La Chronique Agora

2020, une autopsie

2021 est fraîchement entamée, mais il reste encore pas mal de choses à dire sur 2020. Bill Bonner sort donc scie et scalpels, et se met au travail…

Notre sapin de Noël est toujours décoré. Le vin chaud continue de couler. Nous ne sommes pas prêt pour 2021.

La nouvelle année a débuté vendredi dernier. Il reste toutefois beaucoup de choses à démêler de la précédente. Cela a été l’année la plus absurde de notre vie… et, selon nous, une véritable charnière dans l’histoire des Etats-Unis, voire du monde.

Il faudra des décennies aux historiens pour la déchiffrer… c’est-à-dire concocter des mensonges pratiques et flatteurs à son sujet.

Dans les jours qui viennent, alors que le cadavre de 2020 n’est toujours pas enterré… et qu’il a tout juste atteint la température ambiante… nous allons tenter une autopsie.

Avertissement : ça ne sera pas beau à voir.

Enigme mathématique

Commençons par sortir la disqueuse pour ouvrir la boîte crânienne. Quelque chose ne tournait pas rond là-haut, cela ne fait aucun doute.

On était censé vivre une année de Peste. Même à la toute fin, les festivités ont été grandement limitées. Peu d’amis ou de parents nous ont rendu visite pour Noël. La messe du minuit s’est tenue « en virtuel ».

L’aéroport de Baltimore/Washington, où nous avons emmené l’un de nos enfants le jour du Nouvel an, était quasiment vide.

Début 2020, le Covid-19 a plongé tout le monde ou presque dans la panique. Il y avait déjà des signes de détresse mentale. Aux quatre coins du globe, les gouvernements – au lieu de faire de sérieux efforts pour identifier et protéger leurs citoyens vulnérables – ont fermé leurs économies.

Les secteurs du voyage et des divertissements – toutes les activités rassemblant les gens – ont été frappés particulièrement durement.

Ils n’étaient pas les seuls. Les bureaux et les parkings se sont vidés. Les ventes de carburant ont ralenti. L’économie tout entière s’est resserrée. Au lieu de se développer de 4% comme prévu, l’économie mondiale s’est contractée de 4%.

Aux Etats-Unis, les autorités ont prétendu compenser les pertes réelles – dont quelque 30 millions de personnes ayant perdu leur emploi – en imprimant et en distribuant de la fausse monnaie.

Sur l’ensemble de l’année, la perte de revenus causée par les confinements représentait, au total, moins de 300 Mds$. Les autorités américaines ont pourtant injecté 4 400 Mds$ supplémentaires dans l’économie.

Nos sagaces lecteurs auront noté que les deux chiffres n’ont pas grand’chose à voir l’un avec l’autre.

On pourrait expliquer cela par le fait que les membres du Congrès US ne savent pas additionner et soustraire. Une meilleure explication réside dans l’une de nos principales idées pour l’année qui vient : l’inflation ou la mort.

Une troisième option

Les autorités américaines ont mis leur pays dans un piège de dette classique. Lorsqu’on doit trop d’argent, chaque incident est une crise. Soit on emprunte plus… soit on admet qu’on est dans l’incapacité de payer ses factures.

Les gouvernements souverains, cela dit, ont une troisième option. Ils ont des « planches à billets », sur lesquelles ils peuvent créer le cash dont ils ont besoin (gonflant ainsi la devise).

Cela ne résout pas le problème… mais cela le fausse et le retarde. A mesure que les choses suivent leur cours, cela transforme une banqueroute simple et honnête en désastre corrompu et catastrophique.

A suivre…

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