Le Covid-19 est bien pratique : dématérialisation et confiscation sont au programme pour les monnaies papier – et la BCE est à la pointe dans le domaine…
L’euro numérique devrait survenir rapidement, probablement dans l’un de ces flashs totalitaires dont l’Occident est devenu coutumier : qui aurait prévu, il y a un an jour pour jour, que nos sociétés basculeraient sans coup férir dans une assignation permanente à résidence, sans qu’aucun compte ne soit demandé au moindre haut fonctionnaire coupable de cette impréparation ?
Selon toute vraisemblance, nous découvrirons un beau matin qu’au terme d’une réglementation venue de nulle part, notre argent sera désormais dématérialisé et à la main de la banque centrale qui le fabrique, le gère et le distribue.
Il faut ici prendre le temps de déchiffrer les vraies étapes de ce scénario systémique qui s’enchaîne à l’abri des regards, pendant que l’attention est focalisée sur les circonvolutions d’un virus qui devient commode pour réformer sans expliquer.
Cela commence comme ça…
Dans l’euro numérique, il y a d’abord un hasard qui fait des heureux. Une chauve-souris perdue dans une campagne reculée d’une région reculée de Chine a parcouru 400 km pour mordre un pangolin près de Wuhan…
… Qui s’est fait capturer et, dans sa cage, a mordu un Chinois sur le marché de cette fameuse Wuhan (qui n’est, toute proportion gardée à l’échelle chinoise, que la modeste 10ème ville chinoise la plus peuplée) – Chinois jamais retrouvé jusqu’ici, et qui a répandu le Covid-19 dans le monde entier.
Il y a des enchaînements aussi improbables qu’idiots dans l’histoire de l’espèce humaine, qu’aucun scénariste d’Hollywood n’aurait imaginé par peur de figurer dans les séries les plus ridicules de l’histoire du cinéma.
C’est pourtant cette histoire rocambolesque que nous sommes priés de croire sans mollir sous peine d’être banni pour complotisme, qui explique que les économies européennes soient désormais embourbées dans une Berezina où elles sont condamnées à s’endetter pour éviter le retour au Moyen-Age.
Toute la question est de savoir qui remboursera la dette. Et, comme par hasard, l’épargnant apparaît tout aussi désigné que le pangolin pour jouer le rôle du bouc-émissaire.
Miracle : la monnaie digitale apparaît soudain pour nous sauver
Comme rien n’est jamais perdu dans la vie, la Banque centrale européenne a une idée pour nous aider : et si on créait un euro digital, c’est-à-dire si l’on dématérialisait la monnaie ?
Après tout, un billet de banque est une caverne d’Ali Baba pour le Covid. Généraliser le paiement par carte bancaire permet de limiter sévèrement la circulation du virus…
La contribution de la banque de Francfort à la lutte contre la pandémie consiste donc à supprimer le cash et à promouvoir la « traçabilité » de toutes les transactions, en obligeant les Européens à utiliser une monnaie digitale qu’ils pourront dépenser avec leur carte bancaire. A quelque chose, malheur est bon, comme on disait à l’époque où la planète avait encore un peu de bon sens.
Certes, il faut admettre que le copyright de cette brillante idée n’appartient pas exclusivement à la BCE. La BRI, la Banque des règlements internationaux, a formalisé depuis plusieurs semaines ce que devrait être l’évolution globale des monnaies de banque centrale vers la digitalisation.
Dans ce cadre, qui regroupe un tout petit peu (mais pas trop) la Réserve fédérale, mais surtout la BCE et des banques européennes, Banque d’Angleterre comprise, la BCE n’a pas hésité à faire des propositions détonantes dont il faut prendre le temps de mesurer la portée.
La BCE projette de faire payer les épargnants
D’une manière générale, toutes les banques centrales ont mesuré l’intérêt des monnaies digitales : supprimer l’anonymat des transactions que permet encore l’utilisation de l’argent liquide. La BRI n’a pas caché son intérêt pour ce volet.
Officiellement, il s’agit de lutter contre le blanchiment de l’argent sale, particulièrement mafieux, et contre le financement du terrorisme.
Nous savons tous que l’immense majorité des épargnants appartient à au moins l’une de ces deux catégories. Il est donc normal et proportionné de surveiller les moindres faits et gestes de tous les épargnants du monde, pour éviter la survenue d’attentats parmi nous.
Si l’on accepte cette hypothèse (de la distribution large de la pulsion mafieuse ou islamiste parmi les épargnants), la monnaie digitale constitue un progrès.
Consciente des limites de l’argumentation, la BCE a proposé un autre raisonnement : la monnaie digitale permet aussi de régler des problèmes plus personnels et provisoires, comme la lutte contre la spéculation sur les cours ou les paniques bancaires.
Concrètement, en cas de « coupe-circuit », la BCE pourrait facilement bloquer les avoirs des épargnants pour éviter un bank run. Sur ce point, la banque a dévoilé sans ambages ses propositions dans un rapport qui n’a pas fait la une des journaux (en partie parce qu’il est écrit en anglais, langue secondaire mal maîtrisée par les journalistes français), mais qui dit les choses sans trop d’embarras.
Bref, dans un monde organisé autour d’une monnaie digitale, l’épargnant se croit un homme libre, mais il n’est qu’un prisonnier. Certains parleraient d’un monde idéal.