Posons-nous – comme le WEF – de vraies questions !
Les Parisiens pourront-ils se baigner dans la Seine en 2025, comme le prétend la maire de Paris ?
Grave question apparemment, puisqu’Anne Hidalgo fait la « Une » de certains quotidiens (La Tribune) et magazines (dont Entrevue, qui s’offre une campagne de promo avec son portrait en couverture sur tous les kiosques de la capitale).
Qui se souvient que l’édile parisienne avait promis cette même baignade à ses administrés pour 2024 et annoncé que certaines épreuves de natation au long cours pourraient se dérouler du pont Neuf au pont de l’Alma ?
Même si toutes les épreuves supposées se dérouler dans la Seine sont annulées (sur injonction des autorités sanitaires), celles programmées à sa surface sont maintenues, malgré des problèmes de sécurité qui ne semblent pouvoir être résolus qu’en transformant les arrondissements concernés en « quartiers de haute sécurité », avec des restrictions de circulation et des conditions d’accès drastiques, dignes du Forum de Davos qui débute ce lundi.
Un Forum de Davos qui a peur des fake news, de celles qui pourraient fausser les élections qui vont se dérouler à travers le monde tout au long de cette année : des scrutins législatifs ou présidentiels se tiendront dans 76 pays, dont 8 des 10 plus peuplés de la planète (exception faite de la Chine et du Brésil). La moitié des électeurs autorisés à voter – même pour un candidat unique ou sans rival crédible – vont déposer un bulletin dans une urne en 2024.
C’est chose faite à Taïwan depuis 48h, où William Lai, le leader du Parti démocrate progressiste (DPP), a remporté une large victoire, malgré les coups de pression répétés de Pékin (qui se sont avérés plutôt contre-productifs). Les autorités chinoises ont vigoureusement manifesté leur rancoeur et qualifié l’élection de William Lai « d’extrême danger », rappelant que l’invasion de l’île rebelle reste une option, en cas de refus d’une réintégration inévitable au sein de la Chine communiste.
Les semaines qui viennent s’annoncent tendus en Mer de Chine, mais cela n’a pas été évoqué par nos journaux télévisés « mainstream« , ni aux « 13H » ni aux « 20H » du week-end qui vient de s’achever.
Pour nos médias tricolores, 2024 sera olympique, et la France sera au coeur de l’attention de milliards de spectateurs à compter du 26 juillet prochain et jusqu’au 11 août. C’est ce qui leur importe principalement, avec tout le prestige que cela nous confère et des milliards de recettes touristiques, puisque notre pays va pulvériser le record des 100 millions de touristes atteint en 2019 et en 2023.
Mais mettons vite de côté notre chauvinisme, car le Forum de Davos ne se trompe pas en plaçant les élections au centre de ses préoccupations… Il nous trompe seulement sur sa définition des fake news, puisqu’il cherche à faire censurer celles qui réinforment le public (comme tout ce qui concerne les chefs d’inculpation découlant de l’analyse du laptop d’Hunter Biden ou les plaintes concernant les SMS d’Ursula Von der Leyen avec le patron de Pfizer). L’étouffement de l’affaire Hunter Biden a totalement changé le sort des élections de novembre 2020 et à présent, de faux témoignages concernant « l’assaut du 6 janvier contre le Capitole » visent à écarter Donald Trump de la course à la présidentielle du 5 novembre.
Il a peut-être sa part de responsabilité, et la « justice passera » – c’est ce que chacun peut attendre d’elle – mais pour l’heure, il devra venir témoigner à un procès pour agression sexuelle présumée survenue il y a 35 ans, et son nom est associé à plusieurs « morts » – 100% fictives – causées par les manifestants lors l’invasion du monument dont les portes, rappelons-le, se sont ouvertes sans violence (nombreuses vidéos), et la suite s’est déroulée sans saccages ni agressions contre le personnel présent à l’intérieur.
Problème, Joe Biden continue de rendre hommage à « ces héros » au sacrifice imaginaires, sans être démenti par les médias US : preuve qu’en matière de fake news, plus c’est gros, plus ça passe… d’où l’urgence de censurer les réseaux sociaux sur lesquels ce genre d’énormités sont débunkées !
Aussi antipathique, vulgaire, affabulateur, infidèle, malhonnête, xénophobe (la liste de ses défauts cités par ses adversaires prendrait plusieurs pages) que soit l’ex-président, aucun coup fourré – même le plus grotesque – ne lui est épargné.
Cela ne l’a pas empêché de se présenter lui-même comme le grand favori des républicains au caucus de l’IOWA ce week-end, qui inaugurait les primaires de son parti. Les jeux devraient être faits lors du « super tuesday » du 5 mars avec un vote se déroulant simultanément dans 15 Etats de l’Union. Il reste huit semaines à la justice pour contrecarrer ses ambitions, en le faisant passer par la case prison.
Et les démocrates se disent prêts à tout pour y parvenir… avec la bénédiction pleine et entière du Forum de Davos, qui ne fait aucun mystère de son favori (et prédit que l’élection de Trump serait une catastrophe).
Avec cette réconfortante prise de position du WEF, nul doute qu’aucune manipulation de l’opinion internationale venue de l’extérieur (russe et chinoise) ne viendra polluer la présidentielle américaine : comme en 2020 avec le laptop du fils Biden, le travail de sabotage sera fait de l’intérieur, avec une propagande anti-Trump de gabarit orwellien.
Et comme le WEF s’inquiète de la multiplication des guerres ces derniers mois – à Gaza et plus récemment au Yémen –, Anthony Blinken vient à Davos pour soutenir le plan de paix en dix points de Zelenski… totalement inacceptable pour Poutine, sommé d’évacuer la Crimée et le Donbass et de laisser Kiev recourir à des opérateurs non russes pour ses centrales nucléaires.
Un refus de Moscou étant certain, Anthony Blinken tentera de relancer le soutien militaire occidental à l’Ukraine afin de prolonger le conflit « jusqu’à la victoire sur la Russie » ! La France, par la voix de son nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjouné, en déplacement en Ukraine ce week-end, s’est déjà rallié à ce mot d’ordre otanien (en commettant plusieurs fautes de français, mais il n’a que 38 ans et strictement aucune expérience diplomatique : difficile d’improviser sans ses fiches sous le nez), ainsi que son homologue allemande Anna Lena Baerbock (écologiste, mais pro-guerre de la première heure contre la Russie, et qui souhaitait même voir son pays « s’impliquer dans le conflit »).
Le WEF a raison de s’inquiéter : les guerres ont quelques beaux jours devant elles (Netanyahu vient de promettre que rien – et pas même une intervention divine – ne pourront l’arrêter à Gaza) et constitueront un enjeu électoral dans de nombreux pays.
Et en ce qui concerne les fake news, tout le monde sait bien qu’en cas de guerre, la première victime, c’est la vérité… mais nous persistons pourtant à vouloir la connaître et vous la dire : pourrons-nous nous baigner dans la Seine… en 2026 ?