** Le molybdène n’est pas seulement un métal au nom presque imprononçable, c’est aussi un métal quasiment indispensable… surtout si le monde souhaite continuer à utiliser des ampoules, des ordinateurs, des climatiseurs et des voitures. Le molybdène (moly) fait partie des composants essentiels de presque toutes les formes de production d’énergie, et à tous les stades…ce qui signifie que la demande pour ce métal unique augmente à une vitesse incroyable.
– Ce métal comporte diverses caractéristiques intéressantes qui permettent d’intégrer son utilisation à plusieurs formes de création d’énergie.
– Le moly a le sixième point de fusion le plus haut de tous les éléments. Il résiste très bien à la corrosion, ne se dilate pas, ne se contracte pas, ne durcit pas et ne ramollit pas sous des changements de température extrêmes. De tous les métaux utilisés à but commercial, le moly possède le plus bas niveau de dilatation à la chaleur.
– On retrouve du moly presque partout, dans les avions, les voitures, les poutres de construction ou encore les filaments. Mais du point de vue de l’investissement, le plus important, c’est que ce métal joue un rôle clé dans la production d’énergie. Et pas seulement dans la production d’énergie conventionnelle à partir de carburants fossiles. Les industries éolienne, solaire, hydroélectrique et nucléaire reposent toutes largement sur le molybdène. Le moly pourrait donc être LE métal de l’énergie mondiale — un secteur unique pour investir dans une demande en constante augmentation : celle de TOUTES les sources d’énergie.
** Le molybdène contribue surtout à l’énergie nucléaire. Sans le molybdène, l’industrie nucléaire serait en retard d’au moins vingt ans. Les aciers inoxydables haute performance (HPSS) nouvellement développés contiennent jusqu’à 7,5% de molybdène. Cet alliage pourrait permettre de tripler la durée de vie des tubes de condenseurs. Les condenseurs, plutôt grands, sont utilisés dans le processus de transfert de chaleur.
– On utilisait auparavant un alliage de laiton, de cuivre et de nickel pour les tubes de condenseurs. Bien que ces alliages soient de très bons conducteurs de chaleur, leur durée de vie n’excède pas huit ans. Les conducteurs HPSS ont été mis en circulation il y a trente ans. Aujourd’hui, le plus ancien de ces conducteurs est en service depuis 26 ans… et il fonctionne parfaitement.
– Les anciens alliages de cuivre pour les tubes de condenseurs ne supportaient pas la corrosion, et cela influait grandement sur le fonctionnement des centrales. Il fallait remplacer les matériaux corrosifs, au risque de réduire les performances de la centrale. La corrosion provoquait également des points d’affaiblissement qui formaient parfois des trous. Les conducteurs HPSS ont mis un terme à tous ces problèmes de fonctionnement.
– 48 réacteurs nucléaires doivent être construits d’ici 2013 et environ 100 d’ici 2020. L’IMOA (Association internationale du molybdène) affirme qu’un réacteur moyen contient près de 520 000 pieds d’alliage en inox.
– Certains réacteurs plus importants contiennent plus d’un million de pieds d’alliage en inox. Faire correspondre ces chiffres avec la demande en moly semble difficile. Mais il suffit de dire que la construction de nouveaux réacteurs et la rénovation d’anciens demanderaient des dizaines de milliers de tonnes de moly. Ces chiffres ne tiennent pas compte du moly nécessaire pour le stockage de carburant déjà utilisé. Ce métal versatile est également un composant essentiel des bidons de stockage des déchets nucléaires. Les containers de stockage destinés à la montagne Yucca dans le Nevada nécessiteraient près de 15 000 tonnes de moly.
– Voilà qui vous donne une idée.
– Ce métal serait tout aussi difficile à remplacer pour de nombreuses utilisations industrielles. Le rôle varié et essentiel du molybdène dans l’économie mondiale actuelle ne garantit pas pour autant une augmentation de son prix. Mais le schéma offre-demande laisse quant à lui supposer que ce métal va continuer à grimper.
– Bien que la production minière actuelle de moly semble suffisante pour répondre à la demande, un déficit risque d’apparaître dans les années à venir. L’approvisionnement en moly est limité à la fois par la capacité minière, mais aussi par la capacité de "grillage".
– Un four de grillage équivaut à une raffinerie puisqu’il transforme le molybdène en poudre fine, en pastilles, et toutes autres formes nécessaires à l’industrie. La capacité mondiale de grillage de moly est de 320 millions de livres par an — une quantité qui satisfait à peine la demande mondiale. Mais il n’y a pas d’augmentation de grillage possible… et aucune société ne se développe, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs. Même si la capacité de grillage augmentait d’une manière ou d’une autre, l’approvisionnement supplémentaire en moly minier ne serait pas garanti.
– La Chine produit en ce moment 20% de la production mondiale. Mais l’Empire du Milieu est également l’un des plus gros consommateurs de moly ; il ne va donc pas tarder à stocker toute sa production. Les exportations chinoises vont baisser dans les années à venir, et le reste du monde devra trouver son moly ailleurs.
– Pendant ce temps, la demande en moly ne cesse d’augmenter. L’industrialisation rapide de la Chine et de la CEI entraînent une augmentation de la demande en moly de 10% chaque année, et donc une augmentation de 5% de la demande mondiale.
– Le schéma d’offre et de demande présente donc une opportunité d’investissement à double détente : les capacités de grillage insuffisantes ne pourront pas suivre l’augmentation de la demande, et la production minière ne pourra pas non plus suivre l’augmentation de la demande. Ces deux scénarios sont fortement possibles, mais un seul suffira à faire exploser le prix du molybdène.