La Chronique Agora

Augmenter les taux d’intérêt pour générer de l’inflation…

Depuis plusieurs années déjà, les banques centrales essaient de surmonter la crise économique et financière avec une politique monétaire ultra-expansive et les gouvernements ont laissé filer les déficits à des niveaux sans précédent.

Faute d’être accompagnée des réformes indispensables, cette stratégie n’a toujours pas eu le succès escompté. Les meilleurs exemples de cet échec sont le cas du Japon et celui des pays de la périphérie sud de la Zone euro, auxquels on peut ajouter le cas de la France. L’utilité marginale de la baisse des taux d’intérêt combinée à la hausse des dépenses publiques a depuis longtemps été atteinte — et est devenue négative. La poursuite de cette stratégie implique des effets contre-productifs.

*** Confidentiel ***
Un conseiller de la CIA révèle le plan qui prépare en secret l’avènement de
LA « MONNAIE FANTÔME »

Selon cet expert, la fin du système monétaire mondial est déjà programmée et pourrait avoir lieu d’ici mars 2015ou avant.

S’il a raison, les marchés boursiers pourraient être divisés par deux, l’épargne individuelle partirait en fumée, les faillites bancaires se multiplieraient… et des millions de gens perdraient TOUT.

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L’économiste américain Irving Fisher (1867-1947) est célèbre pour avoir établi toute une série d’équations économiques. Selon l’équation monétaire quantitative, la masse monétaire annuelle M multiplié par la vélocité de la monnaie V (ou facteur monétaire) est égale à la production de biens et de services Y multiplié par le taux d’inflation P, soit M x V = Y x P.

L’évolution monétaire d’une économie nationale n’est que le reflet de l’évolution de ses fondamentaux

Ainsi l’évolution monétaire d’une économie nationale n’est que le reflet de l’évolution de ses fondamentaux. Dans une économie donnée, la masse monétaire M et le multiplicateur monétaire V sont directement proportionnels à l’activité économique.

Compte tenu de cette relation fonctionnelle, le graphique ci-dessus (source : Fed) peut paraître choquant. La forte hausse de la masse monétaire M (ligne bleue) par le biais de gigantesques QE est totalement inutile quand en même temps le multiplicateur monétaire V (ligne rouge) est en baisse. Le produit de ces deux facteurs est primordial. La chute de 1,6 à 1 est survenue au milieu de la récession de 2008. Il apparaît que toutes les mesures de relance prises par la suite n’ont eu aucuns effets significatifs.

Un facteur monétaire (money multiplier) en dessous de 1 signifie qu’il n’y a pas de prêts, pas de circulation de monnaie, un taux d’inflation P en baisse et un risque de déflation de plus en plus important. Toutes les publications sur une économie en soi-disant bonne santé ne sont que foutaises. La politique monétaire est déjà allée trop loin. L’éventuelle nouvelle injection de 1 000 milliards d’euros prévue par la BCE en 2015/2016, via l’achat d’obligations d’Etat, sera également inutile.

▪ Déception chez les monétaristes…
La plus grande déception pour les monétaristes, ceux qui pensent que tout peut être contrôlé avec de l’argent, a été l’échec complet de la politique de taux d’intérêt zéro et de l’assouplissement quantitatif. Avec des taux d’intérêt toujours plus bas, les banques centrales tentent de faire croître la demande de crédit vient des investisseurs. Toutefois, une personne qui est réticente pour investir à 2% ne le fera pas plus à 0% ; elle voit au contraire dans cette nouvelle baisse des taux une confirmation de sa prudence.

Des taux d’intérêt négatifs éteindraient toutes velléités de consommation et encourageraient la commutation des avoirs en argent liquide

En effet, pour qu’une banque centrale en arrive à de telles extrémités il faut que les perspectives économiques soient encore pires qu’on ne le pensait. Ce comportement de l’investisseur potentiel réduit encore plus la vélocité de la monnaie. L’utilité marginale de la baisse des taux d’intérêt est déjà atteinte et plus d’assouplissement devient contre-productif. Le pire dans cette situation serait la survenance de taux d’intérêt négatifs.
 
