Les Etats-Unis trébuchent d’une erreur militaire à l’autre, et la prochaine cible est déjà choisie.
Quand la Chine est-elle devenue l’ennemie des Etats-Unis ? Pourquoi l’est-elle devenue ?
Ce sont des questions pour plus tard, tout comme « quand est-ce que nous sommes-nous devenus les méchants ? ».
Mais comme nous essayons de rester en avance par rapport au cycle d’actualités, les questions que nous allons nous poser sont les suivantes :
La Chine menace-t-elle d’envahir la Californie ? Est-elle en train de prendre le contrôle de navires américains… avant de crucifier leurs équipages sur la place Tian’anmen ? Qu’a-t-elle fait de si horrible ?
La réponse est, évidemment, rien. Mais elle n’a pas besoin de faire quoi que ce soit. Elle n’a besoin que d’exister – en tant que rival commercial… « compétiteur stratégique »… en en agissant de façon différente ; c’est bien assez pour diriger vers elle la grande mâchoire des Etats-Unis.
Le dernier gâchis militaire – en Ukraine – ne se déroule pas si bien. Mais alors que l’administration Biden est déterminée à rester embourbée dans les steppes d’Eurasie, les experts en politique étrangère des Etats-Unis « pivotent » vers un gâchis bien plus dangereux. Les « néo-réalistes » exhortent le gouvernement à se préparer à un affrontement avec un nouvel ennemi : la Chine.
Contraire à l’intelligence
Ces dix dernières années, la Chine a envoyé aux Etats-Unis environ 1 Md$ de biens par jour… et n’a obtenu que des dollars en échange. (C’est à peu près le déficit commercial entre les deux pays sur la période.)
Quels remerciements obtient-elle ? Voici ce qu’en pense le FBI :
« Les efforts de contre-espionnage et d’espionnage économique émanant du gouvernement de la Chine et du Parti communiste chinois sont une grave menace à la santé économique et aux valeurs démocratiques des Etats-Unis. »
Le Washington Post précise :
« Des documents révèlent que la Chine récolte des masses de données sur des cibles occidentales.
[Ses sources] incluent un logiciel d’un média d’Etat coûtant 320 000 $ qui extrait des données de Twitter et Facebook pour créer une base de données de journalistes et universitaires étrangers ; un logiciel d’espionnage de la police de Pékin coûtant 216 000 $ qui analyse les discussions occidentales sur Hong Kong et Taïwan ; et un centre numérique au Xinjiang, région où habitent la majorité des Ouighours chinois, qui catalogue les contenus à l’étranger de la minorité principalement musulmane.
‘Nous pouvons désormais mieux comprendre le réseau souterrain de personnel anti-Chine’, a expliqué un analyste basé à Pékin qui travaille pour une unité dépendant du département central de la propagande chinoise. »
Horreur ! La Chine est en train de nous écouter. Et voici CNBC :
« La Chine est un danger croissant pour la sécurité nationale, les compagnies américaines et les travailleurs américains, selon la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo.
‘Au cours de la décennie écoulée, les dirigeants chinois ont rendu clair le fait qu’ils ne prévoient pas de poursuivre des réformes politiques et économiques mais veulent plutôt poursuivre une vision alternative de l’avenir de leur pays’, a insisté Raimondo dans un discours au MIT.
Raimondo affirme que les dirigeants chinois ont rendu apparent au cours de la décennie passée que ‘augmenter le rôle de l’économie et la société d’Etat’, ‘restreindre le libre flux des capitaux’ et ‘se découpler dans la recherche de technologies d’avenir’ étaient des principes plus importants que les réformes politiques et économiques. »
Qu’en penser ? Est-ce quelque chose de réel… y a-t-il une vraie menace enterrée quelque part sous ces mots ? Ou est-ce comme les accusations portées par les gouvernements de républiques bananières contre leurs prédécesseurs… comportant tant de mensonges et fanfaronnades qu’il est difficile d’identifier la preuve du moindre crime.
Visions alternatives
La Chine est en train d’interférer avec ses propres entreprises. Elle est en train de dire à ses citoyens où ils peuvent et ne peuvent pas investir leur argent. Elle ne planifie pas de « réformes politiques et économiques ». A la place – surprise ! –, elle a une « vision alternative ».
En d’autres termes, la Chine fait des erreurs. Elle souffrira sûrement de sa planification centralisée dominatrice. Elle perdra sûrement des parts de marché et de la croissance économique, du fait de son manque de « réformes ». Sans aucun doute, elle prendra du retard avec sa poursuite de cette « vision alternative ».
Plus largement, une économie menée par des communistes est destinée au désastre. Après tout, qu’est-ce que des politiciens incompétents, qu’ils soient à Beijing ou Washington, connaissent d’une allocation de capital ? Quand est-ce que leurs « investissements » ont été autre chose que des échecs ?
Quelle chance ! Vous pourriez penser que les experts américains seraient ravis ; ils ont trouvé un ennemi qui est encore moins bien gouverné que les Etats-Unis. Ils devraient souhaiter la bienvenue aux nombreuses faiblesses et erreurs de la Chine. « N’interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur », conseillait Napoléon.
A la place, ils fulminent et délirent… et agitent leurs sabres. L’empire a trouvé sa prochaine cible.