les bricoleurs et les fondateurs, non les fonctionnaires de la santé publique.
L’amélioration du niveau de vie a augmenté l’espérance de vie partout dans le monde. Selon les professeurs Maryaline Catillon et David M. Cutler, tous deux de Harvard, et Thomas E. Getze, de l’université Temple :
« L’augmentation de l’espérance de vie au cours de ces deux derniers siècles a été attribuée au changement environnemental, à la croissance de la productivité, à l’amélioration de la nutrition et à une meilleure hygiène plutôt qu’à des avancées dans les soins médicaux. »
Forcez les plombiers et les boulangers à rester chez eux, et le niveau de vie chute…
Il est donc raisonnable, comme le sous-entend l’OMS, de s’attendre à ce que, lorsque l’économie chute, l’espérance de vie fera de même.
Nous pouvons aussi deviner ce qu’il se passera ensuite : pour chaque année de vie gagnée par les vieux croûtons pleins aux as qui mettent l’économie sous cloche… il y aura peut-être des centaines d’années perdues par les pauvres partout sur la planète.