La masse monétaire M1 se compose des liquidités (billets et pièces) et des dépôts à vue. Des taux d’intérêt négatifs éteindraient toutes velléités de consommation et encourageraient la commutation des avoirs en argent liquide. L’argent liquide ne supporte pas de frais, ni de taxes, ni de redevances. De plus, en cas de déflation, sa valeur augmente en terme réel, et cela en évitant l’impôt. La vélocité monétaire continuerait de tomber et le risque de déflation de s’intensifier.

A l’inverse, une augmentation des taux d’intérêt pour revenir à une courbe normale — ni restrictive, ni expansionniste — ferait de nouveau monter la vélocité monétaire, V. Chaque participant au marché tenterait alors, le plus rapidement possible, de trouver des placements offrant le meilleur rendement. L’amélioration du produit M x V aurait ainsi pour effet l’amélioration rapide du produit Y x P. Par conséquent, dans une telle situation, la hausse des taux d’intérêt déclencherait aussi celle du taux d’inflation pour aller vers la cible de 2%.

▪ … et chez les adorateurs des déficits
Les partisans du « déficit budgétaire » sont tout autant déçus. L’utilité marginale du recours sans limites à la dette publique est depuis longtemps nulle ou même négative. Les dettes augmentent plus rapidement que le PIB. Pour 1 $ de croissance, les Etats-Unis doivent s’endetter pour 1,5 $. Ceci est aussi valable dans la Zone euro et au Japon. La dette publique dans la Zone euro atteint 92% du PIB, aux Etats-Unis 110% et au Japon 250%. Or au-delà d’un seuil d’environ 90% les dettes publiques deviennent contre-productives. Seuls quelques pays développés sont en mesure d’éviter de nouveaux déficits budgétaires — ou du moins de les réduire comme ils s’y sont engagés.

La situation de l’économie mondiale semble être encore plus fragile qu’en 2007 en raison du problème de surendettement

Les dettes publiques augmentent continuellement et un retour à la normalité devient presque impossible. Les dettes publiques de la Zone euro atteignent 9 000 milliards d’euros. La dette du gouvernement américain est actuellement de 18 000 milliards de dollars ; elle atteindra environ 22 000 milliards fin 2015 et 25 000 milliards fin 2017. Une augmentation des taux d’intérêts de 2% provoquerait une augmentation du service de la dette de 200 milliards d’euro par an dans la Zone euro et de 400 à 500 milliards de dollars aux Etats-Unis. Un tel niveau de nouvelle charge pourrait faire exploser un budget national et pousser le pays concerné à la faillite.

La Banque des règlements internationaux estime que la situation de l’économie mondiale semble être encore plus fragile qu’en 2007 en raison du problème de surendettement, et exige un revirement dans la politique monétaire et financière. Cependant, ceux qui sont pour le recours au déficit demandent constamment de nouveaux programmes de relance financés par le crédit.

Il faut quand même relever la dangereuse mentalité qui se cache derrière cette stratégie du recours au déficit pour relancer l’économie : la « douce vie à crédit », sans souci des effets à long terme et des dangers que l’on fait courir à notre système financier. Mais pourquoi les marchés financiers ignorent-ils ces dangers ? La politique de taux d’intérêt zéro et les QE ont aveuglé les acteurs du marché et ont déclenché l’illusion de la toute-puissance des banques centrales. On voit maintenant que « plus d’argent » n’est en aucun cas un remède efficace sans les réformes budgétaires et sociales indispensables.

Conclusion : les Etats-Unis ont reconnu l’impact négatif d’une politique monétaire ultra-expansive poursuivie trop longtemps et veulent revenir à une normalisation de la courbe des rendements. Mais ils n’ont toujours pas trouvé de solution à leurs problèmes de surendettement. Les banques centrales de la Zone euro et du Japon veulent être encore plus expansives, leurs gouvernements promettant, du bout des lèvres, une réduction de la dette publique. Sans un revirement de la politique monétaire et budgétaire, la liquidité pourrait devenir l’atout maître en 2015, sans oublier les métaux précieux sous forme physique.

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