La Chronique Agora

Vol et planification

économie

La planification centrale commence à faire des adeptes de plus en plus nombreux parmi les gouvernements actuels… malgré ses échecs répétés par le passé, et des fondements douteux en termes de morale.

Il y a quelques jours, Mme Rana Foroohar, écrivant dans le prestigieux Financial Times, proposait…

« … d’apporter simplement un soupçon de prévoyance stratégique et de long terme dans la manière dont l’économie américaine est gérée. Dans un monde où nous devons faire concurrence à des géants dirigés par l’Etat, comme en Chine, qui pensent à des horizons de 50 ans, le capitalisme trimestriel n’est tout simplement plus à la hauteur (s’il l’a jamais vraiment été). »

Il est facile de se lamenter… et amusant de se moquer… de la « pensée » superficielle des classes intellectuelles.

Le capitalisme a créé la quasi-totalité de la richesse dont nous profitons. La seule alternative est une forme de contrôle politique sur les capitaux, les entreprises, les marchés et les gens.

Comme nous l’avons expliqué dans notre livre Gagner ou perdre, il n’y a que deux moyens d’obtenir ce qu’on veut.

Soit on marchande, on échange ou on persuade – c’est-à-dire qu’on fournit des biens et des services à d’autres en échange de biens et de services de leur part…

Soit on le prend de force… en d’autres termes, par le vol, le cambriolage, la corruption, les dessous-de-table, les allocations, la redistribution de revenus, le communisme, le fascisme, etc.

On le gagne… ou on le prend. Il n’y a pas d’autre moyen.

Il n’y a pas d’exemple, dans toute l’Histoire, où une économie de planification centrale, politiquement contrôlée (« on le prend ») a été plus prospère qu’une économie libre (« on le gagne »).

Mais ma foi… nous allons tenter de garder l’esprit ouvert.

On ne peut pas connaître l’avenir

Le premier problème de la planification centrale, c’est qu’elle dépend de la force, comme dit plus haut… si bien qu’elle est condamnée dès le départ.

Comme nous le verrons, la planification est aussi factice que la monnaie. Les bonnes âmes prétendent préparer le pays à l’avenir. Ce qu’elles essaient de faire en réalité, c’est modifier l’avenir… ce qui les mène inévitablement à prendre des choses qui ne leur appartiennent pas.

Le deuxième problème, c’est que les plans dépendent tous d’une part du spectre temporel impossible à deviner – l’avenir.

Les planificateurs essaient sans cesse de fabriquer de meilleurs lendemains… sans savoir ce qu’auraient été lesdits lendemains si on avait laissé faire.

Lors d’un de ces lendemains, il y a longtemps, l’automobile a été inventée. Soudain, les plans de fabrication d’abreuvoirs pour chevaux sont devenus obsolètes. Lors d’un autre, l’internet est arrivé.

La Première guerre mondiale a surpris tous les penseurs prévoyants du début du XXème siècle. Le Covid-19 semble avoir pris de court ceux du XXIème.

Mme Foroohar semble admirer les « géants administrés par l’Etat », qui planifient 50 ans à l’avance. Quelle est la probabilité, cependant, que leurs plans fonctionnent vraiment ?

Il y a des milliards de lendemains possibles… et les planificateurs ne peuvent pas planifier une infinité d’entre eux. Ils ne peuvent en planifier qu’un seul. Leurs chances d’avoir raison sont donc, approximativement, d’une pour des milliards.

L’avenir… tel qu’ils l’ont imaginé… n’existera jamais. Leurs plans ne seront pas seulement malvenus… mais mal pensés, mal à propos et mal préparés pour l’avenir qui se produira réellement.

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