▪ En 2012, les grands argentiers qui dirigent l’Union européenne ont choisi la stagnation à la restructuration. Une conséquence de ce choix est que les attentes pour une reprise économique sans artifice sont toujours déçues.
Il y a deux ans, le chef de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi avait promis de faire « tout ce qu’il faudrait » pour maintenir l’unité de la Zone euro. Il a réussi à amener les investisseurs nerveux à croire en la promesse (si nécessaire) d’un programme d’achat d’obligations baptisé « Opérations monétaires sur titres » (ou OMT).
Depuis le bluff de l’été 2012, la BCE n’a pas eu besoin d’acheter des obligations d’Etat émises par l’Italie, l’Espagne ou tout autre pays européen ; à la place, ce sont les banques qui les ont achetées. Cet achat incessant d’obligations a eu pour résultat des rendements obligataires remarquablement faibles pour des pays ayant un profil de dépendance au crédit.
Cette boucle de rétroaction de renflouement entre les banques et les gouvernements ne peut durer éternellement |
Mais cette boucle de rétroaction de renflouement entre les banques et les gouvernements ne peut durer éternellement. Il y a une limite pour des banques européennes affaiblies à absorber les obligations avec un risque de crédit de plus en plus élevé. Finalement, l’économie réelle des pays européens périphériques a besoin de rebondir afin de supporter des dettes publiques de plus en plus importantes. Or, la reprise se fait attendre…
La production industrielle déçoit ; les taux d’imposition ne peuvent être plus élevés ; les industriels ne sont pas compétitifs ; les grands marchés d’exportation comme la Chine ont ralenti ; et, plus grave, les bureaucrates de l’UE ont gâché des ressources rares pour soutenir un système de l’euro intenable.
▪ Le ménage n’a pas été fait
Il aurait dû y avoir une purge massive des créances douteuses du système bancaire et une recapitalisation des banques. Mais il a été décidé de garder les banques hors de la restructuration — sans doute par peur de paniques et de contagion. Les restructurations de banques qui ont eu lieu ont été trop minimes pour faire une réelle différence.
Ainsi les créances douteuses, mises sous le tapis pendant quelques années par une comptabilité suspecte, pourraient refaire surface…
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Où donc les banques européennes trouveront-elles des bénéfices pour compenser les créances non recouvrables |
Après le pic du boom des crédits, les banquiers ont fait tout ce qu’ils ont pu pour retarder l’effacement des créances douteuses, dans l’espoir de « retrouver » les capitaux manquants en faisant de nouveaux prêts et en enregistrant des bénéfices de carry trade. Les banques centrales ont réduit radicalement les taux d’intérêt, ce qui a abaissé les coûts de financement des banques. Draghi a acheté aux banques européennes quelques années supplémentaires en construisant un énorme carry en obligations souveraines. Mais on approche de la fin. Où donc les banques européennes trouveront-elles des bénéfices pour compenser les créances non recouvrables — qu’elles reconnaissent petit à petit ?
Les banquiers centraux suivent la politique du taux zéro pour amoindrir la douleur provoquée par l’éclatement des bulles du crédit. Mais après des années de cette politique, il devient évident que soutenir à tout prix les vieilles banques en faillite revient en fait à empêcher une réelle reprise.
▪ Voici comment vous préparer à une lente baisse des valorisations boursières
Montrez-vous très exigeant au sujet des actions que vous possédez. Les entreprises ayant un avantage concurrentiel durable seront celles qui tiendront le mieux le coup. Certains titres peuvent surmonter un environnement de marché baissier et offrir d’excellents rendements. Mais l’idée que toutes les actions peuvent monter parce que les banques centrales impriment de l’argent devient très obsolète.
Quant aux actions à éviter, je conseille de rester éloigné de tout ce qui est exposé aux banques européennes. Ces banques ont simplement retardé — et non évité — la restructuration.
La restructuration est désastreuse pour les actionnaires existants mais offre de bons rendements pour ceux qui investissent après qu’ait eu lieu la destruction des actions.
L’assouplissement quantitatif ne peut être inversé sans que le prix des obligations, de l’immobilier et des actions n’en pâtisse |
Avec le temps, de plus en plus d’investisseurs reconnaîtront le piège que les banques centrales leur ont posé. L’assouplissement quantitatif ne peut être inversé sans que le prix des obligations, de l’immobilier et des actions n’en pâtisse. Parce que ces actifs servent de nantissement au système bancaire, des prix plus bas raviveront la peur des défauts de crédit. Un marché baisser sur l’immobilier et les valeurs mobilières ferait taire les voix qui demandent un resserrement de la politique monétaire.
Quelle classe d’actifs bénéficierait alors du fait que l’on reconnaît de plus en plus ouvertement que les banques centrales sont prises au piège dans un assouplissement permanent ? L’or et les minières qui y sont liées.
Voici une minière intéressante à acheter : Yamana Gold. Ses mines en Amérique du Sud et au Mexique sont de bonne qualité et ont une longue durée de vie. Le bilan et les cash-flows de Yamana sont assez sains pour financer une croissance continue de la production, plus un dividende.
Yamana est l’une des grandes minières capables de générer un free cash flow positif et durable à un prix de l’or à seulement 1 100 $ l’once. C’est là une bonne protection contre une chute des cours. Mais si le prix de l’or se situe en moyenne autour de 1 500 $ entre aujourd’hui et 2018, Yamana pourrait facilement générer plus de deux milliards de dollars de flux de trésorerie cumulés.
Yamana offre beaucoup d’avantages tout en limitant les risques au cas où l’or stagne un certain temps.