▪ Lorsque s’est produit l’effondrement financier de 2008, la Fed a annoncé qu’elle était en guerre — la Guerre contre le Cycle du Crédit. (Nous avons commencé à en parler cette semaine, dans les notes de mardi).
Dans un monde de devise fiduciaire, les adultes consentants ne peuvent plus fixer le prix du crédit — ce sont les banques centrales qui s’en chargent.
Après 2008, la Fed a décidé de prendre une mesure "d’urgence" : faire passer les taux courts à zéro pour tenter de stimuler l’économie.
Mais comme tant d’autres programmes gouvernementaux… c’était un échec intentionnel.
Les riches sont devenus plus riches ; les pauvres sont devenus plus pauvres.
Et après huit années d’efforts de relance — les plus extravagants de l’histoire –, au dernier trimestre, l’économie américaine n’a augmenté que de 0,7%. En d’autres termes, elle stagne.
Cela ressemble à de l’incompétence. Mais c’était en fait une mesure prédatrice : en faisant évaporer les taux d’intérêt, la Fed a transféré des milliers de milliards de dollars des épargnants individuels vers les spéculateurs de l’industrie financière.
Les banquiers ont obtenu leurs primes. Mission accomplie !
▪ Une économie nourrie à l’engrais miracle
A présent, toutefois, la Fed a mis "sa crédibilité en jeu", rapporte le Financial Times.
Quel choc ! Nous ne pensions pas que la Fed avait encore de la crédibilité. Et pourtant — elle était là, sur la ligne entre la hausse et la baisse des taux.
Les universitaires qui gèrent la Fed ne sont pas idiots. Ils savent qu’ils n’ont pas entièrement battu le cycle du crédit |
Les universitaires qui gèrent la Fed ne sont pas idiots. Ils savent qu’ils n’ont pas entièrement battu le cycle du crédit. Ils espèrent seulement pouvoir le gérer.
Ils savent aussi qu’il y a des contractions en plus des expansions… des marchés baissiers en plus des marchés haussiers… l’hiver en plus de l’été.
L’idée derrière la hausse des taux était de se mettre en position avant que la météo revienne au froid. Il leur faudrait à nouveau abaisser les taux pour lutter contre le prochain retournement.
En décembre dernier, la Fed a donc mis sa crédibilité en jeu. Elle a annoncé un programme d’augmentations graduelles censé ramener les taux courts dans leur canal normal d’ici 2019.
L’année dernière, nous avons annoncé que ça ne se passerait pas comme prévu.
▪ Incrédules
Les plantes bizarres et merveilleuses de l’Ere de la Bulle avaient été élevées en serre avec arrosage d’engrais miracle 24h sur 24. Et voilà que la Fed se proposait de fermer le robinet !
Cela ne manquerait pas de déclencher la crise même que la Fed espérait éviter.
Si votre plan d’action est basé sur des chiffres plutôt que des principes, l’apparition de chiffres qui ne vous conviennent pas est inévitable |
Tel a toujours été le problème avec la voie "dépendant des données" annoncée par Mme Yellen. Si votre plan d’action est basé sur des chiffres plutôt que des principes, l’apparition de chiffres qui ne vous conviennent pas est inévitable. Et vous devez alors réagir.
La seule réaction possible, pour la Fed, c’est de rebrousser chemin. Qui plus est, sa mission principale est de protéger les finances du Deep State — le flux de richesse réelle qui s’écoule du citoyen ordinaire vers les élites.
A présent, nous trouvons les élites financières — les économistes et financiers du Deep State — planifiant, expliquant et préparant le monde à un demi-tour.
La semaine dernière, par exemple, le Wall Street Journal rapportait que la Fed "remettait en question sa décision d’augmenter les taux trois ou quatre fois cette année".
Mardi, le Financial Times trouvait que le plan de retour à la normale de Mme Yellen était "précipité". "Rares sont ceux qui croient que [la Fed] suivra son plan de nouvelles augmentations cette année", continuait l’article.
Nous faisons partie des incrédules.