La Chronique Agora

Ce que les sanctions accompliront… ou pas

Russie, sanctions, inflation

Décidées il y a environ un mois par les gouvernements occidentaux, ces sanctions visant la Russie sont un nouveau signe que quelque chose ne tourne pas rond, au même titre que l’inflation.

La presse grand public a annoncé gaiement que l’inflation semblait se « stabiliser ». Après la révision à la hausse des chiffres de janvier, ceux du mois de février semblent moins affreux.

Selon Breitbart :

« Le département du Travail a déclaré que son Indice des prix à la production avait augmenté de 0,8% en février, par rapport au mois précédent. C’est un ralentissement, par rapport à l’augmentation de 1,2% enregistrée d’un mois sur l’autre en janvier après révision à la hausse des 1% initialement publiés. »

Pas de temps à perdre

Le marché actions a approuvé de façon tonitruante. L’Amérique va livrer sa guerre des sanctions contre la Russie… pas contre l’inflation.

Notre thématique, depuis la semaine dernière, est cette curieuse obsession de l’élite pour la guerre russo-ukrainienne… et de quelle façon elle est liée au déclin inflationniste de l’Amérique.

A la Chronique, nous ne nous occupons pas de critiquer la politique étrangère américaine. Comme elle est de toute évidence stupide, nous n’allons pas perdre notre temps.

Et, je vous en prie, ne gaspillez pas le vôtre à imaginer que nous sommes nous-mêmes un pion manipulé par les Russes : nous ne sommes pas et n’avons jamais été un agent de la Fédération de Russie. Nous n’avons jamais rencontré M. Poutine, et nous ne diffuserons pas de la propagande russe… du moins, tant que nous n’aurons pas encaissé de chèque.

En attendant, nous relions les points entre eux, sans préjugés. Et ils brossent un tableau plus vaste, non seulement de ce qui attend l’inflation, aux Etats-Unis, mais également de ce qui ne tourne pas rond, avec « l’ordre mondial social-libéral » que les Etats-Unis encouragent si ardemment.

Mais nous y reviendrons plus tard.

Aujourd’hui, nous allons observer un grand nombre de choses que les sanctions infligées à la Russie, et l’aide militaire accordée à l’Ukraine, accompliront ou pas.

A quoi ça sert ?

Ces mesures ne protègeront pas l’Amérique : les Etats-Unis ne sont en aucun cas en danger. (Bien qu’ils se mettent tout seuls en danger en se confrontant à Moscou).

Elles ne vont pas nous enrichir davantage : il est quasiment certain que les Américains en ressortiront appauvris.

Elles n’établiront pas le principe d’indépendance souveraine et du caractère sacré des frontières. Les Américains ne se soucient pas de l’indépendance des autres pays : les forces américaines ont envahi 70 différents pays depuis la proclamation de leur propre indépendance.

Elles ne sauveront pas des vies : plus on aide les Ukrainiens, plus il leur faudra du temps pour trouver un compromis avec les Russes… Et plus il y aura de morts.

Et ensuite ? Nous nous battons pour quoi ? Nous répondrons à cette question demain.

Aujourd’hui, en quête de sarcasme et de cynisme, nous nous tournons vers des bavardages anonymes sur internet :

« Les démocrates ont réclamé 10 Mds$ d’aide à envoyer en Ukraine. Les républicains ont porté ce montant à 12 Mds$. Et il faudrait que tous les patriotes participent et augmentent les aides. Pourquoi les Démocrates ont-ils demandé moins ? Est-ce que Poutine les a achetés ? Nous devons soutenir nos néoconservateurs va-t-en-guerre préférés, comme Lindsay Graham, Mark Rubio et Tom Cotton. Ceux qui ne le font pas sont des isolationnistes et font l’apologie de Poutine. Voici venu le temps de la seule chose sur laquelle démocrates et républicains s’accordent : des politiques étrangères aventureuses et la GUERRE !

Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les Russes. Toute personne s’efforçant de comprendre ce conflit, de rechercher d’autres perspectives, de comprendre l’histoire de la région, de rechercher des informations allant à l’encontre du discours des médias occidentaux (écoute les ‘fact-checkers’ et tais-toi) est forcément un suppôt de Poutine en faveur de l’invasion. Toute personne qui encourage une solution diplomatique devrait automatiquement être placée sur la liste des infiltrés russes potentiels. »

La Russie, la Russie, la Russie ! Poutine, Poutine, Poutine ! Et voici qu’arrive l’argent ! De la même source :

« Chaque fois que se produit une crise comme celle-ci, c’est le moment idéal pour que le Congrès fasse passer de gigantesques programmes de dépenses. C’est là que se gagne l’argent, là que les amis peuvent être récompensés, où les flots d’argent peuvent retourner [dans les poches], et les faveurs politiques être accordées. Le Congrès ne vit que pour cela. »

Un pactole pour le Pentagone

L’élite de Washington a passé des années à tenter de cataloguer la Russie – dont l’économie est à peu près d’une taille équivalente à celle de la ville de New York et sa périphérie – comme un ennemi mortel.

Les ingérences américaines dans la politique ukrainienne (avec notamment une performance mémorable du sénateur Lindsay Graham, qui a promis le soutien des Etats-Unis pour combattre Poutine) ont incité le Kremlin à passer à l’action.

Et à présent, c’est le pactole.

Selon le Jerusalem Post :

« Les ventes d’armes à l’Europe ont flambé dans un contexte où les tensions avec la Russie ont atteint un plus haut historique. »

Et ce que déclare National Defense Strategy tombe sous le sens :

« Le prochain budget de la défense américaine va être augmenté en raison de l’invasion de l’Ukraine, d’après le comptroller [NDLR : contrôleur des finances] du Pentagone

Le joker, au cours des mois à venir, ce sera la trajectoire de la guerre en Ukraine, dans la mesure où le département de la Défense pourrait avoir besoin de fonds supplémentaires sur les exercices 2022 et 2023, si le secrétaire à la Défense Lloyd Austin ordonne des déploiements de troupes supplémentaires en Europe de l’Est. »

Sous couvert de cette nouvelle menace, quelle qu’elle soit, les cours des actions du secteur de la défense ont bondi.

En novembre dernier, une action de Lockheed Martin vous aurait coûté 326 $. Hier, elle cotait 450 $.

Youpi ! Victoire !

En attendant, les prix augmentent… et la pendule tourne.

A suivre…

 

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