La Chronique Agora

Le blues des grandes villes

centre-ville, Etats-Unis, impôt

St. Louis, Baltimore, Oakland, Philadelphie, Newark… la liste est longue… et triste…

« Quand tu es seul et que la vie fait de toi un solitaire
Tu peux toujours aller en centre-ville
Quand tu as des soucis, tout ce bruit et cette hâte
Semble aider, je sais, en centre-ville »
~ Rendu célèbre par Petula Clark

Plus maintenant. Qui voudrait se balader dans les centres-villes aujourd’hui aux Etats-Unis ?

Dès que vous arrivez… vous verrouillez les portes de votre voiture. Vous évitez les junkies… vous payez quelques dollars aux enfants qui nettoient vos vitres pour ne pas qu’ils endommagent votre voiture… vous faites attention où vous mettez les pieds pour éviter de vous tordre la cheville sur les trottoirs cassés… ou de marcher sur quelque chose qui ne devrait pas être là… vous contournez les « sans-logement » dans la rue… vous gardez un œil sur les rats…

…et vous sortez de là le plus vite possible !

Oui, les centres-villes américains sont déprimants – délabrés… à bout de souffle… et laissés à l’abandon par leurs propres gouvernements. Depuis des centaines d’années, les villes sont des centres de production, de commerce et d’éducation. C’est là que les gens intelligents, beaux et riches sont allés faire fortune… et que les étrangers se sont rendus pour s’émerveiller et s’amuser.

Apolitisme œcuménique

Mais la semaine dernière, nous avons vu ce tweet :

« On entend souvent dire que San Francisco est une ville horrible. J’étais en train de filmer un plan de mon père, Shelby Steele, et dans les dix minutes où nous étions partis, notre SUV a été cambriolé et près de 15 000 $ de matériel vidéo ont été volés. J’ai appelé le 911, qui a raccroché deux fois. »

Les villes sont d’importantes victimes de la démocratie. Dans les années 1960, la « guerre contre la pauvreté » a mobilisé des milliards de dollars pour mettre fin à la « dégradation urbaine ». Les pauvres se sont installés dans les villes pour profiter du butin. La classe moyenne a déménagé ailleurs pour éviter la montée de la criminalité. Les hommes politiques ont découvert qu’ils pouvaient gagner les élections municipales en offrant de plus en plus de choses « gratuites ».

Les démocrates ont tendance à être plus doués pour plaire aux pauvres. Et aucun démocrate n’a probablement été meilleur dans ce domaine que les démocrates de Flint, dans le Michigan. En 2016, le cinéaste Michael Moore s’est rendu à Flint et a demandé : « Flint a voté pour les démocrates pendant 84 années consécutives… Qu’est-ce que cela nous a apporté ? »

Nous pouvons répondre à cette question. Ils ont obtenu de l’eau non potable et une ville invivable.

A La Chronique Agora, nous ne prenons pas parti. Notre mépris pour la classe politique est œcuménique. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de remarquer à quel point la politique démocratique a détruit notre propre ville – Baltimore – ainsi que beaucoup d’autres.

Lorsque nous étions enfants, nous voyions le centre-ville comme un lieu où l’on pouvait travailler, faire ses courses, aller au cinéma, au théâtre et au restaurant. Baltimore possédait une aciérie, une usine automobile, des outils Black & Decker et des dizaines de marques de renommée nationale. Les épices McCormick embaumaient l’air du port intérieur… et les bruits de l’industrie étaient omniprésents.

Impôts, criminalité, corruption et incompétence

Aujourd’hui, les usines sont fermées… les magasins sont fermés… et le centre-ville ressemble souvent à une ville fantôme. Même l’attraction touristique principale – le port intérieur – semble négligée et délabrée.

Que s’est-il passé ?

Détroit a élu son dernier maire républicain en 1957. La machine démocratique de Chicago est aux commandes depuis les années 1920. St. Louis, Baltimore, Oakland, Philadelphie, Newark… la liste est longue… et triste. Les grandes villes sont gérées dans l’intérêt de leurs « décideurs » et de leurs employés, et non dans celui de leurs habitants. Les bons éléments quittent la ville… les survivants mènent une bataille perdue d’avance contre les impôts, la criminalité, la corruption et l’incompétence.

Le magazine Forbes s’est penché sur la masse salariale de San Francisco en 2020 :

« Nous avons découvert que les chauffeurs de camion gagnaient 262 898 $, les peintres de la ville 270 190 $, les pompiers 316 306 $ et les plombiers 348 291 $ par an. Un shérif adjoint a gagné 574 595 $ l’année dernière, dont 315 896 $ d’heures supplémentaires déclarées.

En moyenne, les 44 526 employés de la ville ont reçu un salaire et des avantages qui ont coûté 131 335 $ aux contribuables. Quatre employés municipaux sur dix – 18 749 – ont reçu une rémunération supérieure à 150 000 $ par an. »

Ce que vous payez

En règle générale, les villes paient trop cher pour leurs services… et n’en obtiennent pas assez. Les employés syndiqués se retrouvent avec des chèques bien garnis et des pensions généreuses. Mais les enfants ont du mal à réussir des examens de compétence lambdas, les nids-de-poule ne sont pas réparés et les rues ne sont pas sûres.

Pendant ce temps, les entreprises gagnantes qui génèrent des revenus et paient des impôts sont remplacées par des organisations à but non lucratif et des agences gouvernementales. Ensuite, sous la pression du paiement des services passés, les villes réduisent les services actuels… ce qui les rend encore moins attrayantes pour les jeunes familles. Les recettes fiscales diminuent.

Le Bureau national de la recherche économique estime qu’il s’agit du « plus gros problème fiscal » auquel sont confrontées les villes américaines. Avec le vieillissement de la population active, les promesses de pension deviennent de plus en plus difficiles à tenir.

Mais ce n’est que le début du fléau qui infecte aujourd’hui les centres urbains.

A suivre…

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