Le moment est-il venu de mettre fin aux aides d’urgence mises en place suite à la crise du Covid ? A la Banque centrale européenne, les avis divergent… tandis que les marchés veillent.
Des signes de tensions émergent à la Banque centrale européenne (BCE) sur le calendrier du retrait des aides d’urgence.
Ces tensions, qui concernent la manière et le moment de discuter de la fin du programme d’achat d’obligations d’urgence (PEPP), commencent à déborder dans le domaine public.
Un peu plus d’une heure après que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré dans une interview qu’il était « beaucoup trop tôt » pour débattre du moment où mettre fin à la relance, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, Robert Holzmann, a annoncé que le programme prendrait fin en mars, à moins qu’il n’y ait une autre vague grave d’infections au coronavirus.
Le programme d’achat d’obligations « a été établi et voté pour se terminer d’ici mars 2022, et pour le moment, si rien ne change dans le sens où il n’y a pas de quatrième ou cinquième confinement, il prendra fin », a-t-il déclaré à Bloomberg Television.
Une phase délicate
La banque centrale entre dans une phase délicate de la crise, l’économie commençant ce qui ressemble à une forte reprise alors que les infections diminuent, mais les entreprises et les ménages dépendent toujours des aides gouvernementales.
La BCE s’est engagée à maintenir des conditions de financement favorables aussi longtemps que nécessaire, et la plupart des décideurs politiques ont évité de parler d’une sortie par crainte de faire monter les taux du marché.
« Nous devons vraiment ancrer la reprise », a déclaré Lagarde dans une interview au site Politico. « Notre projection et la conception du programme d’achat d’urgence pandémique tel que nous l’avons, semblent aller dans la bonne direction » mais « il est beaucoup trop tôt pour débattre de ces questions ».
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]