La Chronique Agora

Trois raisons pour une reprise du fer en 2013

▪ Longtemps, lorsque l’économie mondiale était malade, on allait consulter un médecin : le cuivre. Le métal rouge était effectivement le médecin de famille, celui que l’on appelait au moindre pépin de santé, de la chute d’une monnaie à des tiraillements sur les taux d’emprunt, en passant par des calculs dans les artères financières… puis le cuivre a brutalement perdu la confiance de ses patients.

Les avis du cuivre se sont avérés guère plus lucides que ceux des autres métaux. La raison est simple : le marché du cuivre s’est financiarisé. Son cours s’est mis à évoluer davantage en fonction de la masse monétaire que des projets immobiliers des pays émergents.

Ainsi, depuis un an, c’est le fer que les analystes consultent en premier. Devenu plus liquide récemment, son marché n’en reste pas moins difficilement accessible aux investisseurs. Toute hausse est synonyme de reprise de l’activité industrielle. Et vous savez quoi ? Les cours viennent de prendre 80% en quatre mois !!

Devant ce symptôme de bonne santé, il est de notre devoir de chercher des opportunités d’investissement dans le fer. J’ai repéré pour vous un acteur qui pourrait profiter rapidement de la santé retrouvée du marché.

▪ Le fer reste une valeur sûre
En 2012, les cours du fer ont fidèlement reflété l’asphyxie de nos économies, et notamment celle de l’économie chinoise. Représentant 60% de la consommation mondiale, l’atterrissage de la Chine en 2012 a lourdement plombé les cours. La tonne de fer livrée sur le port de Tianjin en Chine (considéré comme le cours de référence) se négociait sous les 100 $, avec des creux passant sous les 90 $. Or ce mois-ci, le fer se négocie au-dessus des 153 $ la tonne.

Il est important aujourd’hui de savoir si cette reprise sera durable, et qui en profitera. Voici les 3 raisons qui me font parier sur le fer cette année.

1) Relance des grands travaux
La moitié de la population chinoise vit actuellement dans les campagnes. Comme le souligne Khalid Ait Yahia, économiste au département risque pays et études économiques de la Coface, ce taux « correspond à celui de la France en 1930. La marge de progression (de la sidérurgie) est particulièrement importante dans les provinces rurales du centre et de l’ouest du pays ».

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C’est bien dans cet esprit que le gouvernement chinois a voté un plan d’investissement de près de 156 milliards de dollars en septembre dernier. 2 000 kilomètres de routes et de métros doivent être construits dans les mois à venir, concernant 18 villes.

La réalisation de lignes de trains à grande vitesse est également concernée. Ce dernier secteur est d’ailleurs en plein boom. En décembre dernier, la Chine a fait rouler pour la première fois un train à grande vitesse entre Pékin et Canton, soit la ligne la plus longue du monde (2 300 kilomètres).

Au-delà de ce projet, la reprise de la production manufacturière, dont témoigne la hausse de l’indice PMI en novembre et décembre, confirme la reprise de la demande.

2) Assèchement du marché
Les sidérurgistes chinois ont réagi brutalement à la baisse de leur activité. Ils ont décidé de puiser dans leurs stocks de fer au dernier trimestre 2012 plutôt que d’honorer leurs contrats d’approvisionnements. Résultats, des dizaines de contrats dénoncés, et des cargos remplis de fer à la dérive. C’est ce qui explique l’impressionnant trou d’air du marché.

Les producteurs de fer étrangers avaient ainsi été confirmés dans leur stratégie : réduire l’offre à tout prix. Cette stratégie était passée par la fermeture de mines et de cessions d’actifs. Le premier d’entre eux a décidé l’année dernière d’investir 1,2 milliard de dollars en moins cette année comparé à 2012. Le même calcul a été fait dans l’aluminium.

Résultat, alors que la demande semble repartir brutalement, une certaine inquiétude est palpable sur les marchés… ainsi qu’une certaine euphorie chez les minières. Car la demande en fer est attendue en hausse de 7% cette année comparée à 2012, pour atteindre les 778 millions de tonnes, selon Bloomberg.

A plus long terme, le fer va continuer d’être tiré à la hausse par la Chine, au moins jusqu’en 2020, pour atteindre le milliard de tonnes.

3) Baisse du fret
Enfin, la déprime des cours du fret a encouragé les sidérurgistes chinois à recourir aux importations massives de fer en janvier.

Le Baltic Dry Index, l’indice du transport de matières sèches, est effectivement au fond du trou. La courbe a échoué depuis début 2012 à rester durablement au-dessus des 1 000 points (l’indice est passé au-dessus des 4 000 points en 2011). Et la déprime ne s’arrêtera pas en 2013 du fait des surcapacités du secteur. La location d’un cargo capesize, un cargo géant, coûte aujourd’hui deux fois moins cher aujourd’hui qu’en octobre.

Mon conseil
Nous assistons actuellement à un retournement de cycle particulièrement rapide. Certains analystes anticipent même une hausse des cours du fer jusqu’à 170 $ la tonne. C’est le cas notamment de la société Westpac Banking Corp, qui voit ce prix être atteint en juin prochain, cité par L’Usine Nouvelle.

C’est pourquoi les acteurs du fer sont en train de prendre des mesures en urgence pour réagir. Ainsi l’Australien Fortescue, troisième exportateur mondial de minerai de fer, serait même prêt à accroître sa production pour 2013.

Personnellement, je resterai plus prudent. Nous avons vu que la forte demande chinoise est également motivée par des données conjoncturelles (craintes des perturbations au Brésil et en Australie). C’est pourquoi les mineurs devraient maintenir dans l’ensemble leur objectif de production.

Pour profiter de cette hausse, je vous recommande de rester sur les marchés traditionnels du fer, comme l’Australie, le Brésil, et dans une certaine mesure le Canada. Le rebond de compagnie comme Cliffs Natural Resources est encourageant.
[NDLR : Matières à Profits, la lettre d’investissement de Florent, est impliquée depuis longtemps sur le marché du fer, avec une des valeurs phare du marché. Alors que cette compagnie a décidé de se concentrer cette année sur ses gisements de fer géants, et d’abandonner toutes ses autres productions, elle est en bonne position pour rebondir fortement en 2013. Déjà en hausse de 14% depuis un mois, il ne tient qu’à vous de profiter de la hausse de cette valeur en 2013. Pour plus de détails, abonnez-vous sans attendre…]

Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 09/01/2013.

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