La Chronique Agora

Les autorités n’ont qu’un seul pouvoir

Les marchés ont atteint un sommet, et les autorités vont faire tout leur possible pour retarder la correction – dans ces conditions, voici ce qu’il vaut mieux faire pour vos investissements.

Cela fait plus d’un an que j’ai conseillé de ne plus participer aux marchés, par mon article intitulé « Le conseil du siècle » – mais jamais au grand jamais je n’ai pris le risque imbécile de conseiller de vendre à découvert, d’attaquer le marché.

Je considère qu’il n’y a rien à gagner et donc qu’il vaut mieux ne pas être exposé… mais ce n’est pas pour autant que je conseille de prendre une position négative.

Les autorités n’ont qu’un pouvoir – mais il est colossal : celui de retarder l’inéluctable. Voilà ma philosophie. Et comme elles n’ont à ce jour pas donné de vrai signe de faiblesse, alors il faut attendre, attendre et ne rien faire, se mettre au parking avec du cash, de l’or et de l’immobilier pas trop cher.

Le vrai sommet est-il arrivé ?

Il n’y aucune raison de participer aux marchés parce que nous avons fait le vrai sommet mondial de ce cycle en janvier 2018 – le 26 si je ne me trompe pas.

Nous avons atteint le sommet sur les marchés mondiaux à cette date parce que la situation de base a changé :

– ralentissement de la croissance ;

– chute du commerce mondial ;

– épuisement des effets de la reflation de 2015/2016 ;

– érosion des bénéfices des entreprises, et surtout…

– … mise en doute de la capacité des autorités à traiter les problèmes.

La prise de conscience qu’elles ont échoué se généralise ; les incertitudes sur l’efficacité des outils restant dans la boîte à outils sont maintenant très répandues.

Wall Street a fait mieux que le marché mondial, mais peu importe : John Hussman, analyste et gestionnaire de hedge fund, a calculé que depuis le sommet de début 2018, la performance des portefeuilles n’a pas été supérieure à celle d’un simple investissement en Treasuries de court terme.

La maladie mondiale est contagieuse

Nous ne croyons pas au découplage durable. Le monde est un tout – et la maladie du reste du monde finira par se transmettre aux Etats-Unis. Ce n’est qu’une question de temps.

Nous interprétons donc les divergences comme le signal que, finalement, la morosité économique va être contagieuse, non l’inverse.

Cela ne veut pas dire que les autorités vont renoncer à leurs politiques stupides : non, au contraire… En revanche, cela veut dire que leur efficacité, même celle de pur court terme, va être fortement émoussée.

On le voit d’ailleurs en Chine, où la vigoureuse relance par le crédit ne produit qu’un modeste frémissement.

Pour relancer une énième fois la machine économique, il faut sauter le pas et prendre des risques, de gros risques. Il faut accepter de recreuser les déficits, il faut accepter de renoncer à une quelconque discipline budgétaire.

C’est l’enjeu des discussions souterraines qui ont lieu entre « les sujets supposés savoir mieux que les autres » : déficits ou pas déficits ?

Les débats chez nos keynésiens font rage !

De la même façon que l’on a renoncé au mythe de l’orthodoxie monétaire, il faut sauter le pas, se lancer dans l’aventure du renoncement à l’idée même d’orthodoxie budgétaire.

Il faut – sans le dire, bien sûr – aller vers la Théorie monétaire moderne (TMM).

Si on y va… nous changerons peut-être d’avis sur les marchés.

La suite dès demain.

 

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