Le divorce est consommé entre le président de la République et le peuple. Et si chacun reprenait le chemin de la liberté ?
L’année 2018 marque la fin de la lune de miel entre une majorité des Français et Emmanuel Macron. Après des décennies d’étatisme et d’augmentation des prélèvements obligatoires, une révolte fiscale s’est emparée du pays, sur fond de ras-le-bol de la population vis-à-vis des élites technocratiques.
Le grand débat national annoncé par le président semble déjà mal tourner. Cependant, si le gouvernement fait preuve de courage politique et que dans le cadre de ce débat, le peuple prend conscience que l’Etat est la cause de nos problèmes et non la solution, 2019 pourrait être une opportunité historique de dire adieu à la route de la servitude, restaurer la liberté et retrouver le chemin de la prospérité.
Voici quatre bonnes résolutions que nous suggérons au gouvernement pour faire de 2019 l’année d’un véritable changement historique, l’année où la France se sera souvenue de la première valeur que proclame sa devise nationale, la liberté.
1- Abolir le monopole de la Sécurité sociale afin d’augmenter immédiatement le pouvoir d’achat
La monopolisation du système d’assurance santé entre les mains d’un monstre bureaucratique entraîne le gaspillage de milliards d’euros au travers des frais administratifs et de la fraude sociale, subventionne les rentes tout en freinant l’innovation dans le domaine médical et accroît la pénurie de lits d’hôpitaux et de médecins au travers du contrôle des prix.
Ce système nous est imposé au nom de la solidarité nationale. Mais si ce système existe dans l’intérêt des travailleurs, pourquoi sont-ils contraints d’y adhérer ? Laissons salariés et entrepreneurs disposer librement des fruits de leur travail, et organiser eux-mêmes la solidarité au travers d’organismes mutualistes dont l’adhésion resterait volontaire.
La même logique doit s’appliquer à l’assurance-chômage, à la formation professionnelle et aux retraites. Les Français pourront enfin vivre dignement de leur travail, retrouver le contrôle de leur avenir professionnel et se constituer une épargne qui viendra alimenter l’investissement, vecteur de créations d’emplois et d’augmentation des salaires.
Les ressources sont nécessairement employées plus efficacement dans le cadre d’un système concurrentiel, dans lequel le bénéficiaire du service peut choisir librement le prestataire le plus performant et le plus compétitif, plutôt que dans le cadre d’un système corporatiste administré par des bureaucrates qui dépensent sans réelle supervision l’argent des autres.
2- Mettre fin aux interventions à l’étranger
L’armée française est actuellement présente sur de nombreux théâtres d’opérations à l’étranger, avec un contingent de plus de 30 000 soldats déployés, alors même que le gouvernement a engagé un effort financier massif afin de porter rapidement le budget de l’armée à 2% du PIB.
Les aventures militaires menées au cours des dernières décennies par les forces de l’OTAN nous ont pourtant démontré que nos élites sont incapables de prédire les conséquences géopolitiques souvent catastrophiques de leurs interventions.
La crise migratoire représente aujourd’hui le résultat le plus tangible de ces interventions irresponsables qui n’ont fait que semer le chaos en Afrique et au Moyen-Orient.
Pourquoi gaspiller des milliards d’euros dans ce type d’opérations ? L’armée française doit se focaliser sur la protection du territoire au lieu d’essayer de s’imposer comme le gendarme de l’Afrique et du Moyen-Orient. Le retrait des forces armées en poste à l’étranger implique également de redonner l’autonomie politique et financière complète aux territoires d’outre-mer.
Il sera difficile de convaincre nos alliés de nous suivre, tant l’influence du lobby militaro-industriel et de certaines multinationales qui dépendent d’une protection militaire dans ces pays est grande, mais nous pouvons au moins donner l’exemple.
3- Réduire massivement les impôts et les dépenses de l’État
Comme l’écrivait très justement Simone Wapler dans sa chronique du 10 janvier :
« Tout le monde semble s’accorder pour que l’État contrôle nos vies de la crèche à la tombe. L’État ne contrôle que 57% de l’économie française, il faudrait qu’il aille encore plus loin ».
Il est absolument nécessaire de libérer l’économie en baissant le poids de la fiscalité qui décourage le travail et l’esprit d’entreprise, freine l’investissement et provoque la fuite de nos forces vives à l’étranger.
Cependant, la dette publique atteint déjà près de 2 350 Mds€, soit 75 000 € par ménage… Une réduction de la pression fiscale implique donc de revoir le rôle de l’État dans la société. Plutôt que la politique du rabot, l’État doit être mis au régime et se recentrer sur ses fonctions régaliennes.
Des ministères entiers doivent être fermés ; toute mission qui peut être réalisée par le secteur privé ou les collectivités locales (suivant le principe de subsidiarité) doit être abandonnée.
4- Le plus difficile : rétablir une monnaie honnête
La politique monétaire d’assouplissement quantitatif et de taux bas imposée par la BCE a facilité le financement des politiques budgétaires irresponsables tout en détruisant le rendement de notre épargne. Cette politique a de plus participé au renchérissement du prix des importations (en particulier du pétrole et donc des carburants) et à la hausse des prix de l’immobilier.
En fixant les taux à des niveaux artificiellement bas et en encourageant l’inflation, la banque centrale dispose d’un pouvoir de taxation arbitraire sur notre épargne.
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Le bilan de la BCE est à présent chargé de plusieurs milliers de milliards d’euros de créances qui seront potentiellement sans valeur lorsqu’une nouvelle crise des dettes souveraines frappera.
Source : https://www.ecb.europa.eu/pub/annual/balance/html/index.en.html
Si les taux bas appauvrissent les épargnants, ils facilitent en revanche les opérations financières basées sur l’utilisation de l’effet de levier financier et participent ainsi à l’accroissement des inégalités de patrimoine.
Ironiquement, cet accroissement des inégalités de patrimoine justifie ensuite dans l’opinion l’alourdissement des impôts et dépenses redistributives, au détriment des entrepreneurs à succès qui ont bâti leurs fortunes en créant de nouveaux emplois, en imaginant de nouveaux produits et services, et en innovant dans les procédés de production. Il s’ensuit un affaiblissement de l’économie qui justifie à son tour le maintien des taux bas. Le processus de zombification de l’économie est bouclé et on recommence pour un tour.
Nous devons laisser le marché fixer les taux d’intérêt, même si cela implique une sortie de la Zone euro.
Des taux honnêtes sont nécessaires pour assurer le remplacement des entreprises zombies par de nouvelles sociétés plus productives. Une épargne correctement rémunérée, donc plus abondante, forme le socle de l’investissement productif. Plutôt qu’un enchaînement de bulles financières résultant de l’orgie de crédit bon marché, nous connaîtrons une croissance solide et pérenne, bénéficiant à toute la population.
Si Emmanuel Macron et son gouvernement trouvent le courage politique pour mettre en œuvre ne serait-ce que partiellement une partie de ces mesures en 2019, nous aurons une chance de redevenir une société libre et dynamique. Dans le cas contraire, le résultat des prochaines élections risque de ressembler pour beaucoup d’entre nous à un cauchemar devenu réalité.