La facture des multiples relances, de la dette publique sans limite et des manipulations de taux commence à se préciser.
L’heure de la déclaration d’impôts a sonné aux Etats-Unis – mais les comptes des autorités américaines sont loin d’être clairs.
Comme nous l’avons démontré, la réduction d’impôts de Donald Trump n’en était pas une.
L’Américain moyen économisera environ 2% sur sa note fiscale… mais le coût du gouvernement a augmenté dix fois plus rapidement.
La dernière proposition budgétaire en date en appelle à une augmentation de 20% par rapport aux dépenses de l’ère Obama, en plus des 2 000 Mds$ de dette supplémentaire ajoutés ces 24 derniers mois.
Comme l’a démontré David Ricardo il y a 200 ans, le coût du gouvernement est le même qu’il soit pris directement au peuple par le biais des taxes ou qu’il soit détourné sous la forme de dettes.
Mais tandis que le nombre d’économiste diplômés augmentait, les gens sont devenus plus bêtes en la matière.
Ils pensent désormais que, d’une manière ou d’une autre, ils n’auront jamais à rembourser la dette supplémentaire. Ils pensent que la Fed va s’en occuper… ou que les riches paieront… ou encore que les Etats-Unis s’en sortiront par la croissance.
Rien de tout cela n’arrivera. La réduction d’impôts était plutôt un accord gagnant-perdant typique des autorités. Elle a pris au plus grand nombre… pour payer quelques-uns.
Les gagnants, ce sont les gens qui possèdent une entreprise, comme votre correspondant. Ceux-là ont profité de réductions d’impôts substantielles.
Les perdants, ce sont les consommateurs et contribuables qui ont des revenus moyens… et qui finiront par payer des impôts plus lourds et des prix plus élevés.
Or la facture arrive remarquablement rapidement.
La facture pour tous commence à se préciser
Un rapport de Bloomberg suggère que les contribuables de la classe moyenne supérieure ont déjà commencé à payer.
« De nouvelles données sur la valeur nette provenant de la Réserve fédérale semblent démontrer que la contagion des ‘laissés pour compte’ s’étend à tous les Américains au-delà des 10% les plus aisés. Même si elle reste plus riche dans l’ensemble que la plupart des autres groupes, la classe moyenne supérieure ressent elle aussi la pression de la stagnation des revenus. Le taux de croissance des revenus de ce groupe est à la traîne aussi bien par rapport à ceux qui sont plus bas dans l’échelle socioéconomique que ceux qui sont plus haut.
Le coût de nombreux produits et services achetés par la classe moyenne supérieure, des voitures aux études universitaires, dépasse l’inflation globale. Tout en ayant accès au crédit, ces ménages ont de plus en plus recours à des formes plus coûteuses de dette ».
A La Chronique, notre point de vue est simple. La richesse provient d’accords gagnant-gagnant.
Plus on empêche les gens de passer des accords gagnant-gagnant – par le biais de réglementations, d’impôts, d’argent factice, de taux d’intérêt faussés, de barrières commerciales de QE et de dette –, moins on a de richesse.
Il n’y a rien de mystérieux à cela. Plus les autorités entravent, étouffent et prétendent stimuler l’économie… plus elles causent sa stagnation. C’est ce qui se passe aux Etats-Unis en ce moment.
Les taux de croissance ne sont que la moitié de ce qu’ils étaient dans les années 1950-1970. Le progrès a ralenti, en dépit d’une quantité infiniment plus grande de toutes les choses censées l’accélérer – des universitaires de toutes disciplines, des think tanks, des laboratoires de recherches, une accumulation technologique, des capitaux abondants et des relances à ne plus savoir qu’en faire.
La croissance n’a pas besoin d’inflation
La plupart de ces choses sont simplement hors sujet. La relance sous toutes ses formes est une fraude, de toute façon.
Les autorités affirment par exemple désormais que l’économie a besoin d’une inflation à 2% pour fonctionner correctement.
Mais regardez les deux périodes de croissance les plus élevées, la fin du XIXème siècle et les années 1950 ; nous voyons qu’il n’y avait aucune inflation lors de la première et à peine 1% environ durant la seconde.
Si l’inflation stimulait vraiment une économie, le Venezuela devrait connaître une croissance proprement enragée. L’inflation y est de près d’un million de pourcents. L’Argentine – avec son inflation de 100% environ – ne devrait pas trop mal se débrouiller non plus.
Evidemment, les deux sont en plein ralentissement.
L’inflation ne stimule pas l’économie, pas plus que des fausses réductions d’impôts, des taux d’intérêts factices ou de la fausse monnaie.
Ce n’est qu’une nouvelle manière pour les autorités d’arnaquer le public au profit des initiés.
Nous avons vu comment la réduction d’impôts a dépouillé les contribuables de la classe moyenne supérieure. L’inflation, même à des niveaux bas, fonctionne de la même manière.
Les initiés utilisent des prêts à taux bas pour spéculer sur la hausse des prix des actifs.
Le public, de son côté, doit payer des prix de plus en plus chers. Même les échelons les plus élevés de la classe moyenne n’arrivent pas à suivre.
Aux échelons les plus bas, ils n’essaient même plus.