La Chronique Agora

Les taux négatifs, une nécessité

Le rendement prévisionnel des actifs à long terme est déjà négatif… et cela va aller en s’aggravant : le capital est désormais biodégradable.

Commentaire de l’excellent Albert Edwards, économiste et stratégiste mondial, qui nous fait un rappel sur Twitter :

« Juste avant la Grande crise financière de 2008, j’ai osé suggérer, un peu fou, que les rendements obligataires à 10 ans devraient aller jusqu’au zéro.

Les bons du Trésor ont raté ma cible dans cette récession, mais la japonification à grande échelle nous attend bientôt.

Qui aurait pu imaginer qu’en 2006, lorsque j’ai publié [ces remarques], nous serions dans le désordre total que nous connaissons maintenant ? »

Ce que j’en pense personnellement

D’abord, il faut savoir que le rendement prévisionnel des actifs à long terme comme les actions est déjà passé négatif. Il en est de même pour le rendement prévisionnel d’un portefeuille classique 60/40 actions/obligations.

Que signifie un rendement négatif ? Cela signifie que vous ne capitalisez plus. Votre capital, au lieu de s’accumuler, se dévalorise et voit sa valeur se contracter.

Ceci illustre le problème que je ne cesse d’évoquer : la suraccumulation du capital. Il y a trop de capital pour une masse de profits insuffisants.

Les mécanismes spontanés de dévalorisation du capital sont en marche, le capital va au fil des années se détruire et même s’auto-détruire. Il devient biodégradable : cela signifie que sa valeur se contracte, elle s’ajuste à la contraction de la masse de profits.

On ne peut plus rentabiliser le capital, il faut l’euthanasier… et pour cela, il y a les méthodes douces comme les taux négatifs, ou les méthodes dures comme la chute des prix en valeur boursière.

Bien entendu, je décris une tendance, une tendance inéluctable, nécessaire, mais qui ne se manifestera que sur la durée et de façon chaotique compte tenu de la spéculation qui règne sur les marchés d’actifs financiers.

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