Depuis les élections européennes, l’écologie a fait son grand retour sur le devant de la scène. Lors des dîners en ville, si vous ne témoignez pas désormais de votre éco-conscience et de votre admiration pour la prêtresse de « l’impératif écologique » à nattes et culottes courtes, vous avez vite fait de vous retrouver catalogué comme affreux réactionnaire.
Je vais donc vous proposer quelques éditos sur le sujet, tout en restant dans le cadre de l’actualité estivale. J’espère que vous y trouverez quelques réflexions susceptibles de clouer le bec à un encombrant voisin de table…
Jet set : bienvenue au bal des Tartuffes !
Pas d’édito spécial vacances sans rubrique jet set. Je vous avais promis la semaine passée de vous parler des vacances du sommet de la pyramide sociale : nous y voilà !
Le 30 juillet, le prince Harry était sollicité par son épouse Meghan pour intervenir dans Vogue UK, magazine dont elle était invitée en tant que rédactrice en chef le temps d’un numéro. Au détour d’une conversation avec une scientifique britannique, le duc de Sussex a fait part des choix du couple en matière de descendance. Ce sera donc « deux enfants, maximum ! »
Et le cadet du prince Charles de poursuivre :
« Aussi intelligents que nous sommes, ou aussi évolués que nous sommes tous supposés l’être, nous devrions pouvoir laisser quelque chose de mieux pour la prochaine génération. »
Derrière cette bouillie écolo-béate, celui qui occupe la sixième place dans l’ordre de succession au trône britannique émet une conviction limpide : il est très intelligent et responsable, et les gens très intelligents et responsables savent l’état catastrophique dans lequel notre planète se trouve, et ont conscience du fait que l’empreinte carbone d’un être humain rapproche inéluctablement la Terre de l’issue fatale.
Or, comme « chaque action compte », les gens très intelligents et responsables se doivent de ne pas faire plus de deux enfants. CQFD.
Par Saint Georges, quel sens du sacrifice, n’est-ce pas ?
Je vous laisse en juger au vu du moyen de locomotion choisi par ce si adorable couple, à peine 15 jours plus tard.
Peut-être Harry et Meghan avaient-ils leur royaux derrières posés sur des sièges en coton biologique ? Il n’en reste pas moins que l’une des caractéristiques de la jet set, c’est qu’elle a du mal à voyager autrement qu’en jet privé.
Bien sûr, comme l’a rappelé Elton John – grand ami de feu Lady Diana (je vous avais prévenu qu’aujourd’hui, c’est people) –, le couple royal avait besoin d’être en sécurité pour rejoindre la demeure niçoise du Crocodile Rocker.
Je partage l’avis de ce dernier – avec deux réserves, cependant.
Tout d’abord, il existe des moyens beaucoup plus écolos de voyager en toute sécurité, même lorsque l’on est une personnalité très en vue. Cependant, du point de vue ce qui reste de l’aristocratie européenne (étymologiquement censée être le « gouvernement par les meilleurs »), il semble que les sacrifices ne soient plus l’apanage que des manants.
Ensuite, chacun a le droit de faire le nombre d’enfants qu’il souhaite (le sens des responsabilités à cet égard aurait à mon avis moins à voir avec l’empreinte carbone ainsi engendrée qu’avec le fait de ne pas compter sur l’argent des autres pour élever ses bambins).
Cependant, lorsque nos prétendues convictions et nos actions sont diamétralement opposées, on ne la ramène pas avec des leçons de morale.
Mais avant même que la tartufferie de ce couple emblématique ne soit dévoilée au grand jour, il était évident que nous avions affaire à deux parfaits hypocrites. En effet, admettons un instant que le postulat malthusien de Meghan et Harry soit valide, à savoir qu’un être humain de plus sur Terre rapproche d’autant la catastrophe pour la planète.
Si cette conséquence leur brisait réellement le cœur, l’unique décision conséquente aurait alors été de renoncer à avoir des enfants, ainsi que de tirer un trait sur les mondanités. C’est d’ailleurs ce que font certains militants dénatalistes qui ont au moins le mérite de la cohérence dans leur nihilisme.
Or en se cantonnant à deux enfants, Meghan et Harry s’imposent un niveau de sacrifice nul par rapport au mode de vie d’un couple occidental standard en ce début de XXIe siècle. Bref, ils surfent sur le politiquement correct pour satisfaire la seule chose qui compte réellement à leurs yeux : le gouffre sans fond de leur vanité.
Le Tartuffe écolo existe aussi en version française
Que nos lecteurs britanniques se rassurent : nous avons le même genre de Tartuffe à domicile. Le 22 août, Raphaël Glucksmann a gagné ses galons de général en chef des hypocrites éco-conscients de France et de Navarre.
Comme je n’aime pas les citations tronquées, je vous en propose le verbatim. Accrochez-vous, ça pique !
« Ce qu’on imagine, comme société, c’est une société où ceux qui ont trop vont devoir rendre, plus, au commun, que… C’est une société où, finalement, ceux qui prennent l’avion pour partir en week-end à Barcelone ne le feront plus, ou alors le paieront très cher, c’est une société où les gestions collectives des biens communs s’imposeront face aux gestions privées, c’est une société qui reviendra sur les privatisations, c’est une société par exemple qui ne privatise pas ses aéroports, c’est une société où, finalement, on a réhabilité ce qui a été la grande débâcle des 40 dernières années, c’est-à-dire l’idée que le collectif, le peuple, assemblé, l’Etat, la cité, a son mot à dire sur le destin commun. C’est donc une société aussi du retour d’une forme de contrainte – il ne faut pas avoir peur de le dire –, d’une forme de contrainte collective qui s’exerce sur les désirs et les libertés individuels. »
Mais dites-moi, cher lecteur… ce grand projet plein de bonnes intentions ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? C’est bête, je l’ai sur le bout de la langue, mais je ne le retrouve plus… Ah, merci Géraldine Woessner !
Pour une fois, Ze New Bigoudi n’a pas été très patient – on le comprend…
Mais quel est le rapport entre les velléités totalitaires de Raphaël Glucksmann et la tartufferie du couple royal britannique, vous demandez-vous peut-être ?
Eh bien, un autre problème est que le 19 août, soit trois jours avant de passer sur France Inter, le leader du parti Place publique était en Grèce, et avait son derrière posé sur un buggy en compagnie de son bambin, comme en atteste cette photo (toujours en ligne) postée sur Instagram par sa compagne, Léa Salamé.
Et Ze New Bigoudi de contextualiser cette suite d’événements pour le moins inopportuns :
Bref, on a donc affaire à un type qui part en vacances à trois en Grèce pour y faire notamment du buggy et qui, à peine atterri en France, se précipite à la radio où travaille sa compagne pour nous expliquer qu’il veut interdire aux autres de prendre l’avion parce que ça pollue.
Question : selon vous, cher lecteur, on se situe à quel niveau sur l’échelle du dégueulasse ?
Si vous en doutiez encore, voilà qui devrait vous convaincre que Raphaël Glucksmann incarne le communisme dans toute sa splendeur. Nul doute qu’il se vivrait très bien en Léonid Brejnev, lequel se faisait péter le gosier et la panse en expliquant au peuple qu’il devait se soumettre.
Je vous quitte sur cette archive à mourir de rire, et je vous dis à samedi prochain pour d’autres démontages de charlatans à la clé de 12.