La Chronique Agora

Comment les banques centrales confondent consommation et prospérité

richesse

— "Les majors du pétrole vont recourir à la dette pour payer leurs dividendes"
L’Agefi du mardi 2 décembre 2014

▪ Décidément, nous vivons dans un monde bizarre. Des gens acceptent d’être copropriétaires d’une entreprise qui emprunte pour leur redonner l’argent de la dette contractée. Remarquez que d’une façon générale, des taux d’intérêt négatifs sont une insulte au bon sens. Arrivés à ce stade, plus rien ne doit nous étonner concernant ce qu’il est convenu d’appeler les "actifs financiers". Même cette terminologie est d’ailleurs inadaptée car la majorité des actifs circulants sont de la dette, donc plutôt du passif.

Les medias nous proposent une vision très étrange de l’économie, soit keynésienne, soit monétariste — et le plus souvent un doux mélange des deux, ce qui nous vaut des absurdités.

La consommation n’est qu’un signe extérieur de richesse qui n’existe vraiment que si on a les moyens de consommer

Dans la vision keynésienne, la consommation est au centre de tout. Plus vous consommez, plus l’activité économique augmente, plus vous vous enrichissez. Tout recul de la consommation est un drame et les politiques de l’offre permettent de lisser des cycles. Un enfant comprendrait aisément que la consommation n’est qu’un signe extérieur de richesse qui n’existe vraiment que si on a les moyens de consommer. Mais les politiciens professionnels adorent le keynésianisme : il permet de justifier des politique de la demande — je prends à Pierre (qui ne consomme pas, le bougre d’animal obtus) pour donner à Paul qui va consommer (et qui est mon gentil électeur).

*** Confidentiel ***
Un conseiller de la CIA révèle le plan qui prépare en secret l'avènement de
LA "MONNAIE FANTÔME"

Selon cet expert, la fin du système monétaire mondial est déjà programmée et pourrait avoir lieu d'ici mars 2015ou avant.

S'il a raison, les marchés boursiers pourraient être divisés par deux, l'épargne individuelle partirait en fumée, les faillites bancaires se multiplieraient… et des millions de gens perdraient TOUT.

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Dans la vision monétariste, la monnaie est au centre de tout. Une économie a besoin d’une certaine quantité de monnaie pour bien fonctionner. S’il n’y a pas assez de monnaie, elle se grippe. Un grand planificateur omniscient, appelé banquier central, sait très précisément de quelle quantité de monnaie une économie a besoin. Il a un gros bouton "taux d’intérêt" qu’il tourne dans un sens ou dans l’autre. Concrètement, il le tourne toujours à la baisse et la masse de crédit gonflant, les gens se croient plus riches.

L’ancêtre des monétaristes était John Law : "La Hollande, placée sur le sol le plus ingrat et les rivages les plus dangereux, est la plus riche contrée du monde. Pourquoi ? Parce qu’elle regorge en numéraire", s’extasiait-il — en concluant que pour être riche, il fallait de la monnaie.

Aujourd’hui le banquier central, qui a oublié la faillite de John Law, a cassé la butée zéro de son gros bouton. Nous avons des taux d’intérêt négatifs, c’est-à-dire que des gens en payent d’autres pour emprunter. Là encore, politiciens et bureaucrates adorent la vision monétariste car elle justifie beaucoup de postes de grands planificateurs omniscients et d’économistes courtisans apologues de politiques monétaires, de dévaluations compétitives et autres sornettes. Cela marche durant un temps : lorsque les gens ont plus de monnaie et de crédits, ils ont la faiblesse de se croire plus riches même s’ils ne peuvent pas échanger plus.

Pour paraphraser Alexandre Dumas, la monnaie est bonne servante mais mauvaise maîtresse

▪ Ce qui fait vraiment la prospérité
En réalité, au coeur de l’économie se trouve l’échange librement consenti et non pas la consommation ou la monnaie. Les gens prospèrent s’ils peuvent échanger librement quelque chose contre quelque chose. Dans cet échange, pour paraphraser Alexandre Dumas, la monnaie est bonne servante mais mauvaise maîtresse. A l’échelle d’un pays, les exportations servent à payer les importations. Les dévaluations compétitives ne sont que poudre aux yeux et écrans de fumées. Tout ce qui entrave l’échange librement consenti entrave la création de richesses.

Tout le monde a oublié qu’"une transaction ne peut se faire que si les deux parties en retirent un profit", comme dit Bill Bonner dans son dernier livre. Si les échanges sont forcés par l’Etat ou par la manipulation monétaire, l’économie devient exaction, vol, prébende, corruption. "Les pots-de-vin sont généralement versés pour remporter des contrats auprès d’entreprises détenues ou contrôlées par l’Etat dans les économies avancées, bien plus que dans les pays en développement, et la plupart des corrupteurs et des corrompus viennent des pays riches", indique l’OCDE dans son dernier rapport.

L’économie réelle, celle de l’échange, a été cassée en 1973, date de l’avènement des monnaies adossées à rien. Du pétrole, des marchandises, des services contre une promesse de payer un jour… C’est la belle vie, le retour de John Law. Les promesses de payer se sont accumulées et tout le monde sait maintenant qu’elles ne seront pas tenues. Mais cette situation absurde se maintient.

On ne doit jamais sous-estimer la longévité d’un système absurde. L’expérience de John Law a duré deux ans ; le communisme a duré presqu’un siècle. Mais tôt ou tard, l’une des parties s’aperçoit que l’échange n’est pas profitable. Elle veut autre chose que de la dette. Lorsqu’il s’agit de monnaie, en général, c’est de l’or ou de l’argent. Ce sont les seules monnaies qui garantissent un échange équitable, un monde civilisé.
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