La Chronique Agora

Un casino pour des fous

crédit Fed inflation

Un excès de crédit bon marché a créé une économie monstrueusement bizarre et dysfonctionnelle, avec des entreprises qui détruisent de la richesse, et des dettes en abondance.

Une publicité s’affiche sur un côté de notre e-mail. Elle nous offre – en espagnol – « des vêtements tendance pour femme forte ».

C’est un exemple de dérèglement logarithmique, il semblerait. Le code informatique, qui était supposé identifier des femmes fortes, est tombé sur un homme mince.

Une autre publicité qui s’affiche souvent montre la photo d’hommes gay se tenant par la main. Elle propose des « plans d’assurance pour tous les modes de vie ». Encore un logarithme détraqué. Le mode de vie qu’il a en tête n’est pas le nôtre.

Selon ses promesses, internet devait permettre de connecter de manière plus efficace un individu à ce qu’il voulait et ce dont il avait besoin. Mais nous ne voulons ni n’avons besoin d’une robe d’été XXL. Et la publicité pour la police d’assurance bénéficiant à un « partenaire » gay est hors sujet, elle aussi.

Mais les triomphes de l’ère d’internet/du métavers ont toujours été surfaits… et surfinancés.

Un excès de crédit bon marché a créé une économie monstrueusement bizarre et dysfonctionnelle, avec des entreprises qui détruisent de la richesse, et des dettes en abondance.

« L’information » – omniprésente et gratuite – était censée rendre l’épargne réelle inutile. La croissance était censée accélérer… et mener à un bonheur et à une prospérité indicibles qui dépasseraient nos rêves les plus fous.

A la place, nous avons Tik-tok, Shibu-ina, les NFT, le « de-platforming » [NDR : bannissement d’individus ou groupes, sur les réseaux sociaux], uber-eats et toute une génération d’illettrés.

Mais au moins, à présent, nous n’avons pas besoin de réfléchir… il suffit de consulter les « tendances sur Facebook ». LOL ! Et pour ce qui est de la croissance tant attendue, elle n’a jamais montré le bout de son nez. A la place, les taux des PIB ont chuté et ne représentent plus que la moitié de ceux datant d’avant l’avènement d’internet.

Et maintenant, cette économie monstrueuse – créée par les taux d’intérêt absurdement bas de la Fed – se retrouve dans le pétrin.

Un casino pour des fous

L’indice Dow Jones Industrial Average a chuté de près de 1 000 points, vendredi dernier. Les contrats à terme (« futures ») de ce matin laissent présager de nouvelles pertes aujourd’hui. La cause immédiate, selon la presse, est la suivante : la Fed veut – désir longtemps perdu mais désormais retrouvé – des taux plus normaux.

Mais la Fed se retrouve dans la position de « l’arroseur arrosé », en quelque sorte. Elle a maintenu les taux d’intérêt à des niveaux ultra bas, bien trop longtemps… financé des programmes de stimulus/prestations idiots… et découvre à présent (Oh ! Surprise !) que les prix augmentent.

Jerome Powell, le président de la Fed, a tenté de l’ignorer, d’en faire fi, de trouver des excuses. Mais il n’y a aucun doute sur la provenance de l’inflation.

Les taux artificiellement bas ont déformé et dénaturé toute l’économie. Les investisseurs sont devenus des parieurs ivres de crédit. Les hommes d’affaires sont devenus des profiteurs dénués de vision à long terme. Les foyers se sont empressés de refinancer leurs logements… encore et encore… en achetant plus grand à chaque fois.

Et l’état s’est servi de l’argent pas cher pour soutenir les fantasmes, caprices et magouilles de toute l’élite. Des traitements médicaux pour changer de sexe pris en charge par l’armée, pour les soldats… un revenu garanti de 1 000 $ par mois pour les jeunes mères célibataires à Baltimore… plus de 30 000 Mds$ de gains financiers pour les plus riches…

Que désirer de plus ?

Wall Street a été transformé en casino pour des fous, où les gens ont emprunté à taux zéro pour faire grimper les cours d’entreprises en perte, en se servant d’argent qui n’existait pas.

Nous rappelons aux lecteurs que lorsqu’une entreprise perd de l’argent, cela appauvrit le monde entier.

Et les perdants de la Silicon Valley, en Amérique, ont détruit plus de richesse réelle que n’importe quel autre groupe d’entreprises, historiquement. Zillow, Uber, Airbnb, WeWork, Snap, Pinterest, Peloton, Dropbox, Amazon : les pertes ont été vertigineuses.

Même les entreprises qui étaient rentables ont absorbé et détruit des capitaux bien au-delà de ce qu’elles valaient réellement. Les capitaux étaient si bon marché que des milliards de dollars ont été investis dans des entrepris qui – bien que « rentables » – n’ont jamais pu rembourser l’argent nécessaire pour y parvenir.

Cela s’apparente à emprunter des milliards de dollars – sans payer aucun intérêt réel – et à se servir de cet argent pour monter un bar high-tech. Vos clients peuvent s’asseoir dans des cabines spéciales et jouer à des jeux vidéo… se servir d’une bande passante ultra rapide pour consulter leurs e-mails… utiliser vos 15 toilettes et douches unisexes pour se laver… et vos salles de conférence dernier cri pour faire du business.

Vous payez un taux d’intérêt de MOINS 5% (en termes réels) sur des millions de dollars. Ensuite, vous vendez un verre de limonade et vous annoncez que vous êtes rentable. Mais les « profits » n’ont aucun rapport avec l’argent qui a été injecté dans l’entreprise. Vous êtes « rentable » mais vous détruisez toujours de la richesse, au lieu d’en créer davantage.

Mais à présent, l’inflation complique la vie de la Fed. L’énergie, les ressources, le travail… tout devient plus cher. Et si l’on se fie aux prix de la production (qui se répercutent sur les consommateurs), une inflation « à deux chiffres » nous guette.

Un meilleur soutien 

Et donc c’est le moment de « l’inflation ou la mort ».

Soit la Fed laisse l’argent pas cher pervertir encore l’économie… soit le monstre qu’elle a créé doit mourir.

Attendez… une nouvelle publicité s’affiche : « Un meilleur soutien avec une brassière sportive améliorée ». Encore quelque chose qui ne nous concerne pas.

Et sur notre téléphone, des scélérats semblent avoir glissé un virus. A peu près cinq fois par jour, il nous avertit qu’il va révéler notre « historique pornographique » à moins que nous ne fassions quelque chose. Nous attendons toujours.

Après tout, si nous avions envie de regarder un porno, nous ne le ferions pas sur le téléphone mais sur grand écran !

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