La Chronique Agora

Banques centrales : le cancer ou la polio ?

Bill Bonner fait le point sur les élites (notamment les banques centrales), leur rôle dans la société, leurs dérives… et pourquoi elles sont la cause des inégalités de richesse actuelles.

Aujourd’hui, nous levons notre verre à ceux qui travaillent dur… aux innombrables anonymes qui labourent la terre et paient les factures…

… Pour se retrouver dépouillés par les flambeurs et arnaqués par les escrocs en costume trois pièces.

Le rôle des élites

Comme nous le répétons de longue date, toute richesse provient du travail. De la sueur. De l’innovation.

Des gens qui épargnent leur argent et accumulent de la connaissance. Des gens qui plantent des jardins, écrivent des chansons et lavent les vitres.

Généralement, les élites jouent un rôle important – elles conçoivent des ponts, règlent les disputes, enseignent à la jeunesse et soignent les malades.

Leurs politiciens devraient se modérer, ne volant pas plus de quelques points de pourcentage du trésor national.

Leurs généraux devraient rester dans leurs casernes – à moins d’être appelés à défendre le pays.

Et leurs banques centrales devraient protéger la valeur de la devise… ni plus, ni moins.

Une tentation irrésistible

Mais les élites, naturellement, ont du pouvoir en plus des responsabilités. Elles ont des armes et des lois pour dicter la conduite des autres.

La tentation de non seulement protéger l’argent… mais d’en imprimer des quantités infinies… semble irrésistible.

Si on lui laisse la bride sur le cou, le pouvoir corrompt… et l’élite se métamorphose : autrefois classe rendant des services utiles, elle devient un groupe de parasites égoïstes.

C’est ce qu’a accompli la fausse monnaie.

Comme nous l’avons vu, les 1% ont vu leur richesse augmenter – de 25 000 Mds$ depuis 2009 dans le cas des USA.

Il y a environ 330 millions d’habitants aux Etats-Unis, de sorte que les 1% les plus riches sont au nombre de 3,3 millions.

Divisez cela par 25 000 Mds$, et vous verrez que le « 1% moyen » a gagné quelque 7,5 M$ – ce qui représente environ 1 845 $ par jour.

Pas grand’chose, pour un ultra-riche… Peut-être pourra-t-il faire mieux sur les 12 prochaines années !

Inégalités de richesse

Aujourd’hui, cependant, nous nous intéressons aux autres. Les menuisiers et les vendeurs de voitures d’occasion, les filles de joie et les ouvrières, les gens qui servent les hamburgers et réparent les nids-de-poule.

Le gain total de « richesse » depuis 2009 est d’environ 70 000 Mds$.

Si les 1% les plus riches ont obtenu 25 000 Mds$, les 99% restants doivent avoir eu 45 000 Mds$.

Mais la quasi-totalité de cette somme était concentrée dans les tranches les plus élevées. Les 50% les plus pauvres n’ont gagné que 13 250 $ environ par personne sur les 12 dernières années – soit à peu près 3,23 $ par jour !

Telles sont les « inégalités » dont la presse se lamente si souvent. Et elles ne sont pas accidentelles.

Ces 15 derniers mois, par exemple, la Réserve fédérale a « imprimé » quelque 4 000 Mds$. Les actions ont battu record après record. L’immobilier atteint lui aussi des sommets.

Roulés dans la farine

Les parieurs vivent un âge d’or. Ils peuvent emprunter de l’argent sous le niveau de l’inflation des prix à la consommation, et l’utiliser pour spéculer sur des SPAC, des NFT, des meme stocks, des cryptos… tout ce qu’ils veulent.

L’investisseur milliardaire Stanley Druckenmiller nous révèle à quoi cela ressemble :

« […] Tous les riches que je connais gagnent des fortunes… ce mec [Jerome Powell, président de la Fed] imprime de l’argent comme jamais… Honnêtement, je n’arrive pas à comprendre pourquoi la gauche est à fond pour l’impression monétaire quand toutes les données montrent que les gens qui en profitent sont les riches. »

Mais les fantassins ? Les coiffeuses ? Les prolétaires et la populace ?

Eux n’ont que leur temps à vendre… et en retardant la croissance du capital, les autorités réduisent la valeur de chaque heure.

Ce sont les masses… le peuple… les gens qui sont censés contrôler le gouvernement.

Mais ils ont été roulés dans la farine. La ruse de l’inflation est trop subtile. Ils ne le comprennent pas.

De toute façon, à chaque élection, on leur offre le même choix – entre le cancer et la polio, comme diraient les Rolling Stones.

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