La Chronique Agora

Trois idées d'investissement pour les circonstances actuelles

** Vous vous rappelez quand on pouvait acheter une once d’or pour moins de 100 $ ? Nous oui. Hier, c’était Memorial Day aux Etats-Unis… le Jour du Souvenir.

* Nous avons donc fait une petite pause, un moment de silence en l’honneur de nos ancêtres, de nos vétérans et de nos morts à la guerre. Comme Périclès, nous reconnaissons que nous avons une grande dette envers les générations qui nous ont précédées — leurs sacrifices ont aidé à faire de nous ce que nous sommes… et à faire des Etats-Unis ce qu’ils sont. Ces générations ont épargné. Elles ont inventé. Elles ont construit. Ce que nous voyons autour de nous, c’est en majeure partie le résultat de leur dur travail… et de nombreuses années d’épargne. Si nos ancêtres avaient utilisé tout ce qu’ils produisaient, il n’en resterait rien. Mais ce n’est pas ce qu’ils ont fait. Ils ont laissé leurs inventions et leurs constructions. Ils ont également laissé de l’argent. Depuis la période suivant la Première guerre mondiale jusqu’au milieu des années 80, les Etats-Unis étaient les plus grands créditeurs au monde. Les finances publiques étaient serrées, à l’occasion — comme durant la Seconde guerre mondiale — mais de la fondation de la république US aux années Reagan, environ, chaque administration fédérale a généralement essayé de laisser les caisses gouvernementales dans l’était où elle les avait trouvées.

* Mais en l’espace d’une génération, cet immense héritage de capital et d’habitudes a été gaspillé. A présent, les Etats-Unis sont les plus grands débiteurs de la planète — et de loin. Chaque année, ils dépensent environ 6% de plus qu’ils ne gagnent. Leurs dirigeants ont abandonné les pratiques vertueuses de leurs ancêtres. Ils ne leur rendent même plus l’hommage de l’hypocrisie ; ils ne font même plus semblant d’équilibrer le budget, et les derniers chiffres montrent que le passif total non-financé se monte à 61 000 milliards de dollars. Dans les faits, cela met en faillite la famille américaine moyenne. Cela fait aussi de chaque nouveau-né américain un débiteur majeur — avec plus de 100 000 $ dollars d’impayés — dès le jour de sa naissance.

* Nous avions donc beaucoup de choses à nous rappeler, en ce jour du souvenir.

* Warren Buffett est né en 1930. Il doit donc se souvenir des Etats-Unis lorsqu’ils étaient encore en pleine croissance, et authentiquement prospères.

* "J’aime bien 1929", déclarait-il il y a quelques mois de ça. "J’ai été conçu cette année-là, et j’ai toujours entretenu d’agréables sentiments envers le krach".

* A présent qu’il est l’homme le plus riche au monde, Buffett est venu en Europe pour chercher de meilleurs investissements.

* Durant un entretien avec Der Spiegel, le Sage d’Omaha a déclaré que les Etats-Unis étaient déjà en récession, et qu’elle serait "plus profonde et plus longue que les gens le pensent".

* Il était à Madrid le week-end dernier ; nous avons donc pris un exemplaire d’El Pais pour voir ce qu’il disait d’autre.

* Quand la croissance économique US reprendra-t-elle, voulait savoir le journal espagnol ?

* "Je n’en ai pas la moindre idée", répondit Buffett.

* "Quand les marchés financiers vont-ils se stabiliser ?" persista El Pais.

* "Je ne le sais pas non plus".

* Vous voyez : Buffett pourrait écrire pour La Chronique Agora ; il y aurait parfaitement sa place. Allez-y, posez-nous une question. Nous vous donnerons la même réponse que Warren Buffett.

* Nous n’en avons pas la moindre idée. Mais nous avons des opinions.

* Et selon nous, George Soros a probablement raison lorsqu’il déclare :

* "La crise financière actuelle a été précipitée par une bulle sur le marché immobilier US. Par certains aspects, elle ressemble à d’autres crises qui se sont produites depuis la fin de la Seconde guerre mondiale à des intervalles entre quatre et 10 ans. Il y a cependant une profonde différence : la crise actuelle marque la fin d’une ère d’expansion du crédit basée sur le dollar en tant que devise de réserve internationale. Les crises périodiques faisaient partie d’un processus boom-krach plus large. La crise actuelle est le point culminant d’un super-boom qui a duré durant plus de 60 ans".

** "Lorsque le prix du pétrole était de 25 $ et que l’or était à 300 $, il était facile de savoir quoi faire avec son argent", se lamentait Merryn Somerset Webb, du magazine MoneyWeek, la semaine dernière. "A présent, ce n’est plus aussi facile".

* Un ami parisien lui faisait écho ce week-end :

* "Je ne sais tout simplement pas quoi faire… tout mon argent est en liquidités, parce que je ne peux pas me décider… et le dollar chute. C’est terrible. Qu’est-ce que je devrais faire ?"

* Nous avons donné à notre ami la même réponse que Buffett à El Pais. Nous n’en savons rien.

* Il n’est pas donné à l’homme de connaître son destin. Nous ne savons pas ce qui va se passer.

* Tout de même, il faut prendre des décisions. Nous vous offrons donc quelques petits conseils très modestes. Ils valent jusqu’au dernier centime de votre abonnement à La Chronique Agora :

* Pour commencer, faites attention à votre entreprise… ou à vos revenus. C’est de là que provient votre argent. Assurez-vous de comprendre ce que vous faites.

* Ensuite, assurez-vous que vos coûts sont moins élevés que vos revenus.

* Si vous avez une maison, assurez-vous que c’est un endroit où vivre, et non une spéculation.

* Lorsque vous investissez, là aussi, assurez-vous d’être bien en train d’investir — et non de spéculer. Buffett a dit à El Pais ce qu’il dit toujours aux investisseurs : n’investissez jamais en quoi que ce soit que vous ne comprenez pas. Si vous ne le comprenez pas — nous entendons par là le fonctionnement de l’entreprise sous-jacente et comment elle vous rapportera de l’argent — ce n’est pas un investissement. Ce n’est que de la spéculation.

* En ce moment, nous mettons nos liquidités dans trois choses :

** 1) L’or… pour toutes les raisons que vous lisez dans La Chronique Agora. L’or grimpe-t-il ? Nous n’en savons rien… nous pensons qu’il y a de bonnes chances que ce soit le cas. Mais nous ne nous en soucions pas ; l’or (nous l’espérons) est pour la prochaine génération.

** 2) Les francs suisses… parce que ce ne sont pas des dollars.

** 3) Les marchés émergents… parce qu’ils grimpent ; nous pensons que cette tendance continuera à mesure que l’économie mondiale revient à la moyenne. Nous suggérons un ETF sur les principaux marchés en voie de développement… tout en sachant que certains vont probablement échouer alors que les autres continueront à se développer.

* Et le pétrole ? Les matières premières ? Nous n’en savons pas assez long à leur sujet pour spéculer. Mais pour autant que nous puissions en juger, ils semblent proches de leur sommet.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile