La Chronique Agora

Toutes les erreurs se corrigent

** Vous pensez que le prix du pétrole a grimpé ? Détrompez-vous.

* Notre collègue de Buenos Aires nous corrige :

* "Depuis 2001 le prix en dollar du pétrole et celui de l’or ont évolué en tandem quasi-parfait", écrit Chris Lowe. "Le prix de l’or a grimpé de 239% depuis 2001, tandis que le prix du pétrole a grimpé de 267%. Cela signifie que si le dollar était resté ‘aussi solide que de l’or’ depuis 2001, le pétrole se vendrait aujourd’hui environ 30 $ le baril, et non 99 $. Le déclin du dollar par rapport à l’or et au pétrole suggère une politique monétaire américaine fournissant trop de dollars".

* Nous y voilà, cher lecteur. En termes de véritable devise — l’or — le pétrole est encore bon marché. D’un autre côté, en termes de véritable pétrole, l’or est bon marché. En termes de quoi que ce soit de véritable, tout est véritable. En termes d’or, la maison américaine ordinaire est moins chère aujourd’hui qu’il y a cinq ans. En termes de pétrole, l’action US moyenne vaut à peine la moitié de son cours d’il y a cinq ans. En termes de soja, même l’assurance-vie est bon marché.

* Que faut-il en penser ?

* En termes d’or ou de pétrole, les autres matières premières commencent à sembler raisonnables elles aussi. En fait, tout commence à sembler raisonnable. Même l’euro. La devise européenne est passée d’un plancher de 88 cents à un sommet de près de 1,50 $. L’euro est-il si génial… ou le dollar si épouvantable ? En termes d’euros, les maisons américaines sont à peu près au même prix qu’elles étaient il y a dix ans. Oui, une odeur fétide s’échappe du tonneau financier — mais c’est le dollar qui pue.

* Nous en tirons une conclusion évidente : mieux vaut avoir de l’argent véritable que de l’argent faux. Il se tient mieux. Lorsque vous avez de l’argent véritable, vous pouvez acheter de vraies choses… même si leur prix a grimpé en termes nominaux.

** Le soja a grimpé de 50% ces six derniers mois. Les profits agricoles ont explosé, ce qui a poussé les agriculteurs à stimuler la production. Les petites exploitations comme les géants de l’agricultures étendent leurs terres cultivables aussi rapidement qu’ils le peuvent. Bien entendu, un boom de la production précède toujours un krach des prix. Mais qu’est-ce que cela signifie, lorsque les prix n’ont fait que suivre l’or… c’est-à-dire lorsqu’en termes ajustés à l’or, ils n’ont pas vraiment grimpé ?

* Nous n’en savons rien. Mais on dirait que l’or fait son travail. Il dit la vérité sur ce que les choses valent vraiment. Un baril de pétrole vaut environ 1/8ème d’once d’or. C’est ce qu’il valait en 2001, à peu près… et c’est ce qu’il vaut aujourd’hui. Le blé… le soja… les haricots… les terres agricoles… tous sont correctement évalués, eux aussi — du moins les uns par rapport aux autres. Sauf que les gens perçoivent de mauvais signaux. Ils confondent inflation et véritables gains… et ils se trompent. C’est ce qui est arrivé aux constructeurs immobiliers, qui pensaient qu’une hausse des prix nominaux signifiait une hausse de la demande réelle. Ils ont finalement réalisé que l’augmentation des prix était en grande partie illusoire. Premièrement, elle ne représentait pas un véritable accroissement de la demande… deuxièmement, les prix nominaux grimpèrent si haut que les gens ne pouvaient plus se permettre de les payer. Résultat : une chute des ventes.

* Et voilà que les agriculteurs plantent du soja comme s’il s’agissait de maisons. L’Argentine est couverte de soja. Quant aux Etats-Unis, ils sont couverts de maïs et de maisons. Les prix des maisons ont déjà commencé à baisser. Il ne faudra pas longtemps pour que les prix agricoles baissent eux aussi. Toutes les erreurs se corrigent.

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