La Chronique Agora

Comment profiter du boom agricole ? (2)

Par Isabelle Mouilleseaux (*)

La problématique de l’eau est une bombe !
Mon fils (qui est en CM1) fait actuellement un exposé sur l’eau. Je savais que l’eau douce ne représentait que 2,8% de l’eau sur terre, le reste étant de l’eau salée. En revanche, j’ai appris que 22,5% de l’eau douce était souterraine (nappes phréatiques plus ou moins profondes issues de la fonte des neiges et de l’eau de pluie) ; 1,5% de l’eau douce se trouve en surface (lac, fleuves, ruisseaux…) et 76% de l’eau douce est emprisonnée dans les calottes glaciaires (pôles nord et sud). Sachant qu’on prédit la fonte des pôles pour la fin du siècle… faut-il en déduire que ces 76% disparaîtront ? Une grande partie des nappes phréatiques et de l’eau en surface sont polluées…

La problématique de l’eau est une bombe ! Car l’eau est indispensable à la survie de l’homme. Or nous sommes de plus en plus nombreux. Il nous faut boire de l’eau potable et nous nourrir avec des aliments qui ne peuvent exister sans eau ! A la base des céréales, oléagineux et softs en tous genres, il y a l’eau. Sans eau, pas de nourriture ni de survie possible.

Investir dans l’eau pourrait donc être une excellente idée…

Les besoins en eau sont gigantesques
C’est surtout dans les pays en voie de développement que les pénuries d’eau menacent. L’eau potable y est rare. Alors que sur les 100 dernières années la consommation d’eau a été multipliée par sept, l’eau douce disponible a diminué de 40% depuis 1970 ! Sur les six milliards d’êtres humains, un milliard n’a pas accès à l’eau potable. Chaque année, quatre millions de personnes meurent pour avoir ingéré de l’eau contaminée, impropre à la consommation. Et le réchauffement va exacerber ce problème.

L’industrie, grosse consommatrice d’eau
N’oubliez pas non plus que l’extraction des sources d’énergie (pétrole en tête) nécessite de très grandes quantités d’eau. Prenons l’exemple des sables bitumineux du Canada. Pour les transformer en un baril de brut, il faut mettre en oeuvre cinq barils d’eau.

Même chose pour la production d’éthanol. Il faut trois fois la quantité d’eau pour produire une quantité d’éthanol ! Et je ne compte même pas la quantité d’eau nécessaire à la production des céréales : pour produire une tonne de céréales, il faut en moyenne 1 000 tonnes d’eau. Les cultures de maïs et de riz sont particulièrement gourmandes en eau…

L’agriculture, consommateur n°1 mondial d’eau
La consommation d’eau par les ménages représente "peanuts". 70% de l’eau consommée l’est par l’industrie agricole. 20% sont consommés par l’industrie. Les ménages n’utilisant que 10% de l’eau consommée. Sachez aussi que les économies d’eau que nous réalisons personnellement au jour le jour ne sont rien comparées aux déperditions d’eau dans les canalisations et au niveau des robinets. On réaliserait des économies gigantesques en mettant en place des infrastructures étanches.

Le prix de l’eau ne peut qu’augmenter
Sur les 20 dernières années, les prix de l’eau ont en moyenne augmenté de 6% annuellement, soit 1,30 $ la tonne (moyenne mondiale). En Chine, une tonne d’eau coûte 0,26 $. Or ce pays doit faire face à la pollution massive de ses fleuves et cours d’eau, en plus de la diminution forte des débits constatés, sécheresse oblige. L’eau potable se fait rare et les besoins en centrales d’épuration de l’eau sont énormes ! La Chine s’est fixée comme objectif de nettoyer jusqu’à 40% de ses rejets d’eau d’ici à 2010 ! Programme très très ambitieux…

Le facteur chinois à lui seul milite pour une forte augmentation du prix moyen mondial de l’eau dans les années à venir…

Regardez donc l’évolution de vos factures d’eau sur les dernières années. Vous verrez bien que ce n’est pas une lubie, mais une réalité. Et ça va continuer.

Meilleures salutations,

Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora

(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
 
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Source : L’Edito Matières Premières

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