Quel sera l’impact des barrières commerciales que les Etats-Unis souhaitent imposer à la Chine sur les consommateurs ?
Janet Yellen, homologue d’un ministre du Trésor aux Etats-Unis, cherche actuellement des accords avec Pékin concernant la protection de l’industrie des renouvelables et de l’automobile aux Etats-Unis, contre les baisses de prix de marché.
Selon Les Echos, Mme Yellen affirme ceci :
« L’aide directe et indirecte du gouvernement conduit progressivement à une capacité de production qui excède non seulement la demande intérieure de la Chine, mais qui excède également ce que le marché mondial peut supporter. »
Elle propose une baisse de production :
« La Chine profiterait d’une réduction de ses capacités industrielles excédentaires qui étouffent les autres économies. »
En réalité, la pression sur le gouvernement chinois, de la part des Etats-Unis et de l’UE, provient d’une demande de l’industrie, qui cherche à se protéger.
Les constructeurs de voitures craignent, par exemple, la concurrence de groupes comme BYD et CATL dans l’électrique. Dans une intervention au Sénat, le mois dernier, le directeur de Renault proposait par exemple des barrières à l’entrée des concurrents. Carlos Tavares, de Stellantis, veut le retour des subventions à la location, entre autres le leasing social, une forme d’aide à l’achat.
De même, outre-Atlantique, l’industrie des renouvelables et des constructeurs de voitures veulent plus d’aides et de barrières à l’entrée. Ils évoquent les subventions de Pékin à l’industrie.
En réalité, les acheteurs autour du monde bénéficient de baisses de prix par ce biais !
Les constructeurs de voitures tirent même profit des baisses des prix des batteries grâce à la production à l’étranger. Ces derniers attendent encore plus de baisses en 2024, provoquées d’une part par une chute des prix des métaux – comme le lithium, le nickel et le cobalt – et d’autre part par les innovations chez les producteurs, en particulier en Chine.
Ytech rapporte :
« Le groupe CATL de Chine, leader mondial de la production de batteries pour les véhicules, a annoncé vouloir réduire le coût d’une batterie de moitié pour battre son concurrent, le groupe BYD. Cette décision survient suite à l’envolée de la production de batteries, qui mène à une chute des prix. »
Pour les acheteurs de voitures à batteries, les progrès de l’industrie permettent de gagner en pouvoir d’achat :
« Les coûts élevés des batteries ont rendu les voitures électriques plus chères que les voitures thermiques. Mais la perspective de baisse des prix est le résultat d’une forte concurrence sur le marché chinois, ce qui pourrait améliorer considérablement l’accès aux voitures à batteries. »
De même, la production de panneaux solaires ou de voitures à l’étranger réduit le coût des biens pour les consommateurs.
En revanche, face aux gains pour les producteurs à l’étranger, les industries ont peur de perdre des parts de marché. Ainsi, les acteurs veulent des protections contre la concurrence et des hausses de marges par la même occasion !
Les dirigeants évoquent les soutiens de Pékin à l’industrie comme justification pour imposer des barrières commerciales.
Les Echos :
« Washington et Bruxelles s’inquiètent de voir la Chine potentiellement inonder les marchés américain et européen de ses produits à des niveaux tels que les entreprises locales seraient incapables de rivaliser sans barrières commerciales. L’Europe mène une enquête antidumping sur les véhicules électriques chinois et semble décidée à augmenter ses taxes douanières. »
Les gouvernements préfèrent l’interdiction de la concurrence, via des tarifs et des barrières commerciales, à une perte de contrôle, même si cela implique des hausses de prix pour les citoyens.
Le journal poursuit :
« Certains experts estiment que la position américaine, de plus en plus critique à l’égard des exportations chinoises, mènera à une hausse des tarifs douaniers pour protéger l’industrie verte américaine des produits chinois à bas coût. Janet Yellen n’a pas fait mention de ces taxes, mais a déclaré qu’elle n’exclut pas la possibilité de prendre certaines mesures pour protéger les secteurs des véhicules électriques, des batteries et des panneaux solaires, entre autres, de la compétition chinoise. »
Les dirigeants préparent des protections pour les industries, en particulier pour la production de voitures à batteries. Les barrières ont peu d’intérêt pour le consommateur, car il perd l’accès aux biens à bas prix en raison de la pression de la concurrence.
Le mécanisme de marché libre, et l’ajustement de la production en fonction de l’offre et la demande est trop incertain pour les dirigeants.
En réalité, les prix sont plus efficaces que les directives pour réguler la production à la demande.
Sur la base des prix du marché, une usine en Chine peut produire plus de voitures, même sans l’avis de Mme Yellen.
La presse et les dirigeants souhaitent avoir plus de contrôle sur les choix des particuliers et des entreprises, et veulent imposer des barrières commerciales, des normes ou des quotas. Les entreprises demandent plus de barrières à l’entrée, des subventions et des garanties de ventes.
Mais finalement, c’est le particulier qui paie pour ces mesures, via des taxes ou hausses de prix, en conséquence des restrictions. En dépit des dégâts qu’elles causent, les barrières à l’entrée ont le soutien de la presse et des entreprises, qui cherchent à obtenir des aides du gouvernement.
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