▪ Hier, nous parlions de la seule question qui vaut la peine d’être posée depuis 2008 — qui encaissera la perte ?
En fait, cette question a plusieurs variantes… mais elles finissent toutes de la même manière. Des erreurs ont été faites ; quelqu’un va payer. Qui ?
Les économistes ne sont pas stupides. Surtout ceux qui gagnent des prix Nobel. Ils répondent bien aux tests. Ils font de grandes écoles. Ils sont généralement doués en maths.
Les mathématiques sont importantes pour l’économie moderne. Grâce à elles, l’économie ressemble à une science. Si l’on se penche sur les thèses de doctorat en économie des 20 dernières années, on trouve des chiffres dans quasiment toutes. Beaucoup de chiffres. On peut y trouver des dizaines de 9… des centaines de 5… voire des milliers de 0.
On y trouvera aussi des symboles. Des symboles grecs. Et des symboles de mathématicien. Ces symboles veulent dirent quelque chose. Idem pour les chiffres.
On peut ensuite utiliser ces significations pour élaborer encore plus de théories. Complexes. Sophistiquées. Précises. Impressionnantes.
Et ne valant généralement pas plus qu’une queue de cerise.
Nous affirmons cela après de longues observations. C’est le résultat de réflexions soigneuses et d’intuition hardie.
Nos observations se sont déroulées durant la dernière dizaine d’années environ. En dépit de tous leurs chiffres, formules et prix Nobel, les grands économistes américains, y compris leur général en chef, Ben Bernanke, ont été apparemment incapables de voir une chose si évidente que même nous l’avions repérée : l’effondrement de l’immobilier et l’explosion du marché du crédit.
▪ La différence entre vrais et faux économistes
Ce n’est pas que les économistes sont idiots. Simplement ils suivent un plan de carrière différent. Un véritable économiste garde les yeux ouverts. Il lit le journal. Il lit des livres. Il étudie l’histoire. Il parle aux chauffeurs de taxis et aux entrepreneurs. Il essaie de comprendre ce qui est arrivé par le passé… et ce qui se produit aujourd’hui.
Il ne se fait pas d’illusions. L’avenir ne sera jamais identique au passé. Mais il y aura des similitudes. Et ces similitudes peuvent être étudiées…
Il n’apprécie guère les chiffres. Il sait qu’on ne peut pas leur faire confiance. Ils sont comme des prostituées ou des lobbyistes — ils travailleront pour « quiconque les paie ».
« Vous voulez un 2 ? Je vous donne un 2. Et je rajoute un 7, tiens. Combien pouvez-vous payer ? »
Il se méfie plus particulièrement des nombres précis. Le PIB a grimpé de 2,4%, disent les économistes. Ah… pas de 2,5% ? Ni de 2,6% ? Ensuite, l’économiste donne un « facteur de confiance », pour rendre les chiffres encore plus fiables. Il sera confiant à 72% que son chiffre de 2,4% est correct. Et vous pouvez être 91% certain que le vrai chiffre se situe quelque part entre 2,3% et 2,5%.
Plus grande est la précision, plus gros est le mensonge.
Leur vision étant obscurcie par tous ces chiffres précis et calculs améliorés, la plupart des économistes n’ont pas pu voir arriver la crise. Si l’on en croit les preuves, leurs chiffres ne sont pas très utiles.
Mais voilà qu’ils les ressortent… cette fois-ci pour résoudre le problème qu’ils n’ont pas vu venir.