De nombreux investisseurs baissiers prévoient une récession et chute des actions pour bientôt, mais qu’en est-il vraiment ?
Le rapport de vendredi dernier sur le PIB américain devrait mettre un terme aux propos négatifs sur la croissance américaine. En hausse de 3,2%, le PIB du premier trimestre a largement dépassé les estimations.
Par ailleurs, de nombreux Américains ont un emploi rémunéré et voient leurs salaires augmenter plus que jamais depuis la crise financière. Les taux d’intérêt et l’inflation restent faibles, et la Fed a cessé d’augmenter son taux directeur, du moins pour l’instant.
Après un recul important au mois de décembre, le marché boursier a bien rebondi au premier trimestre 2023. L’indice S&P 500 a enregistré sa plus forte progression depuis 1998. Le S&P et le Nasdaq ont tous deux retrouvé leur niveau record, et le Dow Jones en est proche.
Les raisons de la hausse
La vérité, c’est que le fait de vendre ses actions et de s’enfoncer la tête dans le sable au cours du dernier trimestre n’a pas porté ses fruits. Et être baissier ce trimestre ne le fera probablement pas non plus.
Les bénéfices des entreprises sont également toujours en hausse, malgré un ralentissement par rapport à l’année dernière. Nous entrons à présent dans la saison des résultats, les entreprises publiant leurs chiffres pour le premier semestre.
Jusqu’à présent, un bon nombre des rapports trimestriels qui ont été publiés cette année ont été excellents. En effet, de nombreuses entreprises ont annoncé des bénéfices bien supérieurs aux attentes des investisseurs.
Cette surperformance s’explique en partie par le fait que les entreprises continuent de profiter de la croissance économique.
Mais il y a aussi le fait que les investisseurs ont anticipé dès le départ des bénéfices moins importants. Les publications sont donc meilleures qu’attendu.
N’oublions pas que la dernière saison des bénéfices s’est déroulée alors que le marché commençait à peine à se remettre des liquidations de décembre. Les investisseurs s’inquiétaient alors de la hausse des taux d’intérêt, de la mise à l’arrêt du gouvernement et des négociations commerciales tendues avec la Chine.
Aujourd’hui, ces craintes se sont pour la plupart avérées fausses ou exagérées. La Réserve fédérale n’a pas relevé ses taux d’intérêt et a indiqué qu’elle pourrait ne pas le faire à nouveau cette année.
Les négociations commerciales devraient aboutir à un accord positif. Nous devrions bientôt avoir plus d’informations à ce sujet. Ce qui est finalement décidé devrait contribuer à la hausse des actions.
Sur le long terme
En résumé, cette saison des bénéfices va permettre aux investisseurs d’être plus confiants et fait déjà grimper les actions.
Mais examinons la situation dans son ensemble.
Ben Graham, grand investisseur, axé sur les actions de valeur, a dit un jour : « A court terme, le marché est une machine à voter, mais, à long terme, c’est une machine à peser. »
Si vous êtes un investisseur de longue date comme moi, je parie que vous avez entendu cette citation un nombre incalculable de fois. Mais peu de gens comprennent vraiment ce qu’elle signifie. Permettez-moi d’en donner une explication…
D’un jour à l’autre, ou même d’une semaine à l’autre, les titres boursiers font la une des journaux, car les investisseurs sont de nature émotive.
Mais d’un mois à l’autre, voire d’une année à l’autre, le bruit quotidien s’estompe et la valeur réelle des actions devient beaucoup plus claire. Pour les haussiers, ce tableau est plutôt réjouissant !
Au cours des dix dernières années, la valeur des trois principaux indices boursiers américains a plus que triplé.
Et ce, malgré toutes les mauvaises nouvelles inquiétantes que les investisseurs reçoivent chaque jour. Par ailleurs, pour la première fois dans l’histoire, plusieurs entreprises américaines ont atteint une valeur de marché de 1 000 Mds$ au cours de cet incroyable parcours boursier.
Mieux encore, les perspectives économiques des Etats-Unis restent solides. Les actions devraient donc avoir de quoi poursuivre leur ascension à perte de vue.
Certains diront que l’expansion actuelle a déjà fait long feu. Mais je pense que nous avons encore une bonne marge de manœuvre !
Oui, à un moment donné, nous connaîtrons une récession. Mais pour l’instant, les investisseurs avisés, comme moi, restent optimistes. Et vous devriez l’être aussi.