La Chronique Agora

Le capitalisme est-il la source de tous nos maux ?

Samedi passé, nous avons vu qu’à droite et au centre, le doute s’installe au sujet de la pérennité de notre modèle capitaliste et libéral. A en croire certains, on aurait même l’impression que ces deux piliers de nos sociétés sont la source de tous nos maux…

Le capitalisme, la racine du mal ?

Lorsqu’il s’agit de tenter de décrédibiliser le capitalisme et le libéralisme, on peut bien sûr compter sur l’extrême-gauche pour enfoncer les clous méticuleusement positionnés par la gauche, le centre, la droite et l’extrême-droite.

L’écologisme en vogue n’arrange pas la sauce, comme en témoigne cette déclaration de Manon Aubry.

L’avis de la toute fraîche députée européenne LFI est partagé par Vikash Dhorasoo, passé en quelques années du statut de footballeur à expert en économie, en écologie et en questions de société.

« Les enfants qui meurent de faim à cause du capitalisme » : comme nous approchons le 100ème numéro de ces Chroniques du week-end, j’espère vivement que votre alarme mentale s’allume à l’approche de ce genre d’inepties, cher lecteur.

Pour ceux qui viendraient de découvrir ces colonnes, voici quelques graphiques qui attestent du fait qu’après plus de 30 ans de mondialisation des échanges et de propagation du capitalisme, le monde n’a jamais été aussi favorable aux enfants.

Oui, il y a encore beaucoup d’enfants malheureux sur Terre. Heureusement, l’émergence et la diffusion du capitalisme (certes, pas toujours libéral) dans le monde au cours des deux derniers siècles, et tout particulièrement depuis les années 1980, a permis de rendre leur sort chaque année plus enviable.

C’est ce qu’écrit le blogueur Guillaume Nicoulaud :

« Les années 1980, c’est les réformes économiques de Deng Xiaoping qui ouvrent l’économie chinoise au monde, c’est l’effondrement du bloc soviétique après l’échec monumental du 11ème plan et c’est le début du mouvement de libéralisation de l’économie indienne qui prendra toute son ampleur au cours de la décennie suivante […]

L’âge d’or du genre humain, c’est aujourd’hui et sous vos yeux […]. Voilà la réalité concrète des quatre dernières décennies, de cette mondialisation libérale dont seul un aveugle atteint de surdité peut oser dire qu’elle a été ‘mortifère’. C’est le plus gigantesque enrichissement que l’humanité ait connu et, à tout point de vue, la période la plus pacifique dont nous ayons connaissance depuis, au moins, l’invention de l’écriture. Jamais, aussi loin que notre mémoire collective nous porte, on avait assisté à un tel recul des maux qui accablent notre humanité depuis la nuit des temps : famines, maladies, misère, guerres, dictatures… »

L’Inde, dont sont originaires les arrière-grands-parents de Vikash Dhorasoo, est d’ailleurs le troisième pays où la mondialisation des échanges est le plus vue comme une évolution positive, comme le fait remarquer Ferghane Azihari.

Globalement, le monde n’a donc jamais été aussi favorable aux enfants, en particulier ceux des pays pauvres. Une chose est sûre : plus la croissance économique sera élevée, mieux les enfants seront lotis, n’en déplaise à Greta Thunberg, dont le discours se fait de plus en plus véhément.

« ‘Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos mots vides’, a déclaré la militante pour le climat Greta Thunberg a déclaré à l’ONU. ‘Nous sommes au début d’une extinction massive et tout ce dont vous pouvez parler, c’est de l’argent et des contes de fées sur la croissance économique éternelle. Comment osez-vous’. »

Je la rejoins sur le mythe de la croissance éternelle : l’économie a besoin de récessions. Les autorités publiques ne devraient pas passer leur temps à distordre le cycle économique pour prolonger sa phase d’expansion. Pour le reste, je suis du même avis que le CGB :

Le libéralisme et le capitalisme ne sont pas la source de tous nos maux, contrairement à ce que voudraient nous faire accroire Nathalie Arthaud et ses joyeux drilles, dans le sillon desquels traîne la quasi-totalité de la classe politique française.

Je me permets au passage de transmettre le message adressé par Camille Vernier aux Manon Aubry et autres Adrien Quatennens.

Elle a raison de s’adresser à eux : à 30 ans, on peut encore changer d’avis. Pour les gens de la génération de Nathalie Arthaud, l’espoir est moindre.

Ceux qui fuient le libéralisme 🙃

Sans doute avez-vous déjà visionné cet échange truculent entre Gaspard Proust et Clémentine Autain :

« Vous voyez, tous les gens sont de droite, globalement. Pour moi, les gens de gauche ça n’existe pas pour une raison simple : vous en connaissez, vous, des gens de gauche qui à la chute du Mur de Berlin se sont enfuis à l’est ? »

Eh bien figurez-vous qu’à en croire leurs récentes déclarations, certaines personnalités très en vue dans la sphère médiatique regrettent de ne pas avoir franchi le Rubicon lorsque cela aurait été le summum de la hype

Commençons avec Yann Arthus-Bertrand, cet « écolo-hélico » (© Laurent Alexandre) qui a passé la moitié de sa vie à brûler des hectolitres de 100LL depuis 300 à 1 500 mètres de hauteur.

Pourquoi en effet ne pas ressortir ces vieilles marmites dont on est sûr qu’elles permettent de faire les plats les plus indigestes ?

On se situe ici dans la droite lignée des propos de Nicolas Hulot, que nous avons déjà évoqué dans ces colonnes.

Bref, comme le dit Laurent Alexandre, ceux à qui elle avait manqué ont enfin droit à une nouvelle version de l’agonisante gauche caviar…

Encore Yann Arthus-Bertrand n’exerce-t-il pas de fonctions politiques. Brune Poirson, quant à elle, a bien son rond de cuir auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.

Evidemment, de telles niaiseries ne pourraient pas être débitées à répétition si elles n’étaient pas encouragées par le sommet de la hiérarchie politique.

Vous en doutez ? Détrompez-vous, il n’y a qu’à voir à quoi a ressemblé le feuilleton de la fin du printemps au sujet du nom de groupe parlementaire qu’allaient intégrer les élus de la liste menée par Nathalie Loiseau…

Que voilà un bien triste constat, comme le relève Hélène Kaplan…

A la semaine prochaine, pour le troisième épisode de notre série sur les nouvelles formes de la lutte anticapitaliste !

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