Kennedy pourrait-il obtenir suffisamment de votes pour gagner ?
« Si voter faisait la moindre différence, ils ne nous laisseraient pas le faire. » – Mark Twain.
Cet article vient d’être publié par le Baltimore Sun :
« La semaine dernière, M. Trump a mis en ligne une vidéo d’environ quatre minutes dans laquelle il qualifie M. Kennedy de ‘fraude’, de ‘démocrate de gauche radicale’ qui a été placé ‘pour aider le président démocrate’. M. Trump a qualifié la famille de M. Kennedy de ‘bande de fous’. »
Le sujet d’aujourd’hui sera les prochaines élections américaines. Nous examinerons la « trappe » dans la Maison-Blanche, qui représente le seul moyen pour RFK Jr. d’y entrer.
Hier, nous avons apporté notre modeste contribution à la gestion civique. Historiquement, les démocraties sont toujours perverties et corrompues, car les gens utilisent le gouvernement pour obtenir du pouvoir et de l’argent pour eux-mêmes. Nous avons proposé une solution : l’abandon pur et simple des élections, afin d’avoir un gouvernement plus honnête, voire plus « démocratique »…
Une loterie nationale, où les gagnants sont déterminés sur la base du hasard plutôt que du pur blabla ! Pas de discours de campagne. Pas de corruption par les donateurs des campagnes électorales et pas de vol subséquent des masses pour les rembourser. Pas besoin d’une « taxe sur l’inflation ».
Les candidats ne seraient pas redevables… ni à l’Etat profond, ni à l’industrie de la puissance de feu, ni à Israël, ni à Wall Street, ni aux autres élites établies. Et un Congrès composé de citoyens choisis au hasard serait plus représentatif du public qu’un groupe d’opportunistes et d’escrocs politiques auto-sélectionnés.
Oui, bien entendu, un Congrès composé de citoyens ordinaires serait incongru. Beaucoup de ses membres auraient des idées exotiques, des idées d’abrutis. Mais il s’agirait d’idées honnêtes, pour la plupart inoffensives, qui n’iraient nulle part de toute façon.
Les membres du Congrès ne pourraient siéger qu’une seule année… et ils seraient soumis à deux règles. Premièrement, pas de conflit d’intérêts : s’ils avaient un intérêt personnel dans l’affaire, ils devraient se récuser. Deuxièmement, ils ne pourraient faire que ce qui est expressément autorisé par la Constitution (tous les autres pouvoirs étant réservés au peuple et aux Etats).
Mais bien sûr, nous rêvons… n’est-ce pas ?
Une démocratie anormale
Pour revenir au monde réel, examinons la candidature de RFK Jr. à la Maison-Blanche. Cela prouvera-t-il que la démocratie américaine n’est pas si mauvaise après tout ? Cela nous montrera-t-il que lorsque les candidats sont suffisamment mauvais et que la corruption est suffisamment répandue, les électeurs se révoltent vraiment ? Ils mettent les fainéants à la porte… pour en faire entrer de nouveaux ?
Probablement pas. Jusqu’à présent, les électeurs ont montré peu d’intérêt pour une véritable réforme, et seulement un intérêt mitigé pour RFK Jr.
Dans une élection démocratique « normale », on s’attendrait à ce que les différents candidats se présentent aux électeurs lors des primaires. Les candidats les plus appréciés par les électeurs se présenteraient au second tour.
Mais lorsque Robert Kennedy s’est jeté dans l’arène, les initiés l’ont fait sortir.
Kennedy, démocrate de toujours, a été écarté par les ténors du parti, de sorte que les électeurs n’ont jamais pu le rencontrer et ne se sont jamais exprimés. Pas de débats. Pas de rencontres.
