La Chronique Agora

Après la Grèce, le Royaume-Uni ?

▪ L’histoire grecque est universelle… Son histoire sera bientôt jouée au Royaume-Uni… puis ce sera au tour des Etats-Unis.

Un petit résumé : des innocents sont séduits par la dette. Ils tombent amoureux des déficits. La dette se révèle être une vile tentatrice. Nos héros sont ruinés.

L’intrigue n’est-elle pas plus ou moins la même en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ?

Et voilà que la livre sterling dégringole. Elle est passée sous les 1,50 $ mardi. Au lieu de la considérer comme un refuge par rapport à l’euro, chahuté, les investisseurs fuient la devise britannique. Pourquoi ? Ils se disent que ce qui s’est produit en Grèce pourrait aussi arriver en Grande-Bretagne. Le déficit budgétaire britannique — à 12% du PIB — est à peu près équivalent à celui de la Grèce, deux fois supérieur à la moyenne européenne.

▪ "Si vous voulez vraiment un problème budgétaire, regardez le Royaume-Uni", déclare Mark Schofield, stratégiste chez Citigroup.

Non seulement le gouvernement doit beaucoup d’argent, mais il en va de même pour les citoyens ordinaires. Le niveau général de dette est le deuxième au monde, selon une étude McKinsey — juste derrière le Japon.

A cause de la chute de la livre sterling, il est plus dangereux de prêter de l’argent à la Grande-Bretagne. Les investisseurs doivent s’inquiéter non seulement d’un risque de défaut de paiement… mais également d’une perte due au déclin de la devise. Cela devrait faire grimper le coût de financement des déficits britanniques, mettant le pays dans le même pétrin que la Grèce. Comme la Grèce, la Grande-Bretagne a besoin des prêteurs étrangers pour financer ses déficits. Et comme la Grèce, elle sera forcée de promettre des mesures d’austérité, si les prêteurs rechignent.

"C’est une bombe à retardement", explique Nick Hopkinson, de Property Portfolio Rescue, une entreprise qui assiste les propriétaires surendettés. "On trouve plus de 400 000 personnes avec des arriérés, alors que leurs taux hypothécaires n’ont jamais été moins chers. Lorsque les taux grimperont, bon nombre de gens basculeront dans le précipice".

"Si les taux grimpent, ce sera une situation très dangereuse pour moi… Cela pourrait me mener à envisager la banqueroute", a déclaré Sheridan King, entrepreneur britannique. "Nous luttons pour nous en sortir avec toute cette dette", a-t-il ajouté. "Il est temps que le gouvernement mette de l’ordre dans ses affaires".

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