Le nouveau dollar, basé sur le crédit, a créé une économie basée sur le crédit, qui s’est développée grâce à l’emprunt d’argent qui n’existait pas.
La proposition que nous mettons aujourd’hui sur la table est provocante et éclairante.
Et si les Américains étaient loin d’être aussi riches que nous le pensons ? Aussi scandaleux que cela puisse paraître, la « richesse fictive » semble expliquer pourquoi le pays le plus riche du monde n’arrive toujours pas à payer ses factures ou à gagner ses guerres.
En termes simples, l’idée est que la fausse monnaie américaine, introduite en 1971, a généré une économie reposant sur beaucoup de fausse richesse. En bref, une grande partie des actions, des obligations et de l’immobilier américains, ainsi qu’une grande partie de l’économie américaine elle-même (PIB), sont aujourd’hui fictifs, frauduleux ou fantaisistes.
Le nouveau dollar basé sur le crédit a créé une économie basée sur le crédit, qui s’est développée grâce à l’emprunt d’argent qui n’existait pas. L’argent véritable doit représenter des biens, des services et des actifs réels. Or ce nouvel argent ne représentait rien. Il ne s’agissait que d’un crédit creux, créé par les autorités fédérales et les banques, et accordé à des taux artificiellement bas.
Il a dopé le PIB, les actions, les obligations et l’immobilier, nous donnant l’impression d’une grande richesse. Mais le revers du crédit est la dette… Et les Etats-Unis en ont aujourd’hui près de 100 000 milliards de dollars. A mesure qu’elle augmente, les charges des intérêts augmentent également. Les Etats-Unis dépensent désormais plus en intérêts qu’en véritables dépenses pour le Pentagone, un montant équivalent à la moitié du déficit pour 2024.
Une grande partie des nouveaux crédits a été empruntée par les autorités fédérales elles-mêmes. La part de l’économie directement contrôlée (par les dépenses) ou manipulée (par les réglementations étatiques, locales ou fédérales) par le gouvernement est passée d’à peine 10% en 1930 à près de 50% aujourd’hui. Les dépenses publiques sont incluses dans les chiffres du PIB… 100%. Mais très peu de dépenses publiques ou de réglementations produisent le type de richesse réelle dont vous avez besoin pour rembourser les dettes passées et contribuer à la prospérité.
Nous avons également vu qu’une grande partie de la richesse du marché boursier est une illusion. En utilisant des chiffres très ronds, le ratio de la capitalisation boursière (la valeur totale de toutes les sociétés cotées en Bourse) par rapport au PIB pour les actions américaines est historiquement d’environ 80%.
Source : Ron Greiss, www.thechartstore.com
Aujourd’hui, il est plus proche de 200% (voir le graphique ci-dessus). Si l’on rétablissait la relation traditionnelle entre la production américaine et les entreprises qui produisent la richesse, il faudrait retirer environ 20 000 milliards de dollars de richesses boursières « fictives ».
Il ne s’agit là que du marché boursier. Rappelez-vous-en, le marché obligataire a atteint son pic en juillet 2020. Le ralentissement, au cours duquel la valeur fictive des obligations s’efface, est en cours depuis près de quatre ans. Charlie Bilello en parle ainsi :
« Le marché obligataire américain se trouve dans une situation très différente de celle du marché boursier. Alors que le S&P 500 a atteint 25 records historiques cette année, l’indice Bloomberg Aggregate Bond Index reste inférieur de 11% à son pic de l’été 2020. Avec 46 mois au compteur, il s’agit de loin du plus long marché baissier obligataire de l’Histoire. »
La semaine dernière, mes collègues Tom et Dan m’ont présenté un graphique révélant la véritable valeur de la dette du Trésor américain. En ajustant les valeurs actuelles à l’inflation (mesurée par l’or, et non par l’IPC), nous constatons que la valeur réelle de la dette américaine a diminué d’environ 75% depuis 1999 et de près de 30% depuis que les obligations ont atteint leur sommet en juillet 2020.
Selon Tom, il s’agit peut-être du graphique le plus important de l’histoire du marché américain, car il nous montre ce que vaut réellement la « pleine foi et le crédit » des Etats-Unis.
Les obligations américaines sont censées être les crédits les plus sûrs au monde. Mais, une fois de plus, nous constatons que leur valeur « faciale », maquillée par des milliers de milliards de dollars de crédit, est très différente de leur maigre valeur réelle.
Mais il n’y a pas que les obligations du Trésor qui prétendent avoir une valeur qu’elles n’ont pas en réalité.
Dans l’ensemble du monde des titres à rendement fixe, se cachent des pertes non comptabilisées et des richesses fictives. Nous y reviendrons demain.
Mais la spirale de la mort a commencé. L’augmentation des emprunts fait grimper les taux d’intérêt, ce qui rend les remboursements de la dette encore plus difficiles à honorer. Il pourrait s’ensuivre une crise de la dette, au cours de laquelle une grande partie de ce que nous considérions comme de la richesse sera dépréciée, radiée ou gonflée.
Nous ne savons pas exactement quand, quoi et comment cela se produira. Mais nous sommes prêts à parier que bon nombre des actifs dont nous disposons aujourd’hui auront disparu demain.
Quant à l’évolution de la vie politique et sociale du pays, nous vous laissons faire preuve d’imagination. Selon Brookings, un tiers du pays vit déjà au jour le jour. Que se passera-t-il lorsque la bouche découvrira que la main pour la nourrir est vide ?