Et les médias ont tout fait pour le discréditer. C’était un « théoricien du complot », disaient-ils, comme si cela devait le disqualifier pour une fonction publique. Horreurs… il pensait que le vaccin contre le virus de la covidie aurait dû faire l’objet de tests et d’essais habituels avant d’être administré à des centaines de millions de personnes. Il pense que la CIA a pu être mêlée à la mort de son oncle, JFK. Et même sa propre famille ne veut pas de lui dans le bureau ovale, nous dit-on.
Ecarté des primaires du parti démocrate par les chefs du parti et rejeté par les médias qui le considéraient auparavant comme un héros de la gauche, il se présente désormais en tant qu’indépendant.
Et maintenant, la presse insiste sur le fait qu’il est un « trouble-fête ». En d’autres termes, si vous votez pour lui, vous « gâchez votre vote », car il ne peut pas gagner.
Si c’est le cas, qui organise la fête, qui est gâchée ? Prendra-t-il plus de voix à Trump ou à Biden ? Les démocrates affirment qu’il est de mèche avec Trump et qu’il siphonne des voix qui, autrement, iraient à leur homme, Joe. Trump, quant à lui, affirme qu’il s’agit d’une « plante démocrate » qui espère faire basculer la course vers Biden.
Alerte au spoiler
Mais le véritable plan de Kennedy, selon nous, est de leur gâcher la fête, à tous les deux.
Selon une analyse réalisée par notre ami David Stockman, il pourrait même gagner… mais pas en obtenant plus de voix. La seule façon pour Kennedy de gagner est d’ouvrir la même « trappe » vers la Maison-Blanche que celle utilisée une seule fois dans l’Histoire des Etats-Unis, il y a exactement 200 ans par John Quincy Adams, un autre candidat issu d’une célèbre famille politique.
Voici la situation. Il y a 15 Etats qui ne quitteront pas le camp Biden. Et il y a 20 Etats qui sont solidement pro-Trump.
Il faut 270 voix électorales pour remporter la victoire. Pour obtenir ce nombre, Biden et Trump doivent chacun prendre des voix dans les 16 « swing states » restants. Réunis, ces Etats disposent de 188 voix électorales. Ainsi, même si Kennedy remportait tous les Etats restants, il n’obtiendrait toujours pas suffisamment de voix au collège électoral pour gagner la Maison-Blanche.
Cela signifie que Kennedy ne peut pas gagner de manière normale, en prenant des voix à Biden et/ou Trump. Tout ce qu’il peut faire, c’est essayer d’empêcher Biden ou Trump d’obtenir suffisamment de votes des swing states pour atteindre le nombre gagnant. Logiquement, Kennedy devrait mettre l’accent sur ses positions « conservatrices » dans les Etats les plus susceptibles de voter pour Trump… et sur ses positions « démocrates » là où les votes sont plus susceptibles de se déplacer vers Biden, en prenant suffisamment de votes à chacun d’eux pour les priver de la victoire.
Ce n’est pas facile à faire. Mais si aucun candidat n’obtient 270 voix électorales, la course se poursuit à la Chambre des représentants, comme en 1824. Là, chaque délégation d’Etat obtient un seul vote ; il n’est pas proportionnel à la population. Et là, les délégations anti-Trump pourraient ne jamais accepter un autre mandat de l’homme orange… et les factions anti-Biden pourraient ne jamais accepter de laisser le président en poste pour quatre années supplémentaires.
Il ne resterait alors qu’un seul candidat sur lequel les deux camps pourraient trouver un compromis : Robert Kennedy.
Probable ? Non. Possible ? Oui. Souhaitable ?
Stockman rapporte :
« D’un point de vue pratique, le seul moyen d’y parvenir est de faire en sorte que le collège électoral ne se prononce pas, ce qui ouvrirait la voie à un accord historique au sein de la Chambre des représentants des Etats-Unis. C’est-à-dire un grand accord qui permettrait à une présidence Kennedy de démanteler l’Empire et de ramener les affaires fiscales de l’Amérique à un semblant d’ordre durable